Prix du lait 2026 et volume de lait en hausse avec l’accord entre Bel et l’APBO
Dans une conjoncture de prix du lait orientée à la baisse, l’accord 2026 entre le groupe fromager Bel et l’organisation de producteurs APBO vise à préserver une dynamique laitière et à accompagner la transition agroécologique des éleveurs adhérents de l’OP APBO.
Dans une conjoncture de prix du lait orientée à la baisse, l’accord 2026 entre le groupe fromager Bel et l’organisation de producteurs APBO vise à préserver une dynamique laitière et à accompagner la transition agroécologique des éleveurs adhérents de l’OP APBO.
L’accord signé entre l’organisation de producteurs (OP) APBO (1) qui représente près de 640 exploitations laitières, et le groupe fromager Bel porte le prix du lait moyen objectif 2026 à 500 euros les 1000 litres en lait de vache conventionnel 38-32, soit une hausse de 15 €/1000 l par rapport à 2025. « Cette hausse prend en compte une évolution des coûts de production en élevage, une revalorisation de la main-d’œuvre, un soutien face aux aléas climatiques et sanitaires et une hausse de la prime durabilité », développent Yoann Lézé, président de l’APBO, et Anne-Sophie Carrier, directrice générale de Bel France.
À contre-courant des évolutions de prix du lait qui se profilent ailleurs en France, elle rappelle que le prix Bel est moins dépendant des marchés internationaux que celui d’autres laiteries. « À présent, j’appelle la grande distribution à des négociations commerciales apaisées, dans les centrales d’achat de France et internationales. Nous avons tout de même 70 % de notre chiffre d’affaires qui se joue dans des centrales d’achats internationales, où Egalim, avec l’obligation d’appliquer la MPA (prix de la matière agricole), ne peut pas s’imposer », interpelle Anne-Sophie Carrier.
500 euros les 1000 l de prix conventionnel avec les primes
Le prix de 500 euros se compose d’un prix de 483 €/1000 l en 38-32 de TB-TP (taux butyreux et taux protéique). Il inclut la prime de 17 €/1000 l touchée par tous les éleveurs adhérents pour rémunérer le cahier des charges Mon BB Lait et ses engagements de pâturage (au moins 150 jours par an) et d’animaux nourris avec une alimentation sans OGM.
Le prix de 500 euros se compose aussi d’une prime liée au programme Mon BB Lait durable, qui rémunère des leviers de décarbonation. « Nous estimons qu’il y aura 17 €/1000 l de prime moyenne en 2026 : certains producteurs ce sera plus, d’autres moins, selon leur niveau d’engagement », ajoute Yoann Lézé.
Un volume en hausse à 440 millions de litres
L’accord porte aussi sur les volumes contractuels de lait de vache conventionnel : ils progressent de 9 millions de litres pour atteindre 440 millions de litres pour 2026. « Nous investissons dans nos outils industriels, avec par exemple 60 millions d’euros le site de Sablé-sur-Sarthe pour ajouter une nouvelle ligne de mini Babybel. Les fabrications augmenteront de 10 000 tonnes par an. La nouvelle ligne est prévue pour mai 2026 », détaille Anne-Sophie Carrier.
570 €/1000 l de prix bio projeté pour 2026
Le prix du lait bio bénéficie aussi d’une revalorisation pour 2026 (+ 20 €/1000 l). Le prix moyen projeté pour Mon BB Lait bio est de 570 euros les 1000 litres en 38-32 de TB-TP. Il était de 550 € en 2025. « La collecte de lait bio est toujours supérieure aux volumes transformés. Donc les conversions sont toujours suspendues. Il faudra que les ventes de produits laitiers bio réaugmentent avant de pouvoir accroître les volumes », ajoute Anne-Sophie Carrier.
Une prime durabilité estimée à 17 €/1000 l pour 2026
La prime durabilité rémunère les engagements des éleveurs adhérents de l’APBO parmi 8 leviers pour réduire l’empreinte carbone des fermes, « qui visent également la qualité de l’eau et la biodiversité », rappelle Sébastien Heurbize, secrétaire de l’APBO, en charge de Mon BB Lait durable. La prime récompense les bonnes pratiques et encourage les transitions.
Lancé le 1er juin 2025, le programme Mon BB Lait durable a été souscrit par 93 % des adhérents. « Les quatre leviers les plus actionnés en 2025 ont été : la couverture des sols ; l’autonomie protéique via les fourrages (pâturage, méteil, luzerne…) ; zéro déforestation et alimentation locale (pas de tourteau de soja ni d’huile de palme) et le maintien et l’implantation de haies », détaille Sébastien Heurbize. Bel a été surpris par le succès de ce programme auprès des éleveurs. « Nous étions partis sur une estimation de 12 €/1000 l de prime moyenne pour 2025. En réalité, avec plus d’un levier activé en moyenne par ferme, la prime moyenne a atteint 16,5 €/1000 l. » Pour 2026, l’accord prévoit une prime moyenne de 17 €/1000 l.