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Pommes bio : le point par l’Association nationale pommes poires

L’ANPP (Association nationale pommes poires) a fait le point sur les pommes biologiques, le 28 août à Paris, à l’occasion du lancement de la campagne 2025-2026 des pommes et poires françaises.

<em class="placeholder">Des pommes rouges en vrac. </em>
L'ANPP relève « une érosion du prix d’achat départ station sur certaines variétés, qui se rapproche dangereusement du prix du conventionnel ».
© Engin Akyurt / Pixabay

Alors que la pomme bio est « en difficulté », rappelle Vincent Guérin, responsable des affaires économiques à l’Association nationale pommes poires (ANPP), celle-ci tente « d’y voir clair » bien qu’elle avance « un petit peu à tâtons », notamment parce qu’il n’y a « pas beaucoup de données terrain recueillies par les différents organismes ». L’ANPP a donc dressé un état des lieux de la pomme bio, le 28 août à Paris, à l’occasion du lancement de la campagne 2025-2026.

D’après les prévisions de récolte 2025 chez les adhérents de l’ANPP, qui représentent 30 % de l’offre de pommes bio françaises, on anticipe « une légère progression par rapport à 2024 », indique Vincent Guérin, à 74 900 tonnes contre 71 200 tonnes la campagne précédente.

Parmi les variétés internationales les plus représentées, on trouve la Golden (8 700 tonnes en 2024, 8 800 tonnes en 2024) et la Gala (8 100 tonnes en 2024, 8 900 tonnes en 2025). Du côté des variétés clubs, la Juliet sort du lot (7 600 tonnes en 2024, 7 800 tonnes en 2025), ainsi que la Swing (4 000 tonnes en 2024, 4 200 tonnes en 2025), l’Ariane (4 100 tonnes en 2024, 3 500 tonnes en 2025), la Choupette et Dalinette (5 200 tonnes en 2024, 3 100 tonnes en 2025), devant la Pink Lady (900 tonnes en 2024, 1 000 tonnes en 2025). En tout, les variétés internationales en bio pèseraient 21 900 tonnes en 2025 (contre 20 100 tonnes en 2024), les variétés club environ 20 900 tonnes (contre 24 300 tonnes en 2024) et les variétés terroir, telles que la Belchard, la Canada ou la Goldrush Delisdor, 2 900 tonnes (contre 3 100 tonnes en 2024). S’ajoutent 29 200 tonnes dans la catégorie « Autres » (contre 23 700 tonnes en 2024).

« Découragement » de certains pomiculteurs

Autre élément à prendre en compte : les surfaces qui, selon Vincent Guérin, diminuent « souvent par découragement des producteurs face aux difficultés économiques sur ce secteur ». L’association se base sur les données de l’Agence Bio, à interpréter « avec beaucoup de prudence », les producteurs ayant constaté « quelques anomalies et incohérences dans certains départements ou régions » qu’ils connaissent bien. Malgré ces réserves, « on voit quand même depuis 2021 une nette diminution des surfaces de pommes bio et des surfaces en conversion ». D’après un graphique présenté par l’ANPP, les superficies de pommiers certifiés ou en conversion s’élèvent à environ 8 000 hectares en 2023, à moins de 8 000 hectares en 2022 et plus de 10 000 hectares en 2021.

Un marché à l’équilibre en 2029 ?

Pour tenter de se projeter malgré les incertitudes, l’ANPP a calculé que « l’équilibre offre-demande pourrait être atteint aux alentours de 2029 », dans l’hypothèse « la plus optimiste » d’une « légère reprise de la consommation de pommes bio ». 2029, ce n’est donc pas pour tout de suite : « La production bio est en train de se restructurer et d’essayer de se rééquilibrer, analyse Vincent Guérin, mais le travail n’est pas encore abouti ».

Un point de vigilance ressort : les prix. Pierre Gratacos, président de la commission bio de l’ANPP, remarque ainsi « une érosion du prix d’achat départ station sur certaines variétés, qui se rapproche dangereusement du prix du conventionnel, ce qui amène à un petit peu décourager les producteurs de bio ». Il appelle donc à « faire attention à maintenir un prix d’achat assez rémunérateur pour les producteurs ».

Du côté des « prix de détail de la pomme bio », Vincent Guérin relève qu’ils sont « assez similaires » en 2024-2025 par rapport à 2023-2024, avec « une moyenne sur trois ans aux alentours de trois euros [par kilogramme] », soit un « delta de + 40 % » par rapport au conventionnel.

En matière de « quantités achetées » et de « sommes dépensées » en 2024-2025, il constate « encore une légère érosion ». Cependant, « ces derniers temps », des « panels de consommation » laissent entrevoir « un frémissement de la reprise de la consommation, notamment dans les magasins spécialisés bio ».

Bien communiquer auprès du consommateur

Plus globalement, Pierre Gratacos souligne des « conditions de marché difficiles toute l’année », avec malgré tout « un marché qui semble se stabiliser sur les trois gros circuits de consommation », à savoir la grande distribution, les circuits spécialisés bio et les réseaux des grossistes. « On essaie de conserver la présence en rayon, si ce n’est douze mois sur douze, au moins huit, neuf voire dix mois », explique-t-il, soulignant que « l’offre France peut répondre dans sa globalité à la demande des trois circuits ».

Toutes ces fragilités rendent en tout cas « cruciale » une bonne communication auprès des consommateurs, estime-t-il. En effet, le bio est « plus cher à produire » et nécessite « plus de main-d’œuvre dans les vergers », avec « moins de rendement », il est donc important de « bien valoriser » ces pommes en « insistant sur toutes les valeurs du bio ». Mais aussi sur celles de Vergers écoresponsables, « dont beaucoup de piliers reprennent certaines valeurs du bio ». Les Vergers écoresponsables regroupent environ 70 % de la production française de pommes, selon l’ANPP, 43 % s’agissant des poires, 80 % pour les pêches et nectarines et 65 % pour les abricots. Plus de 70 % des exploitations sont certifiées HVE.

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