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3 solutions pour faire du multiphase en soupe en élevage de porcs

Les Chambres d’agriculture de Bretagne et l’Ifip ont décrypté les propositions des fabricants de machines à soupe pour pouvoir passer d’une alimentation biphase à 5-6 phases de distribution en engraissement.

L'alimentation multiphase est difficile à mettre en oeuvre avec des systèmes de distribution de soupe à eau poussante ou avec recyclage, majoritaires en France. © D. Poilvet
L'alimentation multiphase est difficile à mettre en oeuvre avec des systèmes de distribution de soupe à eau poussante ou avec recyclage, majoritaires en France.
© D. Poilvet

La mise en place d’une conduite multiphase en engraissement nécessite de pouvoir gérer des distributions alimentaires répétées et en quantités plus faibles. Cette technique est par conséquent difficile à mettre en œuvre avec les systèmes de distribution en soupe à eau poussante ou avec recyclage, majoritaires en France. En effet, ces installations sont conçues pour distribuer l’aliment dans un grand nombre de cases avec un nombre limité de repas. Dans ces conditions, les temps de préparation et de distribution peuvent se révéler rapidement limitants. À cela s’ajoutent d’autres difficultés liées à la précision de pesée, la capacité à mélanger de petites quantités de soupe et à leurs dilutions dans le volume de circuit. Une enquête réalisée auprès de fabricants de machines à soupe a permis d’identifier les pistes viables d’évolution de ces équipements, en vue d‘une mise en place d’une alimentation multiphase en engraissement.

Un circuit de distribution par salle

La modification du circuit de la machine à soupe, en créant des circuits fermés en système en eau poussante ou des circuits en épi, permet une distribution de repas ciblée par salle. La réduction du parcours de la soupe permet à celle-ci de rester homogène, et de limiter le temps de distribution et les quantités d’eau nécessaire pour pousser la soupe. Néanmoins des surcoûts sont à prévoir. Outre les coûts de modification de la tuyauterie estimés à 500 euros par salle et les quantités d’eau consommées en plus, le changement de logiciel pourrait coûter à lui seul jusqu’à 10 000 €.

 

Deux cuves fonctionnant en tandem

S’équiper de deux cuves fonctionnant en tandem permet d’augmenter le temps de fonctionnement de la machine à soupe si l’on multiplie les menus distribués : lorsque l’une des cuves prépare un menu, la seconde distribue un autre menu. Les temps de fonctionnement pour la distribution des repas de charcutiers en présence de deux cuves, ont été calculés par un équipementier. Le surcoût pour une installation neuve serait d’environ 14 000 euros par rapport à une installation classique. Dans le cas d’une installation existante, le surcoût dépendra du matériel réutilisable.

Temps de distribution avec deux cuves en tandem, pour les repas des charcutiers, selon différents contextes d’élevage

Source : Chambres d’agriculture de Bretagne

Trois solutions efficaces mais plus onéreuses

Les équipementiers proposent trois autres modifications de l’installation. La première est de remplacer la cuve existante, en général à fond plat, par une cuve à fond conique, permettant des pesées précises de petites quantités. La deuxième solution est de redimensionner les diamètres des tuyaux de distribution, de 63 mm à 50 mm. Cela permet de réduire les quantités d’eau consommée en système à eau poussante, ou de réduire les quantités de soupe restant dans les tuyaux entre deux distributions en système à recyclage. Enfin, la troisième solution évoquée est de vider les tuyaux à l’aide d’air comprimé, entre deux distributions. En revanche, ces trois propositions nécessitent des investissements non négligeables.

Partenaires

Cette enquête s’inscrit dans le cadre du projet Dy + Pig, du programme SOS Protein, qui a bénéficié d’un financement européen et des régions Bretagne et Pays de la Loire.
Merci à Asserva, Fancom, Schauer, Skiold, Tuffigo-Rapidex et Weda pour leur participation.
Rédaction Réussir

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