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« Fraîchement licencié, j’ai décidé de m’installer en élevage ovin »

Sébastien Abiuso, 49 ans, cuisinier de formation, une expérience dans les travaux publics, fait le choix de concrétiser un vieux rêve et s’installe avec 220 brebis sur la commune de Saint-Romain-sous-Gourdon, en Saône-et-Loire.

Sébastien Abiuso avec ses brebis dans un champ.
Sébastien Abiuso, 49 ans, s'est installé avec 220 brebis allaitantes en Saône-et-Loire, suite à son licenciement.
© M. Cassotti

Depuis toujours, je suis passionné par les ovins, j’ai d’ailleurs constamment élevé une vingtaine de brebis pendant mes différentes activités professionnelles. Malheureusement, après six années dans les travaux publics, j’ai subi un licenciement économique. J’ai alors profité de l’occasion pour franchir le pas de l’installation. Mais avant toute chose, il fallait réellement me former pour que cette passion puisse devenir mon métier. J’ai réalisé un certificat de spécialisation (CS) Ovin viande au centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Charolles en 2016. Cette formation a été pour moi primordiale pour acquérir les compétences nécessaires à la conduite d’un élevage ovin. Lors de celle-ci, j’ai pu mûrir mon projet d’installation et surtout me constituer un réseau de professionnels.

Une installation liée aux opportunités rencontrées

Suite à mon CS, je me suis installé dans les écuries existantes de mon habitation familiale. C’est avec 110 brebis charollaises et une trentaine d’hectares que mon exploitation est née sur la commune de Marizy, en Saône-et-Loire. Souhaitant développer mon activité, le manque de place et le parcellaire, tout en location, devenaient problématiques. Cependant, je ne souhaitais pas imposer un déménagement ou un changement trop conséquent à ma femme, infirmière libérale, et à mes enfants. En 2019 une ferme correspondant à mes critères a été proposée à la vente par la Safer [société d'aménagement foncier et d'établissement rural]. Je suis donc devenu propriétaire d’une exploitation de 60 ha d’un seul tenant et de bâtiments me permettant d’augmenter la troupe ovine. Aujourd’hui, j’élève 220 brebis en majorité de race mouton charollais et quelques F1, romane-charollais.

Un système sobre et efficace

En tant que jeune installé, j’aime souligner que mon système est très simple et accessible. L’ensemble de ma superficie agricole utilisée est en prairie permanente, la majorité des travaux d’entretien et de fenaison sont réalisés par une entreprise externe. Ceci me permet de me dégager du temps de travail, de réduire les charges de mécanisation et d’avoir un parc matériel limité. Dans la même continuité, je ne réalise que deux périodes d’agnelage : en janvier et en mars-avril.

L’étable entravée destinée aux bovins a été transformée en bergerie et celle-ci va être agrandie grâce à la transformation de l’ancienne porcherie. La stabulation libre a été conservée pour accueillir quelques génisses en pension que la coopérative me confie. Cela sécurise encore une fois mes revenus et me permet de valoriser l’ensemble du parcellaire.

Une commercialisation diversifiée

Lors de ma formation, j’ai pu rencontrer les différents acteurs de la filière présents sur le territoire. La vente directe a toujours été une évidence pour moi, car elle fait écho à mes valeurs. C’est pourquoi je vends mes brebis de réforme et quelques agneaux que je fais transformer par un boucher. Je propose ainsi mes produits à mes clients habituels. Je fais également quelques marchés estivaux de ma région. C’est une activité chronophage mais le contact avec le client me passionne. Cuisinier de formation, j’adore apporter des conseils à mes clients pour valoriser au mieux ces produits que je connais si bien.

Malheureusement aujourd’hui, je n’ai pas le temps de réaliser la communication nécessaire pour développer davantage la vente de mes produits ; la carte de la coopérative est une solution complémentaire à la vente directe. De plus, étant adhérent à celle-ci, je bénéficie d’appuis techniques, de prix avantageux sur les consommables de l’exploitation ainsi que d’une sécurité de paiement à un prix coopératif. Tous ces modes de commercialisation sont pour moi un réel atout et un lien fort avec la filière ovine locale et me permettent de rester connecté au monde extérieur.

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