Tech-Ovin – Santé animale et renouvellement des générations au cœur du salon du mouton
Les 3 et 4 septembre s’est tenu à Bellac en Haute-Vienne Tech-Ovin, le salon professionnel des filières ovines. Pour cette 14e édition, le renouvellement des actifs et la gestion sanitaire du troupeau ont été mis sur le devant de la scène.
Les 3 et 4 septembre s’est tenu à Bellac en Haute-Vienne Tech-Ovin, le salon professionnel des filières ovines. Pour cette 14e édition, le renouvellement des actifs et la gestion sanitaire du troupeau ont été mis sur le devant de la scène.

Avec pour ligne de conduite le renouvellement des actifs et l’attractivité des filières ovines, Tech-Ovin, qui s’est tenu les 3 et 4 septembre à Bellac (Haute-Vienne) a su tenir ses promesses. En effet, les visiteurs ont été 16 894 à arpenter les allées du salon professionnel du mouton, soit 8 % de plus que lors de la précédente édition en 2023.
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Parmi eux, les apprenants des établissements scolaires agricoles ont fait bonne figure car 1 225 d’entre eux ont fait le déplacement de toute la Nouvelle-Aquitaine et de Centre – Val de Loire. Les 309 exposants et partenaires ont rythmé la vie du salon avec de nombreuses conférences, inaugurations et démonstrations de matériels.
Produire plus et de meilleure qualité
« Tech-Ovin est un évènement d’ampleur européenne, incontournable et important pour la filière ovine française. La vocation du salon est de préparer l’avenir de nos jeunes visiteurs, apprenants en formation agricole, grâce à des bases solides et de la stabilité dans la production ovine, appuie Guillaume Metz, le président d’Aposno, association organisatrice du salon professionnel agricole. Nous devons produire plus pour nourrir les Français. Tech-Ovin a pour ambition de réunir les différents leviers techniques pour parvenir à cette augmentation et amélioration de la production. A nous producteurs et acteurs de la filière de garantir une alimentation de qualité et accessible pour tous nos concitoyens. »
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Le salon a été l’occasion pour Interbev Ovins de présenter au grand public le plan de souveraineté ovin, qui se traduit par une campagne de mobilisation collective et de sensibilisation des techniciens et éleveurs pour accroître la production.
Un plan d'actions en cinq ans

« Depuis trois ans, la production ovine française recule tandis que les Français consomment deux fois plus d’agneaux que nous en produisons, stipule Patrick Soury, président de l’interprofession de la viande ovine. La filière a besoin de gagner en qualité et en temporalité, avec une production mieux répartie sur l’année. »
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L'équipe d’Interbev Ovins a présenté deux vidéos courtes expliquant les leviers potentiels à actionner en élevage pour améliorer la productivité, autant en système allaitant que laitier. Dans la pratique, Interbev Ovins et ses partenaires vont identifier des techniciens volontaires pour porter un plan d’actions en cinq ans dans des élevages tests.
Identifier les bonnes pratiques
« L’idée est de s’appuyer sur les dynamiques existantes, avec les coopératives par exemple, poursuit Patrick Soury. Nous souhaiterions fournir aux éleveurs, via leurs techniciens, une boite à outils des pratiques vertueuses : échographies, carnet d’agnelage, inventaire (suivi du troupeau et chasse aux brebis improductives), etc. » A l’issue des cinq ans de test, la profession espère pouvoir mettre une balance coûts/bénéfices en face des leviers actionnés.
Si le renouvellement des générations d’éleveurs est dans l’ADN du salon, la nouveauté de cette édition 2025 résidait dans l’inauguration du pôle Santé. Animé par GDS France, le pôle Santé a accueilli de nombreuses conférences autour de la prévention des pathologies, leur gestion et leur traitement au sein du troupeau ovin.
Le GDS, le maillon entre éleveurs et vétérinaires
Ce fut également le lieu d’échanges privilégiés entre éleveurs, techniciens et conseillers de laboratoires d’analyses, des groupements de défense sanitaire et vétérinaires dans une ambiance plus conviviale qu’en situation d’urgence sur l’exploitation.
« Les crises sanitaires subies par les éleveurs ovins sont nombreuses à travers l’histoire de la production. Les GDS sont la pierre angulaire entre éleveurs et vétérinaires, d’où l’importance que nous soyons présents à Tech-Ovin », rappelle un représentant de GDS France. Le président du salon a par ailleurs précisé, lors de l’inauguration de celui-ci le mercredi 3 septembre : « Beaucoup de professionnels tenaient à la création de ce pôle Santé, il sera sans doute aucun pérennisé pour les prochaines éditions. »
Connaître l'état sanitaire du troupeau à reprendre

