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Patrice Pervez propose aux agriculteurs et au grand public « La grande réconciliation avec la nature »

Après un parcours professionnel en tant que communicant et réalisateur de films, Patrice Pervez est devenu bénévole à la cause d’une agriculture respectueuse de la biodiversité. Il vient de lancer deux chaînes YouTube, l’une destinée au grand public « La grande réconciliation avec la nature », et l’autre « Les pionniers de l’agroécologie » destinée aux professionnels du monde agricole. Sur ces chaînes témoignent des acteurs de la biodiversité. Partage d’expériences qui vont dans le sens d’une agriculture qu’il juge « non critiquable ».

© Patrice Pervez

Pendant plus de 30 ans, Patrice Pervez a dirigé des agences de communication spécialisées en agriculture et environnement. Ses clients étaient des semenciers, coopératives, instituts techniques… Il était également réalisateur audiovisuel. Et puis « j’ai vendu mon affaire, » explique-t-il. Mais la motivation pour le secteur agricole et la réalisation de films est restée intacte.

Aujourd’hui, cet ingénieur agronome de formation consacre bénévolement son temps à des actions environnementales liées à l’agriculture. Son engagement vise la promotion de l’agroécologie, d’une agriculture qui respecte, voire restaure, la biodiversité. Il y a quelques semaines, il a lancé sa chaîne YouTube : « La grande réconciliation avec la Nature ». L’occasion de poser quelques questions à cet agitateur d’idées nantais, également président de l’association des « Amis des sites de Mesquer », en Loire-Atlantique, et du collectif anti-Baccharis. Ce dernier pour lutter pour lutter contre un arbuste invasif du littoral et favoriser l’écopâturage.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos vidéos et sous quel angle les abordez-vous ?

La première vidéo que j’ai mise en ligne il y a 11 mois était un reportage au Verger de Belle Cour, en Loire-Atlantique où Geoffroy Barral, producteur de pommes bio, a adopté un mode de production en harmonie avec la nature. Il y a un mois, j’ai mis en ligne deux vidéos sur l’utilisation d’un thé de compost oxygéné, le TCO, qui peut être utilisé en grandes cultures comme alternative aux fongicides. J’ai interrogé Emeric Saboureau, agriculteur dans la Vienne.  Plus récemment, j’ai travaillé avec l’Apad, l’Association de promotion d’une agriculture durable sur le sujet de l’ACS, l’agriculture de conservation des sols. Dans mes vidéos, je veux répondre à la question « comment ? » mais surtout pourquoi. C’est pour cela que je ne veux pas parler uniquement de technique, de façon rationnelle, je veux montrer le côté humain, par des témoignages. Pour l’agriculture de conservation des sols, j’ai interrogé François Mandin, porte-parole de cette démarche au niveau français. J’ai voulu parler de tout son cheminement. Aujourd’hui François Mandin s’en sort bien et il divise par deux son temps de travail sur les cultures. Par exemple, il a résolu son problème de limaces. Il ne dit pas que c’est simple mais qu’en adaptant le système, ça marche.

A qui s’adressent vos vidéos, aux agriculteurs, au grand public ?

Aux deux, mais pas les mêmes vidéos. A partir d’un sujet, je réalise une vidéo grand public et une vidéo ou plusieurs pour les agriculteurs. Il faut aussi convaincre les professionnels. S’ils apprennent quelque chose, on est sûr d’avoir une bonne audience. Je travaille à la finalisation d’un site web qui permettra de visualiser toutes mes vidéos par public et par thèmes. Pour les agriculteurs, je poste aussi mes vidéos sur des groupes Facebook agricoles.

Pourquoi cet investissement personnel dans une certaine forme d’agriculture alors que vous n’êtes pas vous-même agriculteur ?

Aujourd’hui, je n’ai plus à aller tirer les sonnettes, je fais ce que je veux. A part les frais de déplacement, je ne demande pas d’argent, je ne cherche pas un revenu. Je fais ce qui correspond à mes passions : l’environnement et la réalisation de vidéos. Je veux promouvoir une agriculture qui ne soit plus du tout critiquable. Je suis convaincu, par exemple, que si tous les agriculteurs du monde pratiquaient l’ACS, il n’y aurait plus de problèmes de nitrates et d’algues vertes et plus de réchauffement climatique. C’est une méthode qui a toujours existé en agriculture. Elle était utilisée par les Incas en Amérique du Sud.

 

Votre chaîne YouTube s’appelle « La grande réconciliation avec la Nature ». Vous estimez donc que les agriculteurs, qui sont en contact permanent avec la nature, ont besoin d’être réconciliés avec elle ?

Oui, en partie. La méthode de production actuelle en agriculture, c’est encore beaucoup : un problème = un produit de traitement. Il y a vingt ans, tout cela paraissait logique. On ne savait pas à l’époque les dangers que cela représentait. Aujourd’hui on sait par exemple qu’en créant un écosystème autour de la parcelle, on peut faire baisser la pression de pucerons. La question, c’est « Comment va-t-on faire dans la parcelle pour arriver à une tempérance ? ». L’agroécologie, c’est un changement de paradigme, une autre façon de penser.

Lire aussi [Vidéo] Baptiste, dans l’agriculture de conservation et « artisan de demain »

 

 

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