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Se former pour réaliser son site internet gratuitement

Grâce à une formation adaptée à ses besoins, Sandra Fauché du château Les Gérales, dans le vignoble de Bergerac, a réussi à élaborer un site « fait maison » et au goût du jour sans débourser d'argent.

Aujourd’hui, il est difficile de se passer d’un site internet pour faire connaître son domaine. Mais il peut vite devenir une source de coût importante, notamment pour les mises à jour. À la tête du château Les Gérales, à Pomport, dans le Bergeracois en Dordogne, Sandra Fauché a décidé de faire son propre site en se formant auprès de la Wab (voir encadré), une structure collaborative de formation au numérique installée à Bergerac. Son fils l’a rejoint sur l’exploitation familiale mais c’est elle qui prend en charge la communication en plus de l’administratif et du commercial.

« J’avais un site pas terrible depuis trois à quatre ans. Je l’avais fait faire par une webmaster en lui donnant des textes et des photos. Mais il ne marchait pas bien. Il n’était pas assez sécurisé. Je n’avais aucune commande sur l'e-boutique », raconte Sandra Fauché. Elle a pu bénéficier d’un audit numérique du domaine dans le cadre d’un plan mené par l’Interprofession des vins de Bergerac et Duras (IVBD) visant à améliorer la présence des domaines sur le web.

Lors de cette première phase, elle a pu identifier ses besoins. On lui a conseillé de créer une page Facebook et de refaire son site. Elle a décidé de suivre une formation pour chacun de ces objectifs.

Un site sur mesure permettant une souplesse de mise à jour

Pourquoi faire son site soi-même ? « Je voulais un site qui me ressemble », résume Sandra Fauché. Même si la formation lui a pris du temps et si la création du site a requis au total une année, le gain de temps et de budget par rapport à une réalisation externalisée est pour elle évident. Le fait de devenir autonome lui économise l’appel à un prestataire extérieur et lui apporte de la souplesse. Elle n’avait pas la main pour mettre à jour son précédent site qui rencontrait un problème de certificat de sécurité. Ce premier site lui avait coûté 2 000 euros sans lui donner satisfaction. Sa formation ayant été entièrement financée en mobilisant son compte personnel de formation (CPF), son nouveau site ne lui a rien coûté. Le budget se limite aux frais d’hébergement du site.

La formation dédiée à la réalisation du site est prévue en douze jours. « Douze jours, il les faut ! », insiste Sandra. Le stage se déroule à raison de deux à trois jours par semaine par petits groupes de cinq stagiaires maximum. Le stagiaire intègre des groupes différents à chaque fois, au gré des besoins induits par le stade de développement de son site, par exemple s’il s’agit d’améliorer le référencement ou de mettre en place l’offre de livraison en relais colis. Sans être novice en informatique, Sandra Fauché avait un peu d’appréhension à plonger dans cet univers. Elle a été rassurée par la compétence des intervenants et leur souci d’apporter une formation sur mesure. Elle a aussi apprécié que les outils préconisés pour réaliser le site soient gratuits. Elle a cependant regretté le manque de tutoriel pour les étapes les plus techniques.

Une réalisation au fur et à mesure, par étapes

La première étape de la réalisation a été consacrée à la définition de l’architecture et du contenu du site. Sandra Fauché avait des objectifs clairs : une boutique en ligne qui fonctionne ; faire connaître le vignoble de Bergerac en général ; se différencier ; être mieux référencée ; faire part de ses offres d’œnotourisme comme sa randonnée historique avec pique-nique cheminant jusqu’à une chapelle du XIe siècle ; donner une image plus moderne en apportant une plus grande attention à l’esthétique du site ; publier ses recettes et suggestions d’accords mets et vins ; indiquer ses bonnes adresses autour du domaine dont les chambres d’hôtes de ses voisins.

