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Soja, huile de palme et autres filières d’importation agricoles vers la France : quels sont leurs impacts écologiques et sociaux ?

Une étude réalisée par le Basic pour le compte de Greenpeace France, l’Institut Veblen et Max Havelaar France, évalue les impacts socio-économiques et écologiques des principales filières d’importation agricoles vers la France, notamment l’huile de palme et le soja. 

forêt dévastée par le déboisement
Déboisement pour le développement de plantation de palmiers à huile en Indonésie.
© Ulet Ifansasti / Greenpeace

Le Basic, la coopérative (SCIC) spécialisée dans l’analyse des impacts des modes de production et de consommation sur la société et l’environnement, en particulier dans l’alimentation et l’agriculture, a réalisé une étude pour le compte de Greenpeace France, l’Institut Veblen et Max Havelaar France. Intitulée « Consommation française de produits agricoles importés : quels impacts, quelles solutions ? », elle évalue les impacts socio-économiques et écologiques des principales filières d’importation agricoles vers la France. 

 

13 filières d’importations agricoles analysées 

Pour cette étude, 13 filières d'importations agricoles ont été analysées : le soja (destiné à l’alimentation animale), l’huile de palme, le café, le cacao, les tomates, la vanille, le chocolat, le riz, le thé, le sucre de canne, le jus d’orange, les noix de cajou et les bananes. L’étude rapporte que les filières cacao, vanille, riz, huile de palme, sucre de canne, café sont celles qui concentrent le plus les violations des droits humains : travail des enfants, travail forcé, salaires indécents. Elle affirme que dans six filières, les travailleurs perçoivent moins de 60 % d’un revenu vital : vanille, huile de palme, sucre de canne, jus d’orange, riz, cacao.  

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« L’huile de palme est responsable de la destruction massive des forêts tropicales » 

Si l’on entre dans les détails, l’étude rapporte que le cacao est la filière la plus émettrice de CO₂, viennent ensuite le soja puis le café et l’huile de palme. En matière de déforestation, trois filières sont particulièrement concernées : soja, huile de palme et cacao, « participant à faire de ces trois produits les plus contributeurs au changement climatique ». Selon l’étude, en Indonésie et en Malaisie, la culture de l’huile de palme « est responsable de la destruction massive des forêts tropicales, d’émissions de CO₂ importantes et de pertes de biodiversité. Les conditions de travail y sont souvent précaires : bas salaires, exposition à des produits chimiques et conflits fonciers ». 

 

Le soja multiplie les impacts sociaux et environnementaux 

Au Brésil, le soja est synonyme d’accaparement des terres des peuples indigènes, de certaines violations du droit du travail, de travail des enfants, de discriminations, de risques sanitaires. « Il est lié à une déforestation massive dans le Cerrado, à des émissions de gaz à effet de serre très élevées et à une consommation d’eau bleue parmi les plus importantes de toutes les cultures importées » ajoute l’étude. Outre le soja, les filières du riz et du jus d’orange sont les filières les plus consommatrices en eau. Le cacao, le soja et le café sont les plus polluantes (eau grise), en raison des modes de production et des volumes importés. C’est toutefois la vanille qui a l’impact le plus important sur l’eau, rapporté à la tonne produite. 

 

 

L’étude qui a réalisé un score d’impact pour chacune des 13 filières analysées avec différents critères montre que le cacao, le soja et l’huile de palme sont le trio de tête avec un score de 14, 13 et 12. Les tomates (6), noix de cajou (6), thé (6) et banane (5) sont les filières les moins impactantes. 

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Rejet du Mercosur 

L’étude qui pointe « les risques majeurs liés à l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur » parce qu’ « il ne garantit ni la protection des droits humains, ni celle de l’environnement et accentuerait la pression sur les écosystèmes déjà fragiles et affaiblirait les filières durables » estime que trois textes issus du Pacte vert européen peuvent « améliorer durablement les pratiques des entreprises agro industrielles et la traçabilité des chaînes d’approvisionnement ». Il s’agit du RDUE (règlement contre la déforestation), de la CS3D (directive sur le devoir de vigilance des entreprises) et du règlement Travail Forcé (interdiction d’entrée sur le marché européen pour les produits issus de l’esclavage moderne). Elle demande par ailleurs de soutenir la certification écologique, sociale et équitable des importations françaises dans les denrées sensibles.  

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