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Rapport FAO
Quel est le coût des catastrophes pour l’agriculture mondiale ?

Un rapport de la FAO intitulé « L’impact des catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire » vient d’être publié. Il chiffre le montant des pertes de production au cours des trente dernières années dans le monde à 3 800 milliards de dollars.

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Le nombre de catastrophes recensées chaque année dans le monde est passé d’une centaine dans les années 1970 à 400 environ au cours des deux dernières décennies.
© Pixabay

Un récent rapport de la FAO estime qu’au cours des trois dernières décennies, les catastrophes ont entraîné des pertes de production végétale et animale de l’ordre de 3 800 milliards de dollars, ce qui correspond à des pertes moyennes de 123 milliards de dollars par an, soit 5 % du produit intérieur brut (PIB) agricole mondial annuel
 

La toute première estimation mondiale des conséquences des catastrophes sur l'agriculture

Il s’agit là de la toute première estimation mondiale des conséquences des catastrophes sur la production agricole. Le rapport souligne que deux catégories de pays ont particulièrement souffert : les pays pauvres avec des pertes représentant jusqu’à 15 % du PIB agricole total et les petits états insulaires en développement qui ont essuyé des pertes de près de 7 % de leur PIB agricole.

 

Lire aussi : Le monde compte plus de 866 millions d’agriculteurs

69 millions de tonnes de céréales perdues chaque année

Les pertes annuelles de céréales se sont chiffrées à 69 millions de tonnes en moyenne au cours des trente dernières années, soit l’équivalent de l’ensemble de la production céréalière française en 2021. 

Viennent ensuite les pertes dans la catégorie des fruits et légumes et dans celle des plantes sucrières, qui se sont élevées en moyenne pour chacune d’elles à près de 40 millions de tonnes par an, un chiffre équivalant à la production totale du Japon et du Vietnam pour cette catégorie de produits en 2021. 

Les pertes moyennes pour ce qui est de la viande, des produits laitiers et des œufs sont estimées à 16 millions de tonnes par an, ce qui correspond à l’ensemble de la production réalisée en 2021 dans ces catégories par le Mexique et l’Inde réunis.

Lire aussi : Combien le changement climatique va-t-il coûter à l’agriculture française ?


L’Asie la plus touchée par les pertes agricoles

Selon le rapport, l’Asie est de loin la région où la part des pertes économiques totales est la plus élevée, suivie par l’Afrique, l’Europe et l’Amérique qui ont également enregistré des pertes d’une ampleur semblable. Cependant, les pertes ne représentent que 4 % de la valeur ajoutée du secteur agricole en Asie, contre 8 % en Afrique. Les disparités sont encore plus importantes entre les sous-régions.

Lire aussi : Réchauffement climatique : à quel scénario la France se prépare ?

400 catastrophes par an au cours des deux dernières décennies

Le nombre de catastrophes recensées chaque année dans le monde est passé d’une centaine dans les années 1970 à 400 environ au cours des deux dernières décennies, note le rapport. Non seulement les catastrophes sont plus fréquentes, plus intenses et plus complexes, mais on s’attend également à ce que leurs effets s’aggravent, dans la mesure où les catastrophes d’origine climatique amplifient les vulnérabilités sociales et écologiques existantes, résument les auteurs. 

 

Des effets en cascade

Ces derniers soulignent que, lorsque des risques se matérialisent, ils peuvent entraîner des effets en cascade sur plusieurs systèmes et secteurs. Parmi les facteurs de risque sous-jacents figurent notamment le changement climatique, la pauvreté et les inégalités, la croissance démographique, les situations d’urgence sanitaire causées par les pandémies, les pratiques non durables, notamment en matière d’utilisation et de gestion des terres, les conflits armés et la dégradation de l’environnement. 

Pour eux, l’ampleur des pertes et des dommages causés par une catastrophe dépend de la vitesse à laquelle un phénomène dangereux survient, ainsi que de son échelle spatiale, compte tenu des conditions de vulnérabilité et d’autres facteurs de risque préexistants; elle dépend également de l’ordre de grandeur des actifs ou des moyens d’existence exposés.

 

Adopter de bonnes pratiques

Les agriculteurs, en particulier les petits exploitants qui n’irriguent pas leurs parcelles, sont les acteurs les plus vulnérables des systèmes agroalimentaires et les principales victimes des catastrophes, expliquent les auteurs. Selon eux, les efforts visant à faciliter l’adoption de bonnes pratiques en matière de réduction des risques de catastrophe au niveau des exploitations peuvent aider les petits agriculteurs à se prémunir des pertes et à gagner en résilience.

Ils estiment que les investissements dans des bonnes pratiques de ce type produisent des avantages qui peuvent être en moyenne 2,2 fois supérieurs à ceux des pratiques qui étaient appliquées jusque-là. Selon eux, pour chaque dollar investi dans des actions anticipées, les familles rurales peuvent gagner jusqu’à 7 dollars grâce aux avantages obtenus et aux pertes agricoles évitées.

Lire aussi : Les pratiques agroécologiques ancrées dans les systèmes agricoles africains

Différentes actions à prioriser

Trois grands axes d’action prioritaires sont mis en évidence dans le rapport de la FAO : 

  • améliorer la qualité des données et des informations sur les conséquences des catastrophes dans tous les secteurs de l’agriculture ; 
  • définir des approches multisectorielles et multi-aléas en matière de réduction des risques de catastrophe et les intégrer aux processus d’élaboration des politiques et de prise de décisions à tous les niveaux;
  • engager des investissements plus importants en faveur de la résilience, qui permettent de réduire les risques de catastrophe dans l’agriculture et d’améliorer la production agricole et les moyens d’existence.

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