Aller au contenu principal

Un photographe pour mettre en valeur son domaine viticole

Le domaine Deliance situé à Dracy-le-Fort en Saône-et-Loire, a fait appel à un photographe professionnel pour réaliser des photos de l’exploitation. Une collaboration qui a déjà eu un impact sur le dynamisme du domaine.

Perrine, Guillaume, Julien et Lionel Deliance ont décidé de davantage se mettre en avant dans leur communication et disposent désormais d'une série de photos leur permettant de personnifier le domaine.
© E. Ramousse

« Nous n’avions pas de photos pour les professionnels qui en demandaient », constate Perrine Deliance. Avec son frère Guillaume et ses cousins Lionel et Julien, elle forme le quatuor à la tête du domaine Deliance. Ils étaient tous les quatre convaincus de l’intérêt de faire appel à l’œil extérieur et expert d’un photographe professionnel pour valoriser l’image de leur domaine. « Nous ne sommes pas des pros de l’image. Nous avons le regard de notre métier. Par sa maîtrise et son regard extérieur, un photographe a l’idée de ce qui peut donner envie de connaître le domaine », résume Perrine.

Cette idée s’est aussi imposée dans le cadre d’une volonté de développer l’export. Les Deliance constatent que les agents ont besoin de contenus pour présenter le domaine mais qu’ils se déplacent de moins en moins faute de temps. « À l’export, Ils apprécient d’avoir une info clé en main et de mettre des visages sur ceux qui travaillent au domaine. Il nous fallait des photos pour illustrer nos méthodes de travail », poursuit Perrine Deliance.

Des images pour raconter une histoire

Les Deliance ont fait appel à Étienne Ramousse, un photographe professionnel installé dans la région, dont la viticulture est l’un des thèmes de prédilection. Un premier rendez-vous a permis de bâtir la future collaboration. « Nous nous sommes mis d’accord sur le projet de faire des photos du domaine et de nous, pour montrer nos visages. On y a ajouté des photos de la vinification et de l’élaboration de nos crémants. » Avec 40 % de la production, le crémant de Bourgogne est en effet une véritable particularité du domaine Deliance qui en élabore depuis 3 générations. « Nous faisons du remuage traditionnel à la main », précise Perrine. « Les images permettent de raconter une histoire », souligne Étienne Ramousse.

Le premier contact a été aussi le moment d’aborder la méthode de travail du photographe, d’évaluer le temps qu’il faudrait lui accorder lors de sa présence. Pour développer les différents thèmes retenus, le photographe a proposé une collaboration par demi-journées à différents moments de l’année. Il est venu pendant les vendanges et pour suivre l’élaboration des crémants. Il reviendra au printemps pour compléter les photos du vignoble. Quant au style des photos, les Deliance souhaitaient moderniser l’image du domaine tout en montrant qu’il était bien ancré dans la tradition. Selon la complexité des prises de vues à réaliser, le tarif du photographe varie de 500 à 750 € la demi-journée. Étienne Ramousse ne vend pas une quantité de photos déterminées mais toutes les photos réalisées durant sa présence sur place. Une demi-journée peut déjà aboutir à 30 à 60 photos qu’il juge intéressantes. « C’est déjà souvent une quantité très importante par rapport aux besoins d’un domaine », considère-t-il. Il conseille d’ailleurs sur la sélection des meilleures photos selon leur usage prévu et si l’intervention d’un graphiste est prévue pour un travail de mise en page, il le contacte en amont.

Un travail d’équipe bâti sur une confiance mutuelle

Au-delà des talents du professionnel, la confiance et la disponibilité des vignerons comptent pour la qualité des photos. « C’est un travail d’équipe. Il faut être à l’écoute pour avoir les images qui correspondent aux vignerons. Je transpose mon style à la personnalité du domaine », résume Étienne Ramousse. « Nous avons regardé ce qu’il avait déjà réalisé et nous avons fait confiance à son ressenti. On s’est prêté au jeu », indique pour sa part Perrine Deliance.

