Les coproduits représentent 45 % de l’alimentation animale
Une enquête du Réséda (1) estime à 12,1 millions de tonnes (Mt) de matière sèche la quantité de coproduits issus des industries agroalimentaires. 9,7 Mt sont valorisées par les fabricants d’aliment.
Une enquête du Réséda (1) estime à 12,1 millions de tonnes (Mt) de matière sèche la quantité de coproduits issus des industries agroalimentaires. 9,7 Mt sont valorisées par les fabricants d’aliment.
Une enquête menée par le réseau professionnel Réséda a permis d’actualiser les données sur les différentes voies de valorisation des coproduits des industries agroalimentaires dont le gisement s’élève aujourd’hui à 12,1 millions de tonnes de matière sèche (9,1 Mt en 2008). Une majorité de ce tonnage est orientée vers les industries de l’alimentation animale (9,3 Mt, soit 76 % du global), un volume en progression de 2,8 Mt depuis 2007. La différence correspond au tonnage destiné aux élevages en direct et aux fabricants d’aliment pour animaux de compagnie.
Une majorité de tourteaux
Ce chiffre est à rapprocher des données Agreste (enquête triennale menée en 2015) qui indiquent que les fabricants d’aliments pour animaux ont mis en œuvre 9,7 Mt de coproduits issus des industries agroalimentaires, soit 45 % de leur production (21,4 Mt d’aliments composés). Les tourteaux de colza, soja et tournesol représentent les deux tiers de ce tonnage. Les coproduits de transformation de céréales (sons et remoulages, drêches de malterie et d’éthanolerie, corn gluten feed et solubles de maïs…) en font un quart. Les volumes restants sont d’origine animale. Les coproduits issus de la transformation laitière (lactosérum, colostrum) et du secteur des ovoproduits peuvent être utilisés dans l’alimentation des ruminants, des porcs et des volailles. Cependant les coproduits laitiers sont principalement utilisés pour la fabrication des aliments d’allaitement.
Depuis 2006, les volumes de coproduits mis en œuvre dans la fabrication des aliments ont augmenté. Ceci est surtout dû à l’augmentation de l’utilisation de tourteaux et de coproduits de transformation de céréales. La répartition entre les différents coproduits est cependant restée globalement stable. Pour trouver leur pleine valorisation en alimentation animale, les coproduits doivent être disponibles (régularité des flux), bien caractérisés (composition régulière) et compétitifs avec les matières premières de même intérêt nutritionnel. Par ailleurs, la disponibilité de certaines matières premières peut être influencée par les politiques publiques. Par exemple, les discussions au niveau européen pour diminuer la part de biocarburant de première génération pourraient avoir un impact important sur la disponibilité de tourteaux.
2,1 millions de tonnes valorisés directement en élevage
Il existe peu de références sur ces volumes de coproduits valorisés directement en élevage : les principales données sont obtenues par recoupement. Leur volume global est estimé à 2,1 Mt brutes. Ils proviennent principalement des industries de la sucrerie (pulpes de betteraves), des oléagineux (tourteaux de colza), de la brasserie (drêches) et de l’industrie laitière (lactosérum et babeurre sous forme liquide ou concentrée). Ces coproduits, comme le lactosérum liquide issu de l’industrie laitière, sont souvent humides. Il est donc difficile de les transporter ou de les stocker sur une longue période, ce qui explique une valorisation de proximité en élevage. Dès lors que le coproduit possède un intérêt nutritionnel, sa valorisation en direct élevage s’inscrit alors dans une dimension de partenariat entre l’éleveur et l’industrie agroalimentaire. Ces partenariats étant locaux et ponctuels, ils ne sont pas forcément identifiés par les organisations professionnelles : le volume de coproduits valorisés par ces voies est donc peut-être sous-estimé.
Les coproduits sont aussi utilisés pour les animaux de compagnie
L’industrie de la nutrition des animaux de compagnie utilise aussi des coproduits de l’industrie alimentaire comme matières premières. Contrairement aux animaux producteurs de denrées alimentaires, le pet food n’est pas soumis aux restrictions du feed ban (prévention, contrôle et éradication de certaines encéphalopathies spongiformes transmissibles) sauf pour l’export. Cependant, l’industrie de l’alimentation des animaux de compagnie utilise de plus en plus de produits végétaux. En 2016, 363 000 tonnes de sous-produits d’animaux terrestres et 25 000 tonnes de sous-produits de poissons ont été valorisées en pet food. À cela s’ajoutent 276 000 tonnes de protéines animales transformées et 47 000 tonnes de corps gras animaux. Soit en tout 711 000 tonnes, ce qui fait que le pet food est la première voie de valorisation des sous-produits animaux.
herve.roy@bretagne.chambagri.fr(1) Réséda : réseau des organisations professionnelles et interprofessionnelles pour la sécurité et la qualité sanitaire des denrées animales. L’étude ici présentée a été soutenue financièrement par le Réséda, le Comité national des coproduits, Idele, FranceAgriMer et Valoria.