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Election présidentielle 2022
Un tournant écolo pour un second mandat d’Emmanuel Macron ?

En meeting à Marseille, le président sortant Emmanuel Macron a promis que s’il était réélu son second mandat serait marqué par une politique plus écologique. Avec quel impact pour l’agriculture ?

Emmanuel Macron en meeting à Marseille
Emmanuel Macron, candidat à sa réélection à la présidence de la République, en meeting le 16 avril à Marseille.
© LREM

« Si nous voulons respecter les accords de Paris il faut aller deux fois plus vite que ce que nous venons de faire ensemble durant ces cinq années, deux fois plus vite, donc vous savez quoi ? On va le faire », dans un discours fleuve le 16 avril à Marseille le candidat à sa réélection Emmanuel Macron a annoncé vouloir mener une politique plus écologique lors d’un second mandat s’il est réélu.
 

Un Premier ministre chargé de la planification écologique

« La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas », a-t-il martelé annonçant un changement de paradigme. Le président sortant avance que son « prochain Premier ministre sera directement chargé de la planification écologique ». « Parce que cela concerne tous les domaines, tous les secteurs, toutes les dépenses, tous les équipements, tous les investissements : bref, toutes les politiques ».

Ce Premier ministre (le nom de Julien Denormandie circule selon RTL) serait appuyé par « deux ministres forts » : le ministre de la Planification énergétique qui aura notamment pour rôle de développer les énergies renouvelables (en multipliant par 10 la puissance solaire installée par exemple) et le ministre de la Planification écologique territoriale, qui aura pour mission « d’organiser avec les élus locaux la transition environnementale dans chaque territoire ».

Le rôle des agriculteurs : « produire et protéger en même temps »

Emmanuel Macron a déclaré que les paysans devront prendre part à cette élan écologique. « Nos agriculteurs ont déjà tant fait ces dernières années. Ils ont baissé tant et tant de produits phytosanitaires : 93% des pesticides les plus préoccupants ont été supprimés. Ils sont mobilisés pour aller plus loin, continuer de réduire partout où nous le pouvons, produits phytosanitaires, pesticides et autres et ils continueront, pas par l’injonction mais par l’investissement », a déclaré le président-candidat. Et selon lui les « paysans auront un rôle extraordinaire à jouer dans les années qui viennent, pour produire et protéger en même temps car on ne protégera pas en produisant moins parce que ce qui se passer aujourd’hui, à quelques milliers de kilomètres de nous en Ukraine, n’est pas simplement l’horreur de la guerre […] C’est un drame alimentaire qui se joue ».

De Marseille, le président sortant a déclaré que « l’Europe sera ce continent qui devra continuer de produire pour aussi alimenter chaque rive de la Méditerranée » grâce à l’investissement dans la « 3e révolution agricole », qui « passera par le numérique, l’agrorobotique, la génétique et le biocontrôle ».
 

« Pas de changement de paradigme » pour les agriculteurs

Interviewée par nos confrères d’Agrapresse, Audrey Bourolleau, coordinatrice agriculture de la campagne LREM affirme, à propos de l’agriculture : « il n’y a pas de changement de paradigme, nous resterons dans la ligne de l’accompagnement des transitions, pas d’interdiction sans solution ». Elle explique que « le discours de Marseille pose un enjeu de méthode, celui de la planification pour accompagner tous les secteurs dans les transitions ». « L’agriculture a un rôle à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique par la capacité par exemple de stocker du carbone dans les sols », poursuit-elle, « ce qui a été annoncé par la planification énergétique va aussi bénéficier aux agriculteurs ». Selon elles « deux tiers des fermes vont produire de l’énergie d’ici quelques années », assure la conseillère d’Emmanuel Macron.

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