La commande a été complétée par des photos des bouteilles. Elles ont permis d’améliorer les fiches techniques, le domaine ayant compris qu’elles sont un vrai outil commercial. « La qualité du visuel a une influence, c’est le premier contact avec la bouteille », insiste Étienne Ramousse, en soulignant la précision que réclament notamment l’éclairage et le détourage. « Le détourage permet d’intégrer les bouteilles dans un milieu graphique dont le fond n’est pas uni, par exemple », explique le photographe. Le tarif de cette prestation est dégressif selon le nombre de bouteille (par exemple 29 € pour 12 à 17 bouteilles, et 15 € de détourage).

Une photothèque pour répondre à différents besoins

Les modalités d’utilisation des photos ont été précisées dans les conditions générales de vente sur le devis. Elles prévoient que les photos appartiennent au domaine sans limitation de durée et que la destination des photos est libre à condition que le nom du photographe soit toujours indiqué à côté de la photo, qu’il s’agisse d’affiche, de plaquette, site internet, réseaux sociaux… Au final, les Deliance vont disposer d’une photothèque de plus de 120 photos pour un tarif total prévu de 4 500 € HT étalé sur deux ans. « Le rendu, la qualité n’ont rien à voir avec ce que je faisais moi-même », explique Perrine. Les premières images ont été utilisées sans tarder pour bâtir une rapide présentation du domaine destinée à un importateur américain et envoyée par mail. Elle s’est traduite par une commande de 2400 bouteilles. « Pour les petits domaines comme nous qui ne sont pas connus, ça rassure les importateurs de voir des images », analyse Perrine. Elle remarque aussi que les importateurs et agents ont plus envie de repartager sur les réseaux sociaux de belles images.

Les photographies sont une source de fierté et de dynamisme

« Ça nous facilite la vie au quotidien d’avoir des choses carrées à envoyer. On est fier d’envoyer ces photos plutôt que des choses bidouillées », apprécie-t-elle.

Elle s’en sert aujourd’hui beaucoup pour communiquer sur les réseaux sociaux dans l’attente de la rénovation du site prévue pour la fin de l’année. Elle estime que les premières photos ont fait exploser le nombre de « j’aime » de ses messages postés sur Facebook. La carte de vœux et les tarifs réalisés à partir des photos se sont aussi traduits par des demandes de dégustation et des commandes. Il est prévu de réaliser une affiche sur pied pour les salons et des photos encadrées pour le caveau bientôt rénové.

De son côté, Étienne Ramousse, constate qu’en dix ans, la perception de son travail a considérablement évolué. « Les clients comprennent aujourd’hui que la communication est un investissement. La nouvelle génération a grandi avec l’image et internet. » Un constat qui est sans doute tout aussi vrai du côté des acheteurs professionnels ou des amateurs de vins.

"La cession des droits photos ne peut jamais être tacite : il faut un écrit"

Tiphaine Chevalier, avocate en propriété intellectuelle - droit des marques

Faut-il signer un contrat avec le photographe pour l’utilisation des photos ?

Oui, il faut une cession de droits d’auteur écrite, formalisée dans un contrat ou dans les conditions générales de vente (CGV) du photographe, soit dans sa facture, appelée aussi une note d’auteur. Elle portera notamment sur les droits cédés et les exploitations possibles de la photographie (site internet, réseaux sociaux, plaquette, affiches…), la durée et les pays concernés. La cession ne peut jamais être tacite : il faut un écrit.

Est-ce qu’il est possible de retoucher, recadrer les photos du photographe ?

Le vigneron peut modifier ou adapter les photographies, dès lors que le photographe l’y a autorisé en lui cédant le droit d’adaptation. Mais il ne doit pas dénaturer la photographie. Le photographe est titulaire d’un droit moral sur ses photographies, lequel est incessible.

Peut-on utiliser les photos où apparaissent des personnes extérieures au domaine (vendangeurs, clients du caveau…) ?

