Aller au contenu principal

Six critères pour déterminer l’intérêt d’une assurance climatique

Faut-il ou non souscrire à une assurance ? Sur le sujet, les avis sont tranchés : il y a les “ pros ” ou les “ antis ”. Un conseiller chambre et un expert comptable livrent les clés pour évaluer l’intérêt de souscrire ou non.

La grêle a encore frappé durement de nombreux vignobles cette année : Bourgogne, Gironde, midi…
La grêle a encore frappé durement de nombreux vignobles cette année : Bourgogne, Gironde, midi…
© P. Cronenberger

1 - Le risque


Trivial, ce critère vient spontanément à l’esprit. La notion de risque joue dans le choix de s’assurer et les vignerons connaissent bien les parcelles à tendance gélive ou susceptibles d’être souvent grêlées. “ Sur ces zones, le doute n’est pas permis : il faut souscrire à une assurance spécifique au risque concerné ”, affirme Geoffrey Marquis, expert comptable et gérant du cabinet TML expert Conseil. Cependant, attention : certains vignerons bourguignons confient qu’ils ont eu la déconvenue de se voir radiés de leur assurance après avoir subit trop d’années consécutives de dégâts de grêle. Cette pratique des assureurs existe et il convient d’y être préparé.


2- Le stock


Le rôle de l’assurance dans le maintien d’un revenu n’est pas le même suivant que l’exploitation vend sa récolte dans l’année ou en décalée. “ Dans le médoc, grêlé en juin dernier, certains vendent en primeur, d’autres après avoir laissés vieillir le vin. Dans le premier cas, l’assurance a son intérêt ; dans le second, il convient de s’adapter au niveau de stock ”, indique Philippe Abadie, de la Chambre d’agriculture de Gironde. Pour Geoffrey Marquis, il faut entre 12 à 24 mois de stock suivant le type de vin commercialisé pour que la question de l’impasse sur l’assurance se pose. L’assurance pose également un problème fiscal pour les exploitations qui sont sur un cycle long de commercialisation. En effet, dès que les dégâts sont évalués, ils entrent dans la comptabilité sous la ligne créance acquise, ce qui vient gonfler artificiellement le résultat et donc l’assiette fiscale. Le fait que cette créance acquise puisse être reportée sur un an n’est pas suffisant pour certaines exploitations.


3 - La capacité d’auto-financement


“ Il faut également regarder si l’exploitation a les moyens de rebondir ”, indique Geoffrey Marquis. Si la trésorerie et la réserve permettent de financer une année de faible récolte, l’assurance n’est pas indispensable. Le taux d’endettement entre aussi dans le raisonnement. “ C’est donc la capacité d’autofinancement qu’il convient d’analyser. Si elle est suffisante, on peut faire l’impasse sur l’assurance ”, précise Geoffrey Marquis. Ce raisonnement ne peut être mené qu’à court terme, au risque de vider les ressources de l’entreprise si plusieurs années d’aléas climatiques surviennent.

4 - Le VCI et la convention de mise à disposition


Ce n’est pas parce que les dispositifs de volume complémentaire individuel (VCI) et convention de mise à disposition (CMD) sont à disposition des viticulteurs que l’assurance devient obsolète. C’est du moins ce qu’affirme Philippe Abadie. “ Il y a une vraie complémentarité entre les trois dispositifs ”, souligne-t-il. L’assurance couvre les frais d’exploitation engagés ; le VCI et la CMD permettent de continuer à répondre à la clientèle et de ne pas perdre des marchés l’année suivante.



5 - La structure du parcellaire


Concernant le risque de grêle, “ l’intérêt de l’assurance n’est pas le même suivant la typologie du parcellaire ”, ajoute Geoffrey Marquis. Si l’exploitation s’étend sur une quinzaine d’hectares d’un seul tenant, l’intérêt de s’assurer est supérieur à une exploitation au parcellaire morcelé où le risque que toutes les parcelles soient atteintes par les grêlons en même temps est faible. Attention, cependant, ce raisonnement est moins valable pour le gel qui touche en général des surfaces plus étendues.


6 -  Le salaire de l’exploitant


“ Il ne faut souscrire à une assurance que si on en a les moyens ”, conseille Geoffrey Marquis. Pour lui, le coût de l’assurance ne doit pas entamer le niveau de salaire de l’exploitant. Ce qui lui fait dire, qu’en matière d’assurance, il y a ceux qui ont les moyens et les autres, malheureusement les plus fragiles…
Marion Ivaldi

Les plus lus

Le Skiterre se compose de deux grands skis qui assurent le contrôle de la profondeur et de la position de la lame.
« Le Skiterre, un outil intercep simple et productif »
Vignerons en Anjou, Nicolas et Christophe Moron se sont équipés d’un outil de travail du sol intercep Skiterre.
Vigneron plantant une nouvelle parcelle avec des pieds de Pinot noir dans la vallee de la Marne en AOC Champagne.Droit de plantation.
Quand FranceAgriMer exaspère les viticulteurs

FranceAgriMer joue un rôle essentiel dans l’attribution des aides. Face aux dossiers chronophages, aux contrôles…

Pellenc - Un robot à chenilles dans les vignes

Pellenc dévoile un robot à chenilles pour les vignes, le RX-20.

Chargement d'un camion citerne de la coopérative viticole CRVC (Coopérative régionale des vins de Champagne) enlèvement d'une cuvée chez un vigneron adhérent durant les ...
Vin en vrac acheté à prix abusivement bas : que peut changer la condamnation de deux négociants bordelais

En pleine crise viticole, un jugement se basant en partie sur un article issu de la loi Egalim vient de condamner deux…

Taille de la vigne avec le sécateur électrique viticole sans fil Mage Sam 25, fonctionnant avec batterie au Li-ion, à Mâcon, dans les vignes du Vitilab, en octobre 2022
Lutte contre le gel : « Il faut réserver la taille tardive aux parcelles viticoles les plus gélives et pas trop chétives »

Benjamin Bois, chercheur à l’institut universitaire de la vigne et du vin Jules Guyot, en Bourgogne, a travaillé sur la taille…

Eco-Dyn exposait un prototype de restructuration des sols viticoles sur le Sival 2024.
Un outil pour restructurer les sols viticoles compactés
L’entreprise ligérienne spécialisée dans les matériels biodynamiques et l’agriculture de régénération planche sur un outil…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole