Selon une étude réalisée par la Chambre d’agriculture de Bretagne, l’azote capté par les laveurs d’air en sortie d’extraction centralisée des bâtiments d’élevage peut être libéré dans l’air sous forme ammoniacale et/ou oxydé en nitrite ou nitrate quand l’eau de lavage qui le contient est mélangée avec le lisier de l’élevage dans les fosses à lisier.
Ces résultats posent la question de l’intérêt environnemental des laveurs d’air si l’azote capté par ce dispositif est ensuite relargué dans l’atmosphère sous forme ammoniacale durant sa phase de stockage avant l’épandage. De plus, ces pertes constituent autant d’éléments fertilisants en moins disponibles pour la croissance des cultures. Des analyses de ces mélanges à des concentrations diverses et des lisiers bruts montrent ainsi que dans des fosses découvertes, les concentrations en azote ammoniacal diminuent fortement en 48 heures. Cette baisse est due soit à une volatilisation des ions ammonium sous forme d’ammoniac gazeux, soit à son oxydation en nitrites ou nitrates à la surface du lisier. Dans le même temps, les pH augmentent fortement de 13 %, ce qui confirme la volatilisation de l’ammoniac.
Peu de pertes en fosses couvertes
En revanche, dans des fosses couvertes, les concentrations en ammoniac des mélanges d’eau de lavage et de lisier augmentent, stagnent ou diminuent sur une durée de 48 heures. Les pH augmentent faiblement de 4 %, ce qui va dans le sens d’une faible volatilisation de l’ammoniac. Que la fosse soit couverte ou non, les concentrations en nitrates augmentent avec la part d’eau de lavage apportée, jusqu’à 29 heures après leur incorporation. Elles diminuent ensuite, témoignant d’une nitrification des ions ammonium sans toutefois baisser la concentration en azote ammoniacal. Les concentrations en nitrites et nitrates sont en effet largement inférieures aux concentrations d’azote ammoniacal.
