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Massif central
Sécheresse – décapitalisation : « coopératives et négociants voient arriver beaucoup d’animaux depuis deux semaines »

La présidente de la Chambre d’agriculture de Lozère exprime sa crainte de voir la décapitalisation des bovins viande s’amplifier avec la sécheresse dans le Massif Central.

estives Lozère sécheresse
"Il n’y a plus d’herbe dans les estives, les éleveurs trient leurs animaux" souligne Christine Valentin, présidente de la Chambre d'agriculture de Lozère
© Chambre d'agriculture de Lozère

« La première enquête sur le Massif central montre un déficit de récolte d’herbe entre 45 et 75% sur la première coupe », explique Christine Valentin, présidente de la Chambre d’agriculture de Lozère lors de la conférence de rentrée des Chambres d’agriculture France le 6 septembre à Paris. Les conséquences de la sécheresse sur la pousse de l’herbe dans la région sont très importantes.


Afflux d’animaux dans les abattoirs

Dans les pairies montagneuses, en l’absence de deuxième et troisième coupe, « on espère faire pâturer les animaux à l’automne, on se limitera à ça », explique-t-elle.

« Dans le Cantal, les animaux sont descendus des estives et sont à l’affouragement » poursuit-elle.

« La décapitalisation va arriver », craint la présidente de la chambre d’agriculture de Lozère. En raison de la difficulté des éleveurs à s’approvisionner en fourrage, ce phénomène est déjà une réalité selon elle : « les coopératives et négociants voient arriver beaucoup d’animaux depuis deux semaines. Il n’y a plus d’herbe dans les estives, les éleveurs trient leurs animaux. Beaucoup de vaches sont réformées plus tôt que prévu et se retrouvent dans les abattoirs. ».
 

Achat de fourrages et implantation de sorgho

Pour éviter que ce phénomène ne prenne trop d’ampleur, les Chambres d’agriculture ont accompagné les éleveurs tout l’été. Des bilans fourragers ont été effectués pour anticiper les achats de fourrage à l’extérieur des exploitations agricoles. « On a ensuite orienté les éleveurs vers des vendeurs potentiels », explique Christine Valentin. Une opération rendue difficile par la pénurie de fourrage. « Les canicules ont endommagé la production de maïs fourrage » souligne-t-elle.

Pour compenser ce manque, les conseillers des chambres d’agriculture ont conseillé aux agriculteurs d’implanter du sorgho ou du ray-grass derrière les orges d’hiver, juste après la moisson.

 

Accompagnement des éleveurs

Comme chez Laure et Rolland Valentin du Gaec Avenir à Pinédes de Prunières dans le nord de la Lozère. A 1800 mètres d’altitude, ces agriculteurs élèvent des vaches montbéliardes et des brebis BMC sur un sol granitique sableux.

Les animaux n'ont pâturé qu'un seul mois

« Les animaux n’ont pâturé qu’un seul mois, cette année, nous sommes déjà à la ration d’hiver », raconte-t-il. Leur technicien de la Chambre d’agriculture les a aidés à anticiper l’achat « d’ensilage de maïs en boule » et la mise en culture sur 6 hectares de sorgho fourrager. « On espère récolter dans de bonnes conditions, le sorgho participera à la ration des animaux cet hiver », témoignent les agriculteurs.

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