Proposition de loi Duplomb : le collectif « Tous exposés » fait appel à 26 célébrités s’étant prêtées à un test capillaire pour interpeller les députés
Le collectif d’associations « Tous exposés » a lancé une campagne afin d’interpeller les députés sur l’exposition aux pesticides, dans le cadre de l’examen de la proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb. Des tests capillaires ont été réalisés avec les cheveux de 26 célébrités, dont « près de deux tiers présentent au moins un résidu de pesticide chimique » selon les associations. Guillaume Meurice, Yann Arthus-Bertrand ou encore Marc-André Selosse ont participé à l'opération.
Le collectif d’associations « Tous exposés » a lancé une campagne afin d’interpeller les députés sur l’exposition aux pesticides, dans le cadre de l’examen de la proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb. Des tests capillaires ont été réalisés avec les cheveux de 26 célébrités, dont « près de deux tiers présentent au moins un résidu de pesticide chimique » selon les associations. Guillaume Meurice, Yann Arthus-Bertrand ou encore Marc-André Selosse ont participé à l'opération.

Dans le cadre de l’examen en séance publique de la proposition de loi (PPL) du sénateur Laurent Duplomb à partir du 26 mai à l’Assemblée nationale, collectif « Tous exposés » a lancé le 19 mai une campagne visant à interpeller les députés sur l’exposition aux pesticides. Cette coalition, qui rassemble des associations environnementales et citoyennes (Générations futures, On est prêt, La Maison de la bio, …), dénonce un texte qui « prévoit la réintroduction de certains pesticides pourtant interdits, et restreint fortement l’indépendance de l’Anses ». En conférence de presse, le porte-parole de Générations Futures François Veillerette s’inquiète en particulier du « retour » de l’acétamipride.
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Des tests capillaires sur 26 célébrités
Pour le lancement de sa campagne de lobbying, le collectif associatif a testé la présence de pesticides autorisés en France dans les cheveux de 26 célébrités. Résultat : « Près des deux tiers des personnes testées présentent au moins un résidu d’un pesticide chimique agricole dans leurs cheveux », déclare Magali Payen, présidente du collectif « On est prêt ». Selon le collectif « Tous exposés », trois pesticides « préoccupants pour la santé » ont été retrouvés dans les échantillons capillaires : le difenoconazole, le penconazole et le tébuconazole. Le détail des résultats et notamment les quantités des différents pesticides retrouvés ne sont pas présentés.
Interpeller les députés pour qu’ils s’opposent à la PPL Duplomb
Parmi les acteurs et influenceurs testés, on retrouve l’humoriste Guillaume Meurice, le réalisateur Yann Arthus-Bertrand, ou l’influenceuse Ophélie (Ta mère nature). Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, les célébrités présentent les résultats et appellent les internautes à interpeller les députés et le gouvernement pour s’opposer à la PPL Duplomb. Pour cela, le collectif associatif a développé l’outil « Shake ton politique » qui permet l’envoi d’un mail prérédigé à des parlementaires ou des membres du gouvernement. Au 19 mai, plus de 84 000 interpellations ont été envoyées. « L’objectif est de multiplier ce chiffre par deux d’ici la semaine prochaine », a indiqué Lou Welgryn, secrétaire générale de Data for good. Participant aussi à l’opération, le biologiste Marc-André Selosse appelle dans une seconde vidéo à aider les agriculteurs à « appliquer les réglementations », eux qui sont « les premières cibles » des pesticides. « Toutes les tentatives d’alléger la réglementation sur les produits pesticides, c’est un meurtre d’agriculteur » soutient-il.
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Un laboratoire d’analyse « indépendant », aussi utilisé en 2022 par Pollinis
Concernant les tests capillaires, les échantillons de cheveux ont été analysés « par le laboratoire indépendant IRES Kudzu Science », indique le collectif. En 2022 déjà, l’ONG Pollinis avait fait analyser par ce même laboratoire la présence de résidus de pesticides dans les cheveux de 44 eurodéputés, journalistes et scientifiques. Selon Pollinis, les résultats montraient la présence de pesticides chez 91 % des personnes testées.
En dehors des démarches associatives, l’Anses et Santé Publique France étudient l’exposition des Français aux pesticides, dans une enquête lancée en septembre 2024 toujours en cours. Les analyses se font sur des échantillons sanguins et urinaires. La phase « pilote » doit s’étendre à l’ensemble du territoire à partir de mai, et les premiers résultats sont prévus pour 2028.
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