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Sabot d’or 2024 en race salers : «allaitement et croissance sont mes deux objectifs principaux»

L'EARL Brousse, avec 85 vaches conduites à 60 % en croisement, est le lauréat 2024 du Sabot d'or en race salers. Cette récompense met en lumière l’impact de la génétique sur la production ainsi que la maîtrise technique de l’éleveur. 

Huit ans après son premier Sabot d'or, l’EARL Brousse a de nouveau décroché le titre pour la race salers en 2024. Bruno Paran, éleveur au Val d’Arcomie dans le Cantal, est rigoureux et constant dans sa conduite de troupeau. Il s’appuie sur les résultats de pesées – qu’il effectue lui-même en janvier, avril et juin – et sur les pointages réalisés par Bernard Boyer, son conseiller Bovins croissance de la chambre d’agriculture. Celui-ci veille à l’exhaustivité de la collecte des données et de leur documentation. Même si deux tiers des vaches sont en croisement industriel, tous les veaux sont pesés et pointés pour progresser sur les plans technique et génétique. Les groupes de conduite, au nombre de six en 2024, permettent de bien évaluer la part de la conduite dans l’expression des performances.

« Les génisses sont systématiquement mises au taureau, et j’insémine moi-même toutes les vaches conduites en race pure et la moitié des vaches en croisement. Je ne pratique qu’une insémination première, après, c’est le taureau qui repasse. Pour raisonner l’accouplement, je travaille essentiellement sur index et choisis des taureaux à fort potentiel sur des mères productives en équilibrant le rapport squelette/muscle selon les vaches », explique Bruno.

Le recours à l’IA est en nette progression depuis cinq campagnes, et 22% des veaux nés en race pure en 2023 en sont issus. L’éleveur assure ainsi une bonne fiabilité de ses index avec un CACO de 0,56 et un renouvellement de qualité. La quasi-totalité des femelles du troupeau est donc issue de taureaux améliorateurs. Sur la dernière campagne, les trois index synthétiques sont supérieurs à 102 et affichent les deux principaux objectifs : allaitement et croissance. Cette campagne, les taureaux ont un ISEVR (index de synthèse au sevrage) de 115 et un IVMat (index de synthèse de valeur maternelle) de 113,7.

Des index paternels et maternels supérieurs à 110

« Avec cette assiduité dans le choix des taureaux, je constate une progression continue de la valeur génétique des nouvelles générations, renchérit Bruno. Le taureau charolais provient d’un élevage de l’Allier. Il a des caractéristiques bouchères affirmées, car je ne crains pas de mettre du muscle sur mes vaches, d’autant plus qu’engraissant la quasi-totalité de mes animaux, je suis très sensible à la qualité du produit final demandé par la filière .»

L’incidence génétique attendue sur le poids au sevrage est remarquable : elle atteint régulièrement 20 kg, ce qui traduit l’impact de la génétique (et par conséquent du travail de sélection) sur les performances de production.

Bernard Boyer entend souvent dire que « les index ne font pas tout ». « Mais là, les index ascendances paternels et maternels supérieurs à 110, montrent leur pleine efficacité sur les performances. »

Une politique de réforme rigoureuse

Pour Bruno, l’objectif est d’avoir un veau sevré par an et par vache. « Je table sur une période de vêlage de quatre mois, de septembre à décembre. Si une vache se décale ou si elle perd son veau, elle est systématiquement réformée et engraissée. »

La productivité globale du troupeau (nombre de veaux sevrés sur nombre de vaches présentes) est de 98,6% contre 98% pour la race. Elle est élevée, mais sous-estimée, car le fait de finir toutes les vaches allonge le temps de présence moyen par rapport aux systèmes salers où les vaches sont plutôt vendues maigres.

« Selon les ressources fourragères et les disponibilités en places dans le bâtiment, les mâles sont alourdis ou finis en jeunes bovins de 16 mois et 320 à 350 kgC. Toutes les génisses sont engraissées en babynettes de 18 mois à ce même poids carcasse », commente l’éleveur. Bruno Paran obtient ces bons résultats commerciaux par l’attention qu’il porte aux index IABjbf (index aptitudes bouchères pour une production de jeunes bovins de boucherie), dont la valeur moyenne était en 2024 de 109 !

La ration des vaches pendant les 150 jours d'hivernage est composée pour moitié d'ensilage d'herbe et moitié de foin avec 1,5 kg de céréales (2,5 kg pour les primipares). L'alimentation des génisses est basée sur les mêmes fourrages, avec 1 kg de céréales pour celles de 1 an et 1,5 kg pendant deux mois pour celles de 2 ans. 

Une collecte de données qui s’enrichit du conseil

Le sabot d’or récompense la collaboration assidue du duo éleveur et technicien, mais aussi un département par l’encadrement technique amené. L’encadrement technique viande fait par Bovins croissance dans le Cantal est très appuyé et va au-delà de la simple collecte de données. À chacun de ses quatre passages annuels, le conseiller commente les résultats, met le doigt sur les marges de progrès, assure des tris d’animaux telle la sélection des candidats pour la station d’évaluation. Le BGTA (bilan génétique des troupeaux allaitants) est l’outil d’analyse synthétique de la gestion génétique du troupeau sur lequel s’appuie le binôme pour progresser. Pour aller plus loin dans le conseil, le département a investi sur les aspects alimentation, gestion fourragère et technico-économique en publiant un « bilan de campagne » abordant notamment les coûts de production. Une dimension supplémentaire de travail en commun pour adapter l’élevage aux défis techniques, commerciaux et économiques qui évoluent sans cesse.

Fiche élevage

85 vaches salers dont 60% en croisement industriel charolais

200 brebis blanches du Massif central 

150 ha de SAU dont 13 en céréales, 50 ha de prairies temporaires et 87 ha de prairies permanentes 

1,07 UGB /ha SFP de chargement (bovins+ ovins)

1 unité de main d'œuvre

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