[Dossier] Gestion du couvert des interrangs de vigne : quels outils pour quels effets ?
Du travail du sol, avec objectif de fertilisation rapide, au paillage, visant la protection du sol, la gamme des outils disponibles présente des niveaux d’intervention variés. Notre mémo pour s’y retrouver.
Du travail du sol, avec objectif de fertilisation rapide, au paillage, visant la protection du sol, la gamme des outils disponibles présente des niveaux d’intervention variés. Notre mémo pour s’y retrouver.
Le rotavator. Il peut être envisagé pour détruire des couverts de petites tailles. En incorporant et malaxant les végétaux avec la terre, c’est le matériel qui crée le plus de contact entre les deux. L’effet recherché est donc une restitution la plus rapide possible de l’azote. « Attention, prévient toutefois Éric Maille, conseiller à Agrobio Périgord, il y a un gros risque d’enfouir la matière organique fraîche trop profondément, ce qui la met en condition anaérobie et entraîne sa putréfaction plutôt que sa décomposition. » Mieux vaut, en cas d’utilisation, rester sur un travail superficiel en réglant l’outil assez haut. Un autre inconvénient du rotavator est la faible vitesse de travail et l’aspect énergivore.
Le cover-crop. Comme pour le rotavator, la destruction à l’aide du cover-crop doit être réservée à de petits couverts d’une vingtaine de centimètres (moins de 7 tonnes de biomasse par hectare), sous peine d’enfouir trop de matière fraîche en condition anaérobie. Le cover-crop réalise un travail du sol plus superficiel et un broyage grossier des plantes, mais permet tout de même de mettre en contact la terre avec les végétaux, ce qui accélère la minéralisation. L’idéal, pour Éric Maille, est toutefois de n’utiliser cet outil que dans un second temps, sur un couvert broyé et séché, lorsque l’objectif est de libérer rapidement les éléments minéraux. Le cover-crop permet en outre de travailler à une vitesse élevée.
Le gyrobroyeur. Il se montre adapté dans le cas où l’on souhaite broyer son couvert. Son utilisation est assez répandue, même si l’outil a tendance à envoyer le couvert broyé sur un côté. Il donne un broyat assez grossier. La vitesse de travail dépend de la hauteur de couvert et diminue fortement lorsque celle-ci augmente. Il faut parfois tomber à presque 2 km/h pour faire du bon travail lorsque les plantes font un mètre de haut.
Le broyeur à axe horizontal. « C’est une solution efficace, qui permet de détruire par la même occasion les sarments, ce qui est intéressant », relève Nicolas Dubreil, animateur au Civam bio 66. L’avantage est que les viticulteurs sont généralement déjà équipés de ce matériel. Il existe des broyeurs qui permettent de travailler de manière plus ou moins fine : un broyat grossier servira davantage de mulch, alors qu’un broyat fin sera plus rapidement assimilé. Ce type de matériel s’adapte à toute hauteur de couvert.
La faucheuse. Cette machine a pour but de réaliser la coupe des plantes en les mutilant le moins possible. C’est donc une bonne option pour faire un mulch, quelle que soit l’espèce végétale et en un seul passage. Il n’existe pas de faucheuse spécifique pour vigne, mais il existe de petites faucheuses destinées aux prairies de montagne qui peuvent s’adapter. L’idéal est d’avoir un attelage avec prise de force à l’avant pour faire un meilleur travail.
Le rouleau faca. Le but du rouleau est de coucher les herbes sans les couper. C’est une technique qui marche plus particulièrement lorsqu’il y a beaucoup de biomasse et que les couverts sont hauts. « Hormis pour la féverole, qui a une tige creuse, il faut que le couvert soit arrivé à paille pour que ça marche bien », note Éric Maille. Dans la pratique, il faut souvent un passage dans chaque sens pour bien rouler le couvert. Il est possible – voire recommandé – de travailler à haute vitesse.