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Remise en question professionnelle : l’exemple de deux ingénieurs agro devenus éleveurs de porcs

Entre reconversion et évolution des idées, leur nouveau métier d’éleveurs de porcs 100 % plein air est le fruit d’une réflexion. Le virage professionnel de ces deux quadras ingénieurs agronomes fait penser à la démarche des jeunes diplômés d’AgroParisTech qui ont appelé à ne pas choisir certains métiers.

L’information est rapportée par Rue89Lyon. La rédaction du média régional s’est rendue à Saint-Julien-sur-Bibost, à l’ouest de Lyon pour un reportage hors du territoire urbain. Ce lundi de fin mai, c’est dans une exploitation agricole que Pierre Lemerle a été accueilli, et plus précisément dans un élevage de porcs. Les deux éleveurs à la tête de la ferme de Terre d’Arjoux ont choisi un mode d’élevage 100 % plein air et bio. Ils travaillent sur 24 hectares de parcours « agroforestiers », explique Rue89Lyon et élèvent près de 180 porcs en rotation sur un an et une vingtaine de truies. Les cochons ont pris place dans les lieux en 2020. Auparavant, les bâtiments abritaient un élevage de vaches laitières. En complément de la nourriture disponible sur leur parcours, les bêtes reçoivent 400 kg d’aliment bio à base de féverole et de pois par jour. Les deux éleveurs aimeraient développer également le « recyclage » pour alimenter leurs animaux, mais les possibilités restent pour le moment limitées pour des raisons sanitaires. « On voudrait tout récupérer auprès des communes du coin. Dans ce cas, il n’y aurait pas les risques de maladies liés à notre système mondialisé », affirment les deux éleveurs dans Rue89Lyon.

 

 

La démarche des deux éleveurs a aussi été repérée par la Chaire bien-être animal, fruit d’un partenariat entre VetAgro Sup et la Direction générale de l’Alimentation (DGAL). Dans un article en ligne, la chaire met l’accent sur les défis à relever, à la fois techniques et logistiques, à relever pour « concilier bien-être animal et bien-être de l’éleveur ».

Deux quadras en réflexion professionnelle

« Difficile de savoir si le modèle économique sera pérenne sur le long terme », commente le journal. « La ferme bio cherche son équilibre ». Mais le virage est amorcé et leur nouveau métier correspond plus à leurs nouvelles aspirations.

Pour les deux éleveurs, ce métier est une reconversion professionnelle. Benoît Saintoyant travaillait à l’Agence de l’Eau et Olivier Munos était consultant pour des projets de développement à l’international. Les deux hommes sont amis de longue date. Il y a une vingtaine d’année, ils ont suivi les mêmes études : tous deux sont diplômés de l’INAPG (Institut national agronomique Paris-Grignon) devenu AgroParisTech.

Leur remise en question fait penser au mouvement des « déserteurs » qui a grondé lors de la cérémonie 2022 de remise des diplômes le 30 avril. « Leur cheminement, on l’a fait », dit Benoît Saintoyant dans Rue89Lyon. « Notre projet est issu de cette réflexion », poursuit-il. « On en avait marre des boulots administratifs ou de bureau qu’on pouvait nous proposer à la sortie des études ». Même s’il reconnaît aussi que, pour le moment, il « bosse deux fois plus ».

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