Aller au contenu principal

« Grâce à la bière, j’ai pu m’installer sur le domaine viticole familial », Rémi Mouton, associé gérant du Domaine de Burosse, à Demu, dans le Gers

  Le vigneron gersois Rémi Mouton a pu s'installer sur le domaine familial grâce à sa diversification brassicole.

Rémi Mouton, vigneron, brasse de la bière.
Rémi Mouton (à droite) et son frère, associés gérants du Domaine de Burosse, à Demu, dans le Gers.
© C. Herbaux

« Je viens d’une exploitation viticole familiale, qui était en cave coopérative. Pour pouvoir m’installer dessus, il fallait que je diversifie l’activité. Nous étions en polyculture (120 hectares dont 37 en vigne) et j’ai donc naturellement pensé à la bière. Depuis 2017, nous produisons nos propres bières bio.

Une partie de l’orge (50 à 80 %) provient de l’exploitation et nous avons 200 pieds de houblon, ce qui couvre 10 % de nos besoins. La culture du houblon est compliquée, pour le moment ce n’est pas rentable. Donc nous prévoyons plutôt de développer cela d'ici dix ans.

La malterie est un travail particulier que je délègue

Je soustraite la transformation en malt à une malterie car c’est un travail particulier. Sur l’année, l’activité bière mobilise entre 1,5 et 2 temps plein, tout compris (production, brassage, commercialisation, administratif). Mais heureusement que nous avons cette activité, car tant en 2021 qu’en 2022, la vigne a gelé à 50 % et la vente de vin en bouteille, que nous avons lancée en 2020, patine. La bière représente la principale source de marge de la SCEA.

Nous produisons actuellement 450 hl/an, 80 % partant en bouteilles (80 000 bouteilles de 33 cl et 20 000 cols de 75 cl), le reste en fûts. La gamme comprend quatre références annuelles et une ponctuelle. Elles sont commercialisées, prix caveau, entre 2,70 et 2,90 euros les 33 cl. Pour le moment, je ne pratique pas de mélange « vigneron », avec du vin ou du moût, pour des questions d’hygiène. La bière nécessite une hygiène irréprochable, qui n’a rien à voir avec le vin. J’ai peur qu’en réalisant des mélanges, cela fasse tourner les bières. Mais j’y viendrai lorsque j’aurai un peu de temps pour faire des essais.

Les bières sont essentiellement commercialisées localement

L’essentiel de la production est écoulé localement : 20 % en vente directe et 80 % en CHR, chez des cavistes, des épiceries, quelques magasins bio et quelques supermarchés en direct. Je remarque qu’il est plus facile de placer de la bière que du vin, même s’il y a de plus en plus de concurrence. Nous avons souvent des appels pour la bière, jamais pour le vin. Mais une fois que nous avons vendu la bière, qui est la porte d’entrée, derrière, nous essayons de placer le vin. On a vraiment eu de la chance d’avoir cette idée de diversification en 2017, car sinon, nous serions vraiment mal financièrement. La bière limite les dégâts liés aux aléas climatiques. Mais c’est un produit différent du vin, qui prend du temps avant d’être maîtrisé. »

Les plus lus

Afin de maintenir des rendements corrects, Teddy Martin fertilise sa vigne à raison de 50 à 60 unités d'azote par an, apportées sous forme organique.
« L’entretien du sol de ma vigne m’a coûté environ 1 000 euros par hectare en 2023 »

Teddy Martin, viticulteur marnais, laisse ses vignes étroites naturellement enherbées en plein. Il les tond entre trois et…

« L'entretien du sol me coûte environ 200 euros l’hectare en vigne grâce à l'agriculture de conservation »

Dans le Gers, Jean-François Agut fait rimer économie avec agronomie. En misant sur l’agriculture de conservation, il gagne du…

Le Gers dispose d'une enveloppe de 5,03 M€ afin de venir en aide aux viticulteurs touchés par le mildiou en 2023.
Fonds d'urgence viticole : quel montant par département ?

Le ministère de l'Agriculture a ventilé l'enveloppe d'aide par département. Voici la répartition adoptée.

Les vêtements chauffants apportent un confort lors de la taille des vignes

Nous avons testé des vêtements chauffants pendant la taille, et constaté le gain de confort thermique. Ils séduiront les plus…

Cadre Emisol de Forge Boisnier permettant de réaliser le travail du sol intercep des vignes sur deux rangs à la fois.
Entretien du sol en vigne à moindre coût : trois vignerons témoignent

Il existe plusieurs leviers pour limiter le coût de l’entretien du sol. Combiner les outils, élargir ses vignes, avoir recours…

Pour gérer plus efficacement l'entretien 100 % mécanique du sol, Philippe Sicard a dû chercher une solution adaptée à son sol pierreux
« L'entretien du sol de mes vignes me coûte moins de 400 euros par hectare grâce à la combinaison d'outils et aux doigts Kress »

Philippe Sicard, vigneron en Minervois, a fait évoluer son itinéraire d’entretien du sol en ajoutant un outil complémentaire.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole