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Communiquer sur les intérêts de la bio en élevage ovin

Face à la baisse de consommation en bio, Interbev Viandes Bio veut communiquer sur les intérêts de l’agriculture biologique pour l’environnement et le bien-être animal.

« Sur le premier semestre 2022, les ventes d’agneaux bio ont diminué de 9 %, indique Antoine Roinsard, de Forebio, qui regroupe 18 organisations économiques 100 % bio. Il y a eu des déclassements d’agneaux bio en conventionnel. Alors qu’il y a un manque d’offre en conventionnel, l’offre est supérieure à la demande en bio. Les prix du bio se rapprochent du conventionnel. L’écart avec le conventionnel n’est plus que de 0,20 €/kg, contre 0,60 €/kg début 2021. » Dans un contexte de recul des achats de viande et de baisse générale de la consommation en bio, les éleveurs bio sont inquiets, d’autant que, même s’ils sont moins dépendants des intrants qu’en conventionnel, les coûts de production ne cessent d’augmenter. « La consommation en bio augmentait depuis 20 ans, rappelle Philippe Sellier, président de la commission bio d’Interbev. Mais depuis un an, dans un contexte de crise et d’inflation qui conduit à des arbitrages, elle diminue. Nous voulons expliquer aux consommateurs tout l’intérêt que représente l’élevage bio pour l’environnement et le bien-être animal, qu’en consommant de la viande bio, ils n’ont pas à payer par ailleurs pour la qualité de l’eau, des sols, la biodiversité… »

280-300 agneaux par an

Installé en 2006 en Loire-Atlantique, en Gaec avec sa femme depuis 2014, Denis Gemin a toujours voulu être paysan, travailler avec la nature, la biodiversité, le paysage. Le couple élève 260 brebis vendéennes, des lots de 4 000 poulets et possède 0,5 hectare de myrtille en libre cueillette. Les surfaces se partagent entre 15-20 hectares de cultures, dont 7 de mélanges orge pois et triticale féverole pour les ovins, 15 de prairies permanentes, le reste en prairies temporaires. « La race Vendéenne est bien adaptée au tout herbe et à nos débouchés, souligne Denis. Et nous sommes autonomes en alimentation pour les ovins et les volailles. » 90 % des agneaux sont vendus dans le cadre du collectif 100 % bio Bretagne Viande Bio (BVB) qui commercialise 2 800 agneaux par an. « Les mises bas sont réparties sur mars et décembre et comme je vends les agneaux de 5 à 12 mois, cela me permet d’en avoir toute l’année. » L’éleveur fournit un ou deux lots de 15-20 agneaux par mois, soit 280-300 agneaux par an, de 16-18 kg carcasse, en général classés U ou R.  « L’idée dans BVB est que les éleveurs aient une diversité de productions pour être plus résilients et qu’ils gardent la main sur la commercialisation, précise Franck Rougale, directeur de BVB. L’engagement d’apport ne porte que sur 50 % de la production. Le fait qu’il y ait des bouchers dans BVB et la présence de techniciens sur le terrain permettent aussi une certaine planification et assurent des retours rapides aux éleveurs sur les débouchés. »

Stimuler la consommation à l’automne

Pour la première fois, Denis Gemin a eu une dizaine d’agneaux déclassés en conventionnel cet été, l’écart de prix ayant été compensé par BVB. Même s’il est peu dépendant des intrants et s’il bénéficie d’une MAEC, d’un crédit d’impôt et d’une aide à la conversion pour 10 hectares repris récemment, l’éleveur est donc inquiet pour son avenir. « La fin des aides au maintien pour soutenir la conversion s’est faite sans se préoccuper du marché, estime Hubert Filâtre, adhérent de BVB. Nous devons mettre en avant un cahier des charges qui répond aux attentes sociétales. » Dans ce contexte, en déclinaison de la campagne de communication BioRéflexe de l’Agence Bio, une campagne d’affichage pour encourager la consommation de viande bio a été menée du 3 au 9 octobre dans 300 hypermarchés, renforcée par une campagne digitale. « Et nous allons aussi continuer à appuyer les OP pour les 350 animations bio en points de vente qui sont organisées chaque année », ajoute Cécile Deveze, animatrice de la commission bio d’Interbev.

10 % d’agneaux en vente directe

10-15 % des agneaux et des volailles sont vendus en direct. Les agneaux sont proposés en colis d’agneau entier, demi-agneau ou quart d’agneau et au détail l’été pendant la période de libre cueillette des myrtilles qui attire des consommateurs pouvant venir de 100 kilomètres. « La vente directe est fluctuante, constate Denis. Elle a beaucoup augmenté pendant la période la période covid, puis elle a diminué. »

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