Elle a ensuite choisi une maquette de site parmi différents modèles correspondant à ses besoins. Puis elle s’est lancée dans la création des pages. Elle a récupéré et refait des textes de l’ancien site. Son fils, qui s’occupe de la viticulture et de la vinification, l’a aidé à rédiger les fiches sur les vins. Les formateurs de la Wab lui ont donné quelques conseils sur les mots, le ton ou le choix des photos.

Elle a pu intégrer une vidéo réalisée pour la vente de ses vins sur le site d’e-epicerie pourdebon.com ainsi qu’une vidéo réalisée avec l’IVBD. Pour les photos, en complément des siennes, elle peut puiser dans une photothèque réalisée par l’IVBD.

Une partie importante a été consacrée au référencement. « On a commencé l’exercice sur la présentation d’un vin. » Elle a appris à faire un tableau pour répertorier les mots-clés à utiliser dans les pages et les titres afin de faciliter le référencement « naturel » sans avoir à payer.

Gagner en autonomie pour pouvoir mieux communiquer

« Suite à la formation je peux faire des choses plus sophistiquées », se réjouit Sandra Fauché même si elle considère n’avoir pas la même dextérité que certains collègues plus jeunes. Les quelques notions de codage nécessaires pour l’adaptation de la maquette de base et la mise en ligne ultime ont nécessité une séance de plus à la Wab.

Elle a complété avec deux jours de formation Facebook pour réaliser sa page. « J’ai rapidement eu 150 amis sans rien faire », se félicite-t-elle. Elle compte surtout s’en servir une fois par mois pour signaler ses balades œnotouristiques et les salons auxquels elle participe tout en renvoyant sur son site. « Je vais enfin pouvoir faire vivre mon site », considère Sandra Fauché. Fine cuisinière, elle mise aussi beaucoup sur ses recettes qu’elle se promet désormais de photographier pour pourvoir les mettre en ligne.

Son nouveau site et sa page Facebook sont des outils précieux pour le développement de la vente en bouteille à laquelle elle et son fils aspirent.

repères

Le château Les Gérales

Situation Pomport (Dordogne)

Appellations bergerac, côtes-de-bergerac, monbazillac

Surface 20 ha

Structure familiale + 3 à 5 occasionnels

Production vrac 80 % et bouteilles 20 % vendues au domaine et sur les salons

Prix public à partir de 7 € le bergerac rouge

Avis d’expert : Alban Brettes, directeur de la Wab

" Nous minimisons la partie théorique pour une formation personnalisée et tournée vers l'action "

Lancée avec des soutiens publics et privés, la Wab est une société coopérative d’intérêt collectif. Elle forme au digital, en formation initiale ou professionnelle, tout type de public. Installée à Bergerac, elle développe ses activités sur toute la Nouvelle-Aquitaine.

" Nous fonctionnons avec des groupes de 2 à 5 personnes maximum avec une partie théorique réduite et appliquée directement aux cas des participants pour arriver à des résultats concrets. Nous positionnons les personnes dans les différents groupes en fonction de leur niveau et de leurs besoins identifiés par un audit. Nous leur faisons des recommandations adaptées à leurs moyens. Sur les 50 viticulteurs que nous avons audités sur le vignoble de Bergerac et Durac, seuls 30 % avaient un outil digital mis à jour qui tenait la route et parmi eux, seulement le tiers avait une ressource en interne capable de l’animer. La transition numérique fait partie de leur volonté mais ils ont peu de temps et de budget à y consacrer. Il faut donc les accompagner. La plupart des vignerons veulent de la visibilité avec un site vitrine qui puisse aussi informer sur l’œnotourisme, et de plus en plus, un espace e-commerce.

Nous avons 12 modules de formation. Tous sont certifiants. Il existe différentes possibilités pour financer nos formations y compris via le CPF ce qui est rare pour des formations digitales. En dix jours, les participants sont capables de mettre en place leur site avec le logiciel Wordpress. Ils ont un vrai retour sur investissement avec un risque nul ! Cela contribue à leur développement stratégique à moindre coût ".

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