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Vendanges mécaniques: quand la prestation devient rentable

À première vue, recourir à une entreprise de travaux agricoles pour vendanger peut paraître coûteux mais différents atouts sont à considérer.

Avec ses 38 machines à vendanger, l'entreprise girondine Banton-Lauret peut répondre à différents besoins.
Avec ses 38 machines à vendanger, l'entreprise girondine Banton-Lauret peut répondre à différents besoins.
© Banton-Lauret

Le poids de l’amortissement

Pourquoi préférer la prestation à l’investissement ? La superficie est évidemment le premier facteur majeur, puisqu’elle conditionne l’amortissement. Benjamin Banton, gérant de l’entreprise girondine de services viticoles Banton-Lauret, constate que la question se pose au-delà de 50 hectares pour ses clients (en vignes étroites).

Comparer en fonction du service rendu

Comparer le coût de la prestation à celui d’autres formules et entre prestataires suppose d’étudier l’ensemble du service rendu.

Didier Sanchez, à la fois vigneron sur 20 hectares à Jonquières dans l’Hérault et prestataire, avance un tarif de « 380 à 390 euros par hectare, 450 euros en incluant le charroi ». Les vignes sont à 2 m ou 2,25 m. Crise et concurrence obligent, son tarif reste relativement stable malgré la hausse des coûts. « Les pièces de rechange ont pris 50 % », se désole-t-il. Son entreprise Viti-Oc, vendange un peu moins d’une centaine d’hectares pour une dizaine de clients.

Lire aussi : Vigneron et prestataire de service : deux activités complémentaires l’une de l’autre

Chez Banton-Lauret, dans le Bordelais, le tarif tourne autour de 800 euros par hectare pour des vignes à 1,50 m, qui constituent l’essentiel de l’activité. Il est de 300 à 400 euros par hectare pour des vignes à 3 m. Il peut varier selon les options des machines à vendanger. « Le tarif comprend la récolte, le matériel, le chauffeur et les bennes vibrantes pour convoyer le raisin avec douceur, détaille Benjamin Banton, gérant de l’entreprise. Le prix inclut également le nettoyage de la machine et le traitement de l’effluent. » Il souligne aussi qu’une vendange éraflée, un ramassage homogène avec du tri embarqué évitent des opérations, voire des investissements, au chai.

Bénéficier d’un matériel récent

Pour Didier Sanchez, la modernité du matériel et son bon entretien sont un atout commercial fort dans un univers relativement concurrentiel car resserré localement (il intervient dans un rayon de 7-8 km). « J’ai des clients qui restent sur la prestation car ils apprécient que la machine soit en état neuf et bien révisée », observe-t-il. Une machine à vendanger récente est aussi plus performante, avec une finesse de réglage toujours meilleure. Le renouvellement de l’équipement est donc chez lui un principe de base. « L’entretien d’une machine neuve coûte beaucoup moins cher, de l’ordre de 4 000 à 5 000 euros mais pour une machine de plus de dix ans on monte à 7 000 à 8 000 euros », argue-t-il. Cette année, sa New Holland 9030 va effectuer sa deuxième saison.

Comme son exploitation familiale investit dans une machine depuis 1985, le renouvellement est facilité. « On a toujours une bonne valeur de reprise, ce qui permet de réinvestir dans des meilleures conditions ». Ses propres vignes bénéficient donc d’une machine toute récente.

 

 
Matériel récent et bien entretenu, technicité des chauffeurs font partie du coût de la vendange en prestation.
Matériel récent et bien entretenu, technicité des chauffeurs font partie du coût de la vendange en prestation. © Viti-Oc

De son côté, Banton-Lauret détient une force de frappe conséquente avec 38 machines à vendanger, de marque New Holland ou Pellenc, d’au maximum 7 ans. Elles peuvent être choisies selon les préférences des domaines. L’entreprise dispose de mécaniciens dédiés assurant une réactivité en cas de panne. Un avantage certain alors que toute interruption du planning de vendange est problématique. « Notre taille permet de réaliser des économies d’échelles, par exemple pour l’achat de pièces », pointe aussi le dirigeant.

Acheter de l’expérience professionnelle

Les hectares vendangés forgent le savoir-faire des prestataires. « Nous sommes des spécialistes de la récolte, nos chauffeurs sont expérimentés. En vendangeant dans différentes exploitations, ils sont tout de suite au fait des bons réglages par rapport aux raisins de l’année », expose Benjamin Banton. Cette technicité est entretenue. « On a des formations et des remises à niveau pour les chauffeurs par les marques. On est consulté pour les développements de nouvelles machines », se félicite le dirigeant.

Pouvoir compter sur du sur-mesure

Didier Sanchez note qu’être seul à la tête de son entreprise avec son fils lui donne une certaine souplesse. La qualité du service tient également à « des journées conséquentes ». Pour ses clients coopérateurs, il doit répondre au calendrier très précis des caves quitte parfois à négocier directement avec elles. « Dans l’ensemble on y arrive. Il m’est arrivé de faire ouvrir une cave plus tôt pour pouvoir vendanger des blancs plus tôt », illustre-t-il.

« Le client maîtrise le jour et l’heure, affirme Benjamin Banton. Nous adaptons les horaires si le domaine n’a pas de groupe de froid. Confier la récolte lui permet de se concentrer sur le chai », conclut-il.

 

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