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Qui sont les auteurs des contre-pétitions visant à défendre la loi Duplomb ?

La pétition contre la loi Duplomb lancée le 11 juillet atteint désormais plus de 1,8 million de signatures. Pour lui répondre, sur la plateforme de l’Assemblée nationale, plus d’une quinzaine de contre-pétitions ont vu le jour, deux ont été initiées un agriculteur et une femme d’agriculteur.

tracteur pulvérisant des pesticides dans un champ
Plusieurs contre-pétitions ont été initiées pour soutenir la très controversée loi Duplomb.
© Christian Gloria

« OUI À LA LOI DUPLOMB ! …avec bon sens, vérités et sans idéologie » est l’intitulé de la contre-pétition mise en ligne sur une plateforme dédiée de l’Assemblée nationale le 21 juillet dernier par Philippe Parmentier, un agriculteur de 53 ans, en réponse à celle mise en ligne le 11 juillet par une étudiante ayant déjà recueilli plus de 1,8 million de signatures, et alors qu’un collectif de près de 400 chefs cuisiniers et acteurs de la restauration a publié ce jour une tribune dans Le Monde appelant « au retrait de cette loi controversée, à l’instauration d’un moratoire sur l’usage des pesticides et à une transformation profonde du système alimentaire français ». Dans son exposé Philippe Parmentier, agriculteur en polyculture (blé, betteraves, pommes de terre, maïs, colza, lin, orge et miscanthus) basé dans les Hauts-de-France prend l’exemple de la culture de la betterave.

Lire aussi : PPL Duplomb : une pétition contre la loi dépasse le million de signatures, les syndicats et le gouvernement réagissent

 

Une contre-pétition qui a recueilli plus de 1500 signatures

En rappelant que la loi Duplomb va permettre l’utilisation en France de l’acétamipride et de la flupyradifurone, « des insecticides utilisés partout en Europe et ailleurs pour lutter contre les pucerons vecteurs de la jaunisse en betteraves », l’agriculteur dont la contre-pétition a recueilli à ce jour plus de 1 500 signatures, explique qu’il utilise actuellement « entre 2 et 4 insecticides pulvérisés sur la végétation tous les 14 jours pour un résultat plus que moyen, car jaunisse il y a ». Il ajoute : « 4 passages d’insecticides = 4 fois de l’eau, 4 fois du carburant, 4 fois de l’émission de CO2, 4 fois du temps pour un résultat médiocre. Par contre, la flupyradifurone enrobe la semence de betteraves de quelques grammes, c’est 0 passage, de l’efficacité et du bon sens pour la planète ! ».

Lire aussi : PPL Duplomb votée : quelles conséquences concrètes pour les agriculteurs ? Le point sur ses sept mesures principales

« Aucune étude scientifique ne prouve la présence d’acétamipride à des doses dangereuses dans les aliments »

Ses propos visent ensuite à établir des « vérités ». Il explique que les abeilles ne vont pas mourir car elles ne butinent que des plantes à fleurs et que la betterave n’en a pas. En ce qui concerne l’acétamipride, il avance que « les colliers antipuces des animaux de compagnie sont traités avec cet insecticide à des doses 20 000 fois plus concentrées ». Il assure par ailleurs qu’aucune étude scientifique ne prouve la présence d’acétamipride à des doses dangereuses dans les aliments. Et d’ajouter : « Ce qui est affligeant, c’est que les Français sans le savoir mangent déjà des aliments issus de matières premières traitées à l’acétamipride et à la flupyradifurone, puisqu’il y a peu, c’est 700 000 tonnes de sucre ukrainien puis 100 000 tonnes aujourd’hui qui entrent en Europe sans droits de douane ! ».

Cette même contre-pétition de Philippe Parmentier publiée sur le site Mes opinions a recueilli à ce jour plus de 22 800 signatures.

Lire aussi : Vote de la PPL Duplomb : quelles sont les réactions des syndicats agricoles ?

 

Dénoncer les contraintes françaises

Nadine Thiery, 65 ans, qui est femme d’agriculteur, « Un Agriculteur qui produit de quoi nourrir les Français et les Françaises qui respecte les contraintes lié à son métier et elle sont nombreuses » est à l’origine d’une autre contre-pétition défendant la loi Duplomb mise en ligne le 21 juillet et qui a recueilli 586 signatures. Elle estime que « L'Europe impose tout un tas de contraintes et la France en rajoute encore plus. La seule chose que veulent les Agriculteurs c'est pouvoir produire avec les mêmes chances que les autres Agriculteurs Européens, et non les Agriculteurs ne vous empoisonnent pas, ils vous nourrissent ».

Lire aussi : PPL Duplomb votée : quelles conséquences concrètes pour les agriculteurs ? Le point sur ses sept mesures principales

 

Faire preuve de « bon sens »

En dénonçant le bons sens qui manque aux écologistes et en appelant les Français à soutenir leurs agriculteurs, Nadine Thiery fait remarquer : « En France nous ne sommes plus auto-suffisants pour l'alimentation et cela sera de pire en pire, nous importerons de plus en plus de produits agricoles de l'étranger, produits qui sont traités avec des produits très nocifs mais là pas de pétition comme contre la loi Duplomb ! ».

« Des règlements français plus contraignants que les règlements européens »

Sur la plateforme de l’Assemblée nationale, les autres contre-pétitions initiées par des Français de tous âges et horizons défendent les agriculteurs jugés pénalisés face à la concurrence en raison notamment de « règlements français plus contraignants que les règlements européens » comme le souligne Patrick Renault, 63 ans, retraité du secteur bancaire, qui demande, dans sa contre-pétition publiée le 21 juillet ayant recueilli moins d’une centaine de signatures, aux dirigeants français « de clarifier rapidement la situation de ce pesticide néonicotinoïde (acétamipride, NDLR) par de sérieuses études complémentaires » et de « travailler à son remplacement équivalent par d'autres produits non nocifs ».

Lire aussi : Pesticides : que dit la proposition de loi de LFI visant à améliorer l’indemnisation des victimes ?

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