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Pâturage : les fermes non bio du Civam réalisent une économie de 81 €/1 000 l sur le coût alimentaire dans le Grand Ouest

Pâturer plus pour gagner plus. C’est en substance ce que dit le rapport d’analyse du Civam des systèmes bovins laitiers du Grand Ouest, basé sur les données comptables de 2022. Il compare les performances des fermes herbagères pâturantes du Civam non bio aux données issues du Rica(1).

<em class="placeholder">pâturage grand troupeau</em>
Le rapport démontre qu'en 2022, année marquée par la guerre en Ukraine et un déficit de pluviométrie, les pratiques autonomes et économes ont permis aux éleveurs de maintenir la rentabilité.
© A. Conté

98 euros pour 1 000 litres : c’est le coût alimentaire moyen des fermes laitières durables (hors agriculture biologique) du Grand Ouest, calculé par l’observatoire technico-économique des Civam sur l’exercice comptable 2022. Le réseau le compare à celui des systèmes conventionnels, calculé pour les fermes du Rica(1) du Grand Ouest : 179 euros pour 1 000 litres. Le coût alimentaire comprend : le coût fourrager produit et acheté, ainsi que les coûts de concentrés autoproduits et achetés.

La clef : les économies de charges

« Grâce au pâturage de prairies d’association graminées et légumineuses de longue durée, les fermes non bio du Civam réalisent une économie de 81 €/1 000 l sur le coût alimentaire, dont 66 € d’économie de concentrés. En effet, elles consomment 404 kg de concentrés en moins par UGB et par an », affirme le rapport. Dans le détail, 77 % de la SAU des fermes non bio en agriculture durable comprennent des légumineuses, contre 52 % pour celles du Rica. « Grâce à la maximisation du pâturage des prairies d’association graminées et légumineuses, les fermes en agriculture durable réduisent leur consommation d’intrants : aliments du bétail, engrais, produits phytosanitaires, fioul… »

En prenant en compte les biens et services, l'outil de production ainsi que la main-d’œuvre, soit les charges opérationnelles et celles de structure, les charges totales des fermes du Civam non bio s’élèvent à 468 €/1 000 l, contre 570 €/1 000 l pour celles du Rica.

Des résultats plus stables dans le temps

Grâce à dix ans d’analyse, l’observatoire assure que « les variations de prix du lait ont plus d’impact sur le résultat courant des fermes du Rica » qui ont une stratégie volume, que sur les fermes en agriculture durable du Civam, dont les résultats courants sont « plus stables dans le temps », grâce à une stratégie valeur ajoutée. En 2022, le prix du lait augmente « de manière très significative avec + 73 €/1 000 l pour le Rica, contre + 64 €/1 000 l pour les fermes en agriculture durable non bio. On remarque dans le même temps que les charges du Rica augmentent de 56 €/1 000 l quand en parallèle les charges des fermes non bio du Civam restent stables ».

(1) Réseau d'information comptable agricole du ministère de l'Agriculture qui alimente les informations statistiques type Agreste.

Repères

• 252 fermes du Rica : 599 534 l produits ; 34 % de maïs dans la SFP ; 45 ares d’herbe par UGB

• 28 fermes du Civam en agriculture durable non bio : 457 521 l produits ; 13 % de maïs dans la SFP ; 65 ares d’herbe par UGB

Près de 1 300 €/ha de résultat social

« Pour mieux étudier la rémunération du travail sur une ferme, le réseau Civam a créé le résultat social (RS). » Cet indicateur correspond au résultat courant de l’exploitation, y compris les cotisations sociales et les salaires. Pour les fermes du Rica, il s’élève à 1 105 €/ha, contre 1 293 €/ha pour les fermes en agriculture durable non bio. Le réseau voit ainsi un moyen d’estimer les aides qui « serviront à rémunérer du travail, qu’il s’agisse des salaires, des prélèvements privés mais aussi des cotisations sociales, qui constituent des rémunérations différées en cas de maladies, congé parentalité et pour la retraite ». Et de conclure : « Rapporter le résultat social au capital d’exploitation nous permet également de regarder si le capital investi dans la ferme est efficace pour rémunérer ses travailleurs. Pour 500 000 € de capital investi (qui est proche du capital moyen d’une ferme Civam non bio), les fermes en agriculture durable dégagent 20 000 € de plus pour rémunérer les actifs de la ferme ou la main-d’œuvre ».

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