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Reconversion de Julien Denormandie : La Haute autorité pour la transparence de la vie publique émet des réserves

L’institution indépendante a conditionné la reconversion de l'ancien ministre de l'Agriculture Julien Denormandie qui va rejoindre une start-up et créer sa propre société de conseil.

reconversion
Julien Denormandie a été ministre de l’Agriculture de juillet 2020 à mai 2022.
© Nicole Ouvrard

Du 6 juillet 2020 au 20 mai 2022, Julien Denormandie a occupé les fonctions de ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il avait auparavant été ministre délégué auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville et du Logement. Pour mener à bien ses nouveaux projets professionnels, il a saisi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)  pour qu’elle rende son avis. C’est ce qu’elle a fait le 30 août. Rendu public le 12 septembre, cet avis comporte un certain nombre de réserves concernant la reconversion de l'ancien ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, qui va rejoindre une start-up et créer sa propre société de conseil. Il vient d’être nommé « directeur de l'impact » de Sweep, qui aide des entreprises comme Saint-Gobain et JCDecaux à mesurer et réduire leurs émissions de carbone. La HATVP précise que « la société par actions simplifiée Sweep, édite et commercialise un logiciel applicatif de mesure et de contrôle des émissions de carbone à destination des entreprises et que l’ex-ministre va y occuper les fonctions de directeur de l’impact (« Chief Impact Officer ») dans le cadre d’un contrat de travail à temps partiel ».

Risque de prise illégale d’intérêts

« Une prudence toute particulière doit ainsi être observée par Monsieur Denormandie dans le choix de ses clients ou des entreprises dans lesquelles il prendrait une participation, notamment si ces derniers appartiennent aux secteurs de la ville, du logement, de l'agriculture ou de l'alimentation », indique-t-elle. L'ex-ministre, qui a occupé différentes fonctions en lien avec ces thématiques lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, souhaite aussi « créer une société afin de délivrer des prestations de conseil et prendre des participations au capital d'autres entreprises », précise la HATVP. Concernant sa société de conseil, le risque de prise illégale d'intérêts « ne saurait être exclu », pointe la Haute autorité. Elle lui demande de s'abstenir, entre autres, de prendre toute participation dans une entreprise dont il était chargé d'assurer le contrôle, la surveillance, ou avec laquelle il avait conclu un contrat dans le cadre de ses fonctions des trois années précédentes. L'ancien ministre est d'ailleurs invité à saisir cette autorité administrative indépendante « avant de prendre pour client un organisme ou de prendre une participation dans une entreprise » en lien avec le logement ou l'agriculture dans les trois ans à venir.

Risque déontologique

La HATVP soulève, d'autre part, un « risque déontologique » si sa société « réalisait des prestations pour le compte des administrations sur lesquelles il avait autorité ou dont il disposait ». De plus, « il ne saurait être exclu que Monsieur Denormandie entreprenne des démarches (...) auprès de responsables et agents publics avec lesquels il travaillait durant l'exercice de ses fonctions gouvernementales », ajoute-t-elle. Il lui est donc demandé de s'abstenir de « réaliser toute prestation » pour le compte de ses anciens services pendant trois ans et d'entreprendre des démarches auprès des membres du gouvernement qui étaient en exercice en même temps que lui, ainsi que des membres de ses anciens cabinets. Proche collaborateur d'Emmanuel Macron depuis sa première campagne électorale, Julien Denormandie, 42 ans, a quitté le gouvernement au mois de mai 2022.

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