Etude
Un aliment sur dix contient des pesticides interdits dans l’UE mais produits en Europe selon Foodwatch
L’ONG Foodwatch, en analysant les données de surveillance des pesticides publiées par l’Autorité européenne des aliments, est arrivée dans une étude publiée le 15 juillet au constat suivant : 9 % des produits alimentaires testés (hors bio) contiennent des résidus de pesticides interdits dans l'UE et ce en raison des aliments importés.
L’ONG Foodwatch, en analysant les données de surveillance des pesticides publiées par l’Autorité européenne des aliments, est arrivée dans une étude publiée le 15 juillet au constat suivant : 9 % des produits alimentaires testés (hors bio) contiennent des résidus de pesticides interdits dans l'UE et ce en raison des aliments importés.

Un rapport publié le 15 juillet par l’ONG Foodwatch évalue les données ayant trait aux résidus de pesticides fournies par l’Autorité européenne des aliments (EFSA) afin de déterminer la présence de pesticides non approuvés dans les aliments destinés à la consommation humaine importés. Il en ressort que 9 % des échantillons d'aliments (hors bio) dans l'UE contiennent des résidus de pesticides interdits en Europe. Pour l’année 2023, donc près d'un échantillon alimentaire sur dix testé dans l'UE contenait des résidus de pesticides dont l'utilisation n'est plus autorisée en Europe.
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Sur 400 pesticides identifiés, 200 sont interdits dans l’UE
Foodwath affirme que, selon le rapport de l'EFSA, 580 substances pesticides différentes ont été détectées dans des échantillons d'aliments prélevés dans l'ensemble de l'UE en 2023, provenant de plus de 400 pesticides différents, dont plus de 200 sont actuellement interdits dans l'Union européenne. Les substances les plus fréquemment décelées sont les insecticides (imidaclopride, thiaméthoxame, chlorpyrifos, bifenthrine) et les fongicides (carbendazime et flutriafol). Ces produits sont considérés comme cancérigènes et toxiques pour la reproduction. Certains ont été même classés comme pesticides extrêmement dangereux (HPP) par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) rappelle l’ONG.
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Foodwatch dénonce les tolérances d’importation
Les bananes, le thé, le riz, le gombo et les épices sont particulièrement touchés : dans environ 50 % de ces échantillons, des substances illégales dans l'UE ont été détectées. Les taux de contamination les plus élevés ont été observés dans les aliments importés du Rwanda, du Cambodge, de Madagascar, du Paraguay et du Bangladesh. Foodwatch affirme que « ces produits se retrouvent légalement sur nos étals, grâce aux tolérances d’importation, les MRL – limites maximales de résidus, encore en vigueur pour des substances interdites chez nous ».
Union européenne : Foodwatch demande l’interdiction de la production et de l’exportation des pesticides
En conséquence, Foodwatch demande à la Commission européenne d’interdire la production et l’exportation de ces substances et pesticides bannis d’ores et déjà par la réglementation européenne. L’ONG réclame par ailleurs des sanctions contre les industriels et « une tolérance zéro appliquée aux résidus dans notre alimentation, afin de protéger notre santé de ces pesticides et nos agriculteur.ices d’une concurrence déloyale ». Avec d’autres ONG, Foodwatch a lancé une pétition pour appuyer ses exigences.
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