Pulvérisateur : les 3 conseils à retenir pour bien hiverner son matériel
L’hiver est arrivé et il faut penser à protéger son pulvérisateur. Nettoyage, contrôle des composants sensibles et injection d’antigel dans les circuits sont les précautions indispensables pour limiter les pannes avant la reprise des traitements.
Une mise en hivernage rigoureuse conditionne la longévité du pulvérisateur. Ne pas prendre le temps de faire ce travail peut coûter cher et retarder le démarrage des traitements au printemps. « La pompe, les raccords plastiques, la tuyauterie, les porte-jets sont particulièrement vulnérables », indique Benjamin Perriot, d’Arvalis. La mise hors gel du pulvérisateur reste une mesure de prudence nécessaire. Ce travail s’effectue équipé des EPI (équipements de protection individuelle) adéquates, combinaison, masque et gants…
Nettoyer l’extérieur et l’intérieur du pulvérisateur
Avant de remiser le matériel, « il est essentiel de nettoyer l’extérieur et l’intérieur du pulvérisateur », explique Adel Bakache de la chambre d’agriculture de Gironde. L’opération doit être réalisée sur une aire de lavage agricole équipée pour récupérer les eaux de rinçage. Elle peut se faire à l’eau claire ou avec des détergents spécifiques, qui renforcent l’efficacité du lavage, conseille la FRCuma Auvergne Rhône-Alpes. À défaut, un nettoyage au champ reste possible, à condition de choisir une parcelle capable de recevoir d’éventuels résidus de produits phytosanitaires et de ne pas utiliser de détergent. Le rinçage doit se faire seulement une fois la pompe complètement désamorcée. Cela permet à l’eau diluée de circuler dans tout le pulvérisateur avant d’être rejetée dans la parcelle, jusqu’à ce que la pompe se désamorce à nouveau.
Vérifier l’état général du pulvérisateur
L’hivernage est l’occasion d’effectuer un « check-up » visuel du matériel : tuyaux hydrauliques, raccords, flexibles antigouttes, pneumatiques… Adel Bakache conseille surtout de vérifier la pompe, son niveau d’huile, et d’enlever la pression de la cloche intérieure, présente sur certains modèles de pompe. « On va aussi graisser ce qu’il faut », axes de la rampe et autres pièces mobiles de l’appareil. Le manomètre peut être démonté pour être étalonné.
Certains vont vérifier les buses au moment de l’hivernage quand d’autres le feront au redémarrage au printemps. Dans tous les cas, le nettoyage et le contrôle du débit des buses sont des points primordiaux. Une fois démontées, elles peuvent être nettoyées, brossées et rincées. Cette étape est l’occasion de remplacer les joints d’étanchéité si nécessaire ou de les déboucher si besoin.
Mettre hors gel le pulvérisateur
Si la pompe est démontée et la tuyauterie bien vidangée, le circuit est normalement hors de danger en cas de gel. C’est aussi le cas si le pulvérisateur est hiverné dans un bâtiment fermé, indique Adel Bakache. Mais dans les cas contraires, il convient d’ajouter une solution antigel dans les tuyaux et dans la pompe. Le conseiller de la chambre d’agriculture estime qu’il n’est pas nécessaire d’acheter un produit spécifique et coûteux, « un liquide de refroidissement auto suffit. » Arvalis recommande de son côté d’utiliser une solution antigel diluée (eau + antigel concentré) entre 30 % et 50 %, selon les produits et en fonction du lieu où le matériel sera stocké.
L’antigel peut être incorporé dans la cuve principale, puis distribué dans l’ensemble du circuit en manœuvrant tour à tour les différentes vannes. La solution doit circuler quelques minutes dans un circuit fermé pour atteindre toutes les zones critiques, les rampes, la cuve de rinçage et toutes les canalisations qui y sont connectées. Il ne faut pas oublier la cuve rince-mains : « Elle peut rester remplie d’eau et risque d’exploser en cas de gel », souligne Benjamin Perriot. L’hivernage, ce n’est que « du bon sens, sans difficulté technique », estime Adel Bakache…