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A Treillières, un épandage de glyphosate près de la maternelle vient s’ajouter aux déboires du maire

Treillières, petite commune de Loire-Atlantique, à une quinzaine de kilomètres au nord de Nantes, n’échappe pas à l’urbanisation. Un exemple de commune qui se trouvait autrefois en zone rurale et se retrouve aujourd’hui en zone périurbaine. Pour les agriculteurs de ces communes, il est parfois difficile de composer avec la population grandissante et leur tâche au quotidien devient de plus en plus compliquée. A Treillières, c’est un traitement au glyphosate près de la maternelle qui a servi de détonateur à de nouvelles tensions. Le maire est lui aussi visé dans cette histoire.

© Will Fuller (2007) / flickr

Treillières est une commune d’un peu plus de 9200 habitants (chiffre 2017) située à un peu moins de 15 km au nord de Nantes. La proximité de la grande ville amène des nouveaux habitants et remplit les écoles… qui sont au bord des champs. Car la commune reste encore rurale et des agriculteurs y exercent leur profession.

Fin octobre, des parents d’élève ont protesté. Un champ jouxtant la maternelle laissait voir de l’herbe orange, preuve qu’une application de glyphosate avait été effectuée sur la parcelle. Des photos prises le 27 octobre attestent cet épandage de pesticide. Deux débats en un : celui de l’interdiction ou pas du glyphosate et celui des zones de non-traitement à respecter aux abords des lieux d’habitation et de vie.

Un maire dans la tourmente

Il n’en fallait pas plus pour que la commune de Treillières fasse les titres des journaux. « Les parents inquiets » titre Ouest France le 6 novembre. L’agriculteur est visé mais c’est surtout au maire que l’on demande des explications, puisqu’il se serait engagé à ce que cette parcelle ne reçoive pas de traitement phytosanitaire.

Monsieur le maire de Treillières, Alain Royer, n’avait pourtant pas besoin de cette nouvelle vague de protestation. Depuis une collision avec un tracteur, encore un agriculteur, alors qu’il rentrait d’une réunion au volant d’une voiture municipale au printemps, « rien ne va plus » dans cette commune « en voie de rurbanisation du fait de sa situation géographique sur l’axe majeur Nantes-Rennes », commente Ouest France. « Suspicions de malversations, démissions d’adjoints », le maire, pourtant réélu en 2020, « n’en finit pas de s’attirer les foudres de sa majorité, comme de l’opposition », peut-on lire dans le quotidien régional. L’opposition demande la démission du maire qui se dit bien décidé à rester en place.

Un traitement dans le respect de la réglementation ?

Sur les réseaux sociaux, loin des querelles municipales, la profession agricole relativise l’impact de ce traitement.

Ce désherbage préalable à un semis de blé a été réalisé dans le respect de la réglementation, assure Yves Courtaux, agriculteur membre des fermes Dephy, sur Twitter.

Philippe Méresse, scientifique engagé, estime pour sa part que c’est « ce qui arrive… Quand on fait tout pour faire peur aux gens. »

L’internaute Paullefur29, éleveur laitier, fait remarquer que « Quand la parcelle est jaune, il n’y a plus de risque car le produit a été absorbé par la plante ».

Olivier Garnier, agriculteur membre de FranceAgriTwittos, estime pour sa part qu’une route à proximité d’une école représente un danger plus important qu’un champ traité.

Derrière ce fait divers, se pose une fois de plus la question de la cohabitation entre agriculteurs, qui exercent leur métier, et nouveaux résidents de communes autrefois rurales devenues périurbaines.

Lire aussi «  En Ile-de-France, une ferme bio trouble la tranquillité des néoruraux »

Lire aussi « Les pesticides près des habitations de moins en moins tolérés par les non-agriculteurs »

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