La formule d’accompagnement sanitaire lors d’une reprise d’exploitation a fait l’objet d’une conférence sur ce nouveau pôle. Cette démarche, en partenariat avec la Safer du département permet de mettre en relation directe un porteur de projet en cours d’installation avec les équipes du GDS.
« Il s’agit d’accompagner la transmission sanitaire des cheptels entre le cédant et le repreneur », explique Marien Bataille, du GDS de la Creuse. En pratique, la Safer informe le GDS d’une vente en cours et obtient l’accord du vendeur pour diffuser les données de l’exploitation. Les conseillers du GDS vont ensuite réaliser un bilan sanitaire du troupeau, vont formuler des recommandations et informer le vendeur du coût des analyses qu’il devrait réaliser.
« Pour que cela fonctionne, nous attendons du cédant la transparence sur l’état sanitaire du troupeau, afin de permettre au repreneur d’acheter en connaissance de cause. » Cet accompagnement comporte deux niveaux, l’un basé sur une analyse documentaire (analyses, actions mises en place, vaccination, etc.), l’autre sur un audit terrain qui va fournir des indications complémentaires au premier niveau. Enfin, le GDS se met à la disposition de l’acquéreur pour un commentaire du bilan sanitaire et rappeler le fonctionnement du suivi sanitaire en élevage ovin.
Une baignoire mobile ovine pour l'agrivoltaïsme
La dimension santé, on la retrouve sur le salon dans les innovations matérielles. C’est le cas de Pastor’Initiatives, qui dévoile en partenariat avec Camara, fabricant de matériel d’élevage ovin espagnol, deux outils pour la prévention des troupeaux ovins. La baignoire mobile ovine cinquième génération, est « ce que se fait de plus abouti sur le marché, nous avons amélioré les précédentes versions «, explique Zacharie Béhéty, co-dirigeant de Pastor’ Initiatives.

Cette baignoire a été acheté par Photosol. L’entreprise va permettre ainsi aux troupeaux qui pâturent sur les centrales agrivoltaïques d’être traités contre la gale, le bain restant la seule solution vraiment efficace contre cette pathologie.
Un achat en commun intéressant
Cette baignoire mobile en aluminium et acier inoxydable permet le passage de 200 brebis à l’heure, par lot de 20 individus à la fois. « La baignoire coûte 50 000 euros hors taxes, elle peut intéresser des GDS qui souhaitent permettre à leurs adhérents de l’utiliser, voire des CUMA », explique Zacharie Béhéty. Pour un fonctionnement optimal, il est préférable d’organiser le chantier avec cinq opérateurs, qui vont veiller notamment à ce que les brebis passent deux fois la tête sous l’eau. La baignoire contient jusqu’à 3 800 litres d’eau. L’autre matériel présenté consiste en un pédiluve mobile innovant en lacet.
« Si on a réussi cette 14e édition, c’est parce que tout autour de Tech-Ovin, c’est l’ensemble de la famille ovine qui s’est réuni pour faire de cet événement une vitrine de cette belle filière qui a tant d’avenir », conclut le président de Tech-Ovin.