Rapport de l'Efsa

Pesticides : toujours des résidus dans l’alimentation des pays de l’UE

Dans un rapport sur les résidus de pesticides dans les aliments publié hier l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) explique avoir prélevé 87 863 échantillons alimentaires dans l’UE en 2021. Il ressort que 96,1 % étaient inférieurs à la limite maximale de résidus (LMR), 3,9 % dépassaient ce niveau, dont 2,5 % étaient non conformes, c'est-à-dire des échantillons dépassant la LMR après prise en compte de l'incertitude de mesure.

Pour le sous-ensemble du programme de contrôle pluriannuel coordonné par l'UE (EU MACP), 13 845 échantillons ont été analysés, 97,9 % se situaient dans les limites légales, mais 2,1 % dépassaient la LMR dont 1,3 % étaient non conformes. Le MACP de l'UE analyse des échantillons prélevés au hasard sur 12 produits alimentaires.

Aubergines, bananes, brocolis, champignons cultivés, pamplemousses, melons, poivrons, raisins de table, huile d'olive vierge, blé, graisse bovine et œufs ont été analysés en 2021.

📣#PesticideResidues in food

Check out our latest annual report analysing over 87,000 samples collected in the EU 👇https://t.co/1k8bo0jixs pic.twitter.com/ykM9ezQvYk

— EFSA (@EFSA_EU) April 26, 2023

Produits importés des pays tiers : un taux de dépassement bien plus important

Le taux global de résidus de pesticides dépassant les LMR est passé de 1,4 % en 2018 à 2,1 % en 2021. À l'exclusion des pamplemousses, le taux moyen de dépassement des LMR était de 1,4 % en 2021, comme en 2018, explique l’Efsa.

Comme toujours, le taux de dépassement des LMR était cinq fois plus élevé (10,3 %) dans les produits importés de pays tiers que dans ceux cultivés dans l'UE. Et la présence de résidus multiples (qu’ils respectent ou non les limites autorisées) a été signalée dans 26,4 % des échantillons.

La méthodologie de l’Efsa critiquée par l’Agence européenne de l’environnement

L’Efsa, qui a également réalisé une évaluation du risque alimentaire, estime sur la base des résultats obtenus qu'il est « peu probable que les denrées alimentaires analysées en 2021 présentent un risque pour la santé des consommateurs ». Mais, pour l’Agence européenne de l’environnement (EEA), qui, hasard du calendrier, a publié le même jour un autre rapport sur l’impact des pesticides, la méthodologie utilisée par l’Efsa pour évaluer les risques sur la santé « est fragmentée et ne parvient pas à saisir l'exposition cumulée et combinée aux pesticides ».

L’EEA constate aussi que les ventes de pesticides sont restées relativement stables de 2011 à 2020, à environ 350 000 tonnes par an, avec pour conséquence une présence importante de résidus dans l’eau et les sols, et un risque à long terme d’affecter « la sécurité alimentaire de l’UE ».