Lors du dernier Sitevi, l’IFV a présenté ses résultats de recherches effectuées dans le cadre du projet européen Novaterra. Ce dernier a pour but de faire émerger des pistes pour la réduction des phytos. Parmi elles, l’utilisation de produits à base de soufre ou cuivre sous forme de nanoparticules (Nanocrop Azufre/Cobre). Selon le fabricant, l’espagnol Agrostock, cette spécificité permet une meilleure pénétration et assimilation des matières actives dans le végétal.
Guillaume Delanoue, de l’IFV Val de Loire, n’a pas trouvé d’effet significativement différent d’un soufre ou un cuivre classique à la même dose (respectivement 7,5 et 62 g/ha). « Si la présence de nanoparticules ne semble pas changer la donne, ces produits font preuve d’une légère efficacité malgré leur très faible dosage », commente l’ingénieur. En revanche, deux produits de la même firme testés en parallèle (Elicitech Azufre/Cuprocitor) ont montré un maintien voire une meilleure efficacité contre oïdium et mildiou par rapport aux produits de référence à faible dose. Cela s’explique notamment par les coformulants (acides fulviques et acides aminés).
Les pulvérisateurs d’eau ozonée sont contraignants
De son côté, Caroline Gouttesoulard, à l’IFV Rhône-Méditerranée, a présenté des essais réalisés en 2023 à l’aide d’un pulvérisateur muni d’un ozoneur. Il s’agit d’un matériel distribué par la société Xambili, mis à disposition par le concessionnaire. Plusieurs modalités ont permis de comparer le témoin non traité avec l’ozone seul tous les cinq à sept jours ou bien en renforcement d’un programme bio. Il n’en ressort que peu de différence. La modalité avec l’ozone seul est statistiquement équivalente au TNT, et l’ajout d’ozone aux traitements cuivre n’apporte pas de valeur ajoutée sur la fréquence et l’intensité d’attaque de l’oïdium et du mildiou. « Peut-être que l’ozone a un effet en laboratoire, mais on ne les retrouve pas au champ dans les conditions d’application proposées sur le marché, probablement à cause de l’instabilité de la molécule », complète Éric Chantelot, directeur du pôle IFV. De plus, cette pratique est relativement contraignante pour le viticulteur.