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Vignoble bordelais : 1 372 viticulteurs se déclarent en difficulté

La chambre d’agriculture de Gironde a publié les premiers résultats du recensement lancé auprès des viticulteurs dans le cadre de la cellule de crise mise en place par la préfète du département.

Dans le cadre de la cellule de crise mise en place dans le vignoble bordelais, la chambre d'agriculture de Gironde a recensé les viticulteurs s'estimant en difficulté.
© P. Cronenberger (archives)

Article mis à jour le 9 février 2023

Suite au recensement lancé par la chambre d’agriculture de Gironde auprès des viticulteurs du département, 1 372 exploitants se dont déclarés en difficulté. Un chiffre qui illustre l'ampleur de la crise puisque 3 880 exploitations vivent de la vigne dans le département. "Sur l'exercice 2021, 70 % des exploitations agricoles girondines (à 80 % viticoles) ne gagnent pas le Smic, et 1/3 du total ont un revenu négatif, appuie Philippe Abadie, directeur du Pôle Entreprises de la chambre d'agriculture. Ces taux explosent depuis 2018".

Parmi les viticulteurs en difficulté, la chambre d'agriculture a cherché également à cerner ceux envisageant un arrêt ou bien une reconversion totale ou partielle ainsi qu'à identifier les propriétaires bailleurs sans fermiers.

Un quart des viticulteurs en difficulté veulent arracher

Selon les éléments communiqués par la chambre d’agriculture de Gironde, un quart des viticulteurs se considérant comme en difficulté souhaitent arrêter leurs activités et procéder à l'arrachage total de leurs vignes. "Ce sont des viticulteurs n'ayant pas de repreneurs ou successeurs, dont l'âge moyen est de 60 ans", précise Philippe Abadie. Ils représentent 6 400 hectares avec une moyenne de 19 hectares par exploitation.

Une majorité d'exploitants veulent poursuivre

L'âge est un facteur majeur puisque pour les personnes souhaitant poursuivre, l'âge moyen est plutôt de 47 ans. « La très grande majorité des exploitants souhaite, malgré les difficultés actuelles, poursuivre la viticulture, en procédant pour certains à des arrachages partiels, dans l'objectif de diversifier leurs productions », détaille la chambre d'agriculture. Oliviers et noisetiers sont les plus cités par ceux envisageant de s'engager vers d'autres productions végétales.

Développer des démarches d'oenotourisme et d'agritourisme fait également partie des solutions évoquées par de nombreux viticulteurs ayant répondu à l'enquête, selon la chambre d'agriculture girondine.

Accompagner des projets de diversification

La chambre d'agriculture va s'appuyer sur ce recensement pour contacter les viticulteurs en difficulté afin de leur proposer un accompagnement "à la fois technique, économique et financier". Des premières réunions sont déjà organisées sur la diversification. En début de semaine, celle sur la culture des oliviers à réuni 70 personnes, signale Philippe Abadie. A côté de réunions d'information par produits, seront aussi organisées des réunions transversales sur la façon d'aborder la diversification.

La chambre d'agriculture se sent plus démunie face aux propriétaires bailleurs qui n'ont plus de fermage. "On ne les connaît pas, nous n'avons pas de fichier", souligne Philippe Abadie. "Il y a des formules qui existent", précise-t-il cependant en citant le boisement. Sur les 131 propriétaires bailleurs ayant répondu au recensement, 47 % font état de fermages non payés et 31 % de fermages payés en partie. Près de 40 % souhaitent arrêter leurs fermages et 31 % envisagent de vende tout ou partie de leurs vignes.

 

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