Les éleveurs de porc allemands évaluent leur biosécurité
Une étude allemande portant sur le niveau de biosécurité mis en place dans quatre-vingt-un élevages de Basse-Saxe, dont quatorze avec des porcs élevés en plein air, montre que la plupart avaient un niveau élevé de biosécurité.
Une étude allemande portant sur le niveau de biosécurité mis en place dans quatre-vingt-un élevages de Basse-Saxe, dont quatorze avec des porcs élevés en plein air, montre que la plupart avaient un niveau élevé de biosécurité.
Les insuffisances constatées sur la biosécurité des élevages de porc allemands de l'étude concernaient principalement les clôtures, la délimitation des zones sur l’exploitation et dans le sas sanitaire.
Les éleveurs ont cité comme mesures les plus importantes pour la prévention de la peste porcine africaine (PPA) : une clôture de la zone professionnelle, le sas d’entrée et les mesures d’hygiène sur les chaussures.
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Lors des entretiens, la plupart des éleveurs étaient convaincus que leurs propres mesures de biosécurité seraient suffisantes pour protéger leurs animaux de la PPA. Dans l’ensemble, ils avaient une perception réaliste des équipements mis en place. Plus d’un tiers des élevages post-sevreurs et engraisseurs ont perçu leurs clôtures comme insuffisantes ; et, en effet, pour l’expert biosécurité chargé de l’évaluation, au moins un tiers des sites d’élevage n’étaient pas suffisamment clôturés.
À l’inverse, pour sept des huit élevages en plein air, les fermes étaient moins bien clôturées que ce que pensaient les éleveurs. Les disparités dans l’évaluation d’une mesure de biosécurité ont souvent été attribuées à un conflit dans l’importance perçue de la mesure ou à une interprétation différente de son efficacité. De nombreux éleveurs ont cité les exigences réglementaires comme leur principale motivation pour mettre en œuvre des mesures de biosécurité. Ils considèrent l’aménagement de l’exploitation comme l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre de mesures de biosécurité.
Isabelle Corrégé, Isabelle.correge@ifip.asso.fr
Côté biblio
Biosecurity measures for the prevention of African swine fever on German pig farms : comparison of farmers’own appraisals and external veterinary experts’evaluations. Porc Health Manag 10, 14 (2024).
Biosécurité : conviction ou incitation ?
Isabelle Corrégé, Ifip-Institut du porc
« Les éleveurs allemands semblent conscients des mesures de biosécurité qu’ils maîtrisent et connaissent celles qu’ils maîtrisent moins bien. Nous pouvons penser que c’est la même chose chez la majorité des éleveurs français qui ont suivi les formations biosécurité. Comme dans d’autres études, la conviction de l’éleveur dans l’efficacité d’une mesure conditionne pour partie sa mise en œuvre. De même, les difficultés liées à la conception ou l’organisation de l’élevage sont souvent les raisons citées par les éleveurs pour expliquer le non-respect d’une mesure. Si comme en Allemagne, la réglementation est la motivation principale pour mettre en œuvre des mesures de biosécurité, nous pouvons nous réjouir que la France ait réglementé la biosécurité en élevage de porc. »