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Une rando ferme organisée dans la Sarthe par deux étudiantes : « Nous voulons faire découvrir l’agriculture et lutter contre les préjugés »

Deux jeunes étudiantes organisent une marche avec rencontre d’agriculteurs pour casser les préjugés sur le métier, dans le cadre de leur BTS à l’Esa d’Angers.

Deux jeunes étudiantes avec un veau devant accroupies devant une botte de paille
De gauche à droite : Justine Bruant et Enora Gautier, filles d’agriculteurs, organisent une randonnée à travers deux exploitations agricoles dans le cadre d’un projet pour leur BTS ACSE.
© Enora Gautier

[Mis à jour le 25 août à 13h20]

Enora Gautier et Justine Bruant ont donné rendez-vous « aux petits et aux grands » dimanche 24 août à 10h à Parcé dans la Sarthe pour une « rando ferme ». Au programme de cette promenade à pieds d’un peu moins de 8 km : la visite de deux exploitations agricoles, une mini-ferme installée pour l’évènement, un stand buvette-restauration rapide.

Agées de 19 ans, à quelque jours de rentrer en deuxième année de BTS ACSE (analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole) à l’ESA d’Angers, ces deux filles d’agriculteurs réalisent à travers cette initiative une grosse part du projet qu’elles devront présenter en décembre devant un jury.

Lire aussi : Réconcilier l’élevage avec l’opinion publique

Un projet qui mûrit depuis mars 2025

« On voulait faire découvrir l’agriculture et lutter contre les préjugés que l'on rencontre, à travers un moment cool et convivial » raconte Enora Gautier. « Quand on parle de nos études agricoles, on nous dit souvent « vous êtes courageuses… vous êtes sûres de réussir ? »» témoigne celle qui espère à moyen ou long terme s’installer en polyculture-élevage laitier, comme son père, « avec pourquoi pas un atelier juments laitières avec transformation ». « Nous souhaitions aussi dynamiser le territoire » alors qu’il n’y aura pas de comices agricoles cette année à Juigné et à Sablé-sur-Sarthe, explique-t-elle.

On ne s’attendait pas à autant de démarches administratives

Inspirées par une « cyclo-fermes », organisée à Parcé-sur-Sarthe en 2022 et qui avait réuni 400 participants, et les portes-ouvertes en ferme organisées par le maître de stage de Justine, les deux étudiantes planchent depuis mars sur le projet. « On ne s’attendait pas à autant de démarches administratives », confie Enora qui cite l’autorisation nécessaire pour installer une buvette et vendre de l’alcool ou encore la déclaration d’évènement à faire en mairie.

Relire aussi : Ils expliquent leur métier d'agriculteur sur les réseaux sociaux

Environs 200 randonneurs au compteur

Surmontant les obstacles, Enora et Justine avancent sur l’organisation, ont fait la promotion de l’évènement sur les réseaux sociaux et dans les villages alentours et vont jusqu’à contacter la presse locale. « Pour l’instant on a une centaine de réservations pour le repas » souligne Enora qui craint que le V and B Fest organisé ce week-end à Chateau-Gontier ne les prive de la présence de jeunes.  

Au final, malgré la chaleur estivale, les deux étudiantes ont pu attirer quelque 200 randonneurs, selon leurs estimations, pour 150 repas vendus.

Lire aussi : Rendez-vous en terres cultivées : « je veux permettre aux promeneurs de mieux comprendre les agriculteurs »

Un atelier « irrigation » et « alimentation des vaches » au programme

Ces randonneurs ont pu découvrir les fermes laitières de Michel Gautier, le père d’Enora, à la Turpinière et celle de la famille Riauté, des voisins aux Courbetons transformant du lait en crème glacée. Au programme : des instants d’échanges prévus avec les agriculteurs sur des thématiques, fortement sujettes à préjugés, comme l’irrigation et l’alimentation des vaches.

Dans un champ de maïs devant l’enrouleur, mon père expliquera pourquoi on irrigue et comment

« Dans un champ de maïs devant l’enrouleur, mon père expliquera pourquoi on irrigue, comment, les volumes d’eau à respecter ou encore le recours à des sondes capacitives pour piloter l’irrigation » précisait Enora avant l'évènement.

Sur l’alimentation des vaches, « les deux fermes livrant leur lait à Bel, on expliquera l’alimentation des vaches, sans OGM, ou encore comment on utilise le maïs pour leur alimentation », indiquait-elle encore.

Lire aussi : Hugo Clément vise la production de maïs française dans Sur le front : comment la filière contre-attaque et dénonce une émission à charge

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