Sécurité des vendanges : la Champagne renforce la prévention

« Il n’y a pas eu de défaillance collective en 2023. Il n’y en aura pas davantage en 2024. » Le 20 juin, le coprésident du Comité Champagne David Chatillon — représentant les négociants — affichait la détermination de la filière Champagne à éradiquer les « comportements individuels inadmissibles (qui) menacent la sécurité des saisonniers ».

Aux cinq accidents mortels déplorés lors de la dernière vendange, et face aux situations de saisonniers logés de façon indécente, la Champagne répond par un plan « Ensemble pour les vendanges en Champagne », traitant des conditions de santé et de sécurité au travail, de l’hébergement, du recrutement et de la vigilance. Cette boîte à outils, construite avec les pouvoirs publics et une multitude de parties prenantes, « consolide et structure ce que tout professionnel champenois doit savoir concernant les conditions d’emploi des travailleurs saisonniers », résume Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne et représentant des vignerons.

Lancement d’une cellule de suivi

Outre de nombreux documents mis à disposition de longue date aux ressortissants champenois, plusieurs nouveautés sont à signaler. Parmi elles, la création d’une cellule de suivi « qui se réunira quotidiennement durant les vendanges ». Cette « instance de partage et de coordination », qui peut être activée en quelques heures, regroupe les forces de l’ordre, la préfecture et les pompiers.

L’autre grande nouveauté concerne les prestataires de services, qui se sont fédérés en un syndicat. Environ 30 entreprises y adhèrent à ce jour, dont les leaders de la prestation. Ce mode de travail pèse pour près de la moitié de l’afflux de saisonniers en Champagne, estimé à 100 000 personnes chaque année. Toujours pour les prestataires, le Comité Champagne a déployé une nouvelle plateforme gratuite nommée VitiArgos. Les prestataires pourront s’y référencer et réaliser un autodiagnostic de pratiques, vérifiable par les donneurs d’ordre. Il s’agit aussi de « sécuriser la relation » entre les deux parties en convertissant les engagements affichés en obligations contractuelles.

« La filière Champagne a pris toute sa part de responsabilité dans l’élaboration et le déploiement de ce plan. Il est temps maintenant pour les vignerons, les maisons et les prestataires de services de prendre la leur », a conclu Maxime Toubart, illustrant la fermeté et la détermination de la filière.