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Triballat Rians s’engage avec ses organisations de producteurs dans une démarche Élevage durable

En partenariat avec ses OP et deux ONG, Triballat Rians s’est engagé à mettre la totalité des laits collectés en accord avec les attentes sociétales.

La démarche, présentée à l'ensemble des producteurs en mars dernier, est collective et progressive. © Triballat Rians
La démarche, présentée à l'ensemble des producteurs en mars dernier, est collective et progressive.
© Triballat Rians

Assurer la pérennité du volume de collecte, en apportant une réponse globale aux attentes sociétales pour l’ensemble des laits : tel est le sens de la démarche Élevage durable de Triballat Rians. « Nous travaillons en partenariat avec nos neuf OP (NDLR : organisations de producteurs) (3 en lait de vache et 6 en lait de chèvre) et deux ONG (WWF et CIWF), avec trois ambitions : réduire l’empreinte environnementale, améliorer le bien-être animal et renforcer la durabilité du métier, explique Dominique Verneau, directeur production laitière. L’originalité de notre démarche est d’être collective et progressive. Elle laisse le temps aux producteurs de travailler et d’investir à un rythme compatible avec celui d’une exploitation. »

Une grille de durabilité et une vingtaine d’indicateurs

La démarche repose sur une grille de durabilité avec un système de notation des élevages (sous marque Rians) sur 100. Les élevages vont être notés tous les deux ans. La grille comporte trois volets. Un volet bonnes pratiques noté sur 40 qui s’appuie sur la charte. Un volet bien-être animal noté sur 30 qui repose sur les seize indicateurs Boviwell-Cniel et sur la longévité des vaches. Et un volet environnement noté sur 30 qui est un mix de la certification environnementale niveau 2 et du diagnostic Cap2Er. « L’objectif est d’avoir dans dix ans 100 % des élevages avec une note supérieure à 85 », précise Dominique Verneau.

Parallèlement, une vingtaine d’indicateurs clés de performances ont été validés avec les OP et les ONG. Un objectif a été fixé pour chacun d’eux. Dix-huit producteurs (2 par OP) ont été impliqués dans les discussions. Les indicateurs seront mesurés chaque année et concernent aussi bien les élevages sous marque Rians que ceux sous AOP. Par exemple, pour le pâturage, l’objectif est qu’en 2030, 100 % des vaches pâturent (120 jours, 6 heures par jour, 10 ares par vache sauf accident climatique). « Aujourd’hui, sur la zone de collecte, c’est le cas de 75 % des vaches », précise-t-il. Pour favoriser les relations sociales entre animaux, les veaux seront logés au minimum par paire dès 3 semaines. Autres exemples d’objectifs pour 2030 : 100 % des troupeaux ont une moyenne d’âge supérieure à 5 ans (les ONG considérant la longévité comme un indicateur agrégé de bien-être animal). Et les vaches mangent 100 % français. En 2025, les éleveurs n’importent plus de soja issu de déforestation. Tous les producteurs ont suivi une formation sur l’éthologie, etc. Des objectifs concernant l’agroforesterie ou la plantation de haies sont également fixés.

Une enveloppe financière à répartir sur deux ou trois ans

En contrepartie du respect de ces indicateurs, une enveloppe restant à négocier et à répartir sur deux ou trois ans sera budgétisée ; les modalités d’application (individuelle, par bassin…) seront négociées OP par OP. L’entreprise s’est par ailleurs engagée sur un prix du lait supérieur par rapport au prix national FranceAgriMer. « Ceci est déjà intégré dans la formule de prix négociée avec les trois OP vaches depuis 2018 », souligne Dominique Verneau.

« La démarche Élevage durable est l’un des quatre axes de notre RSE baptisée Laiterie familiale engagée, conclut-il. Nous avons également pris des engagements au niveau du process industriel (gestion des déchets, des emballages, etc.), du savoir-faire et du goût, et des relations sociales au sein de l’entreprise. »

Un prix du lait à 390 €/1 000 l en 2020 pour Triballat Rians

En 2020, le lait sous marque Triballat Rians a été payé  390 €/1 000 l (prix réel), environ 20 € au-dessus de l’environnement. La formule de prix négociée avec les trois OP est en place depuis 2018. Elle prend en compte :

- le mix produit de l’entreprise (indicateurs Insee, prix de vente sortie usine) avec quatre marchés : ultrafrais, pâtes fraîches aromatisées, fromages affinés et desserts lactés ;
- l’indicateur pour les excédents laitiers (en MSU) ;
- une grille de saisonnalité ;
- le prix FranceAgriMer 38-32 conventionnel : Triballat s’engage à payer le lait au minimum 20 € de plus que ce prix ;
- les coûts de production aliments achetés, énergie et phytos/engrais (indice Ipampa) : une marge brute partielle est calculée en déduisant ces trois postes de charge du prix du lait. Si, sur huit mois glissants, cette marge est inférieure à 200 €/1 000 l, Triballat rajoute la moitié de l’écart au prix du lait (par exemple, si la marge est à 180 €, rajout de 200 € - 180 € = 10 €).

Une mesure de la popularité de l’entreprise

Un questionnaire a été envoyé à l’ensemble des producteurs pour évaluer leur perception de l’entreprise. Les questions portaient sur leurs relations avec les chauffeurs, les techniciens et le service production, sur leur confiance dans l’entreprise (stratégie, pérennité…), et sur le prix du lait (facturation, niveau de rémunération). 60 % des producteurs ont répondu. Si la note globale moyenne se situe à un bon niveau 8, on en est loin pour le prix du lait de vache, avec une note à 5,6. L’objectif de Triballat est d’obtenir à terme 90 % des notes supérieures à 8.

Chiffres clés

Lait de vache

124 producteurs
3 bassins (Centre, Vosges, Haute-Marne)
100 % des producteurs en OP
80 Ml dont 20 Ml sous AOP (crème de Bresse, langres, époisses)

Lait de chèvre

303 producteurs

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