Il faut s’assurer que toute personne apparaissant sur les photographies a autorisé que son image soit captée et utilisée. L’autorisation de droit à l’image devra prévoir le contexte de la prise de vue ainsi que les utilisations envisagées, par exemple, la communication du vigneron sur les réseaux sociaux. L’autorisation doit être obtenue pour toutes les personnes, y compris les employés du vignoble.

Il faut faire attention aussi à la présence éventuelle d’une marque extérieure au domaine ou d’une œuvre artistique ou architecturale de moins de soixante-dix ans (pas encore dans le domaine public) pour des photos qui vont avoir une utilisation commerciale. Le titulaire de la marque ou l’auteur de l’œuvre doit avoir donné l’autorisation de sa reproduction.

Le crédit photo, c’est-à-dire l’auteur de la photographie, doit-il être indiqué à côté de la photo pour tous les usages ?

Il est impératif d’indiquer le crédit photo (nom ou pseudonyme du photographe) lors de chaque exploitation de la photo. Le contrat ou les CGV peut prévoir des exceptions, comme l’utilisation d’une photo sur une étiquette ou si le photographe ne souhaite pas être crédité.

Les photos peuvent-elles être revendues ou données à une tierce personne ?

Il est possible de céder les droits d’exploitation sur une photographie à un tiers, par exemple un agent, un exportateur, un journaliste… sous réserve que le photographe l’ait autorisé par une clause de cession à des tiers. Il est bien sûr impossible de céder plus de droits que ceux prévus par le contrat ou les CGV.

repères

Domaine Deliance

Surface 17 hectares à Dracy-le-Fort en Saône-et-Loire, vignoble de la Côte-Chalonnaise

Appellations bourgogne-côte-chalonnaise, crémant de bourgogne, givry, givry 1er cru.

Production 70 000 bouteilles par an, 60 % vins tranquilles, 40 % de crémants de Bourgogne.

Prix public crémant de bourgogne brut réserve, 8,50 € ; givry blanc 2017,13,50 € ; givry 1er cru rouge Les Combes 2016, 15 €.

 

Les plus lus

Le Skiterre se compose de deux grands skis qui assurent le contrôle de la profondeur et de la position de la lame.
« Le Skiterre, un outil intercep simple et productif »
Vignerons en Anjou, Nicolas et Christophe Moron se sont équipés d’un outil de travail du sol intercep Skiterre.
Vigneron plantant une nouvelle parcelle avec des pieds de Pinot noir dans la vallee de la Marne en AOC Champagne.Droit de plantation.
Quand FranceAgriMer exaspère les viticulteurs

FranceAgriMer joue un rôle essentiel dans l’attribution des aides. Face aux dossiers chronophages, aux contrôles…

Pellenc - Un robot à chenilles dans les vignes

Pellenc dévoile un robot à chenilles pour les vignes, le RX-20.

Chargement d'un camion citerne de la coopérative viticole CRVC (Coopérative régionale des vins de Champagne) enlèvement d'une cuvée chez un vigneron adhérent durant les ...
Vin en vrac acheté à prix abusivement bas : que peut changer la condamnation de deux négociants bordelais

En pleine crise viticole, un jugement se basant en partie sur un article issu de la loi Egalim vient de condamner deux…

Taille de la vigne avec le sécateur électrique viticole sans fil Mage Sam 25, fonctionnant avec batterie au Li-ion, à Mâcon, dans les vignes du Vitilab, en octobre 2022
Lutte contre le gel : « Il faut réserver la taille tardive aux parcelles viticoles les plus gélives et pas trop chétives »

Benjamin Bois, chercheur à l’institut universitaire de la vigne et du vin Jules Guyot, en Bourgogne, a travaillé sur la taille…

Eco-Dyn exposait un prototype de restructuration des sols viticoles sur le Sival 2024.
Un outil pour restructurer les sols viticoles compactés
L’entreprise ligérienne spécialisée dans les matériels biodynamiques et l’agriculture de régénération planche sur un outil…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole