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Maïs : une bonne récolte en 2023 mais des agriculteurs inquiets

Les rendements seront bons en maïs grain en 2023. Mais la production française subit la concurrence internationale et des mesures gouvernementales empêchant son développement, selon l’AGPM.

Franck Laborde, président de l'AGPM,"Nous appelons à un sursaut collectif urgent sur la question du maïs."
Franck Laborde, président de l'AGPM,"Nous appelons à un sursaut collectif urgent sur la question du maïs."
© C. Gloria

Les rendements du maïs grain sont bons cette année. « Les prévisions d’Arvalis annoncent 101 q/ha en moyenne (1) dont 115 q/ha en irrigué et 92 q/ha en pluvial », présente Franck Laborde, président de l’AGPM, association générale des producteurs de maïs. En 2022, la récolte avait été très basse à cause de la sécheresse. Du fait de ses bons rendements également, le maïs fourrage verra une partie de sa surface (60 400 hectares) se reporter sur le maïs grain, dont la production totale est annoncée à 13,1 millions de tonnes.

La récolte bat son plein actuellement. « Les frais de séchages seront inférieurs à ceux de 2022, grâce à des humidités du grain très basses et aussi un coût de l’énergie qui a pu baisser, note Arthur Boy, chargé de mission économie à l’AGPM. Par exemple en 2022, pour passer de 25 % à 15 % d’humidité, il fallait jusqu’à 50 euros par tonne de grain en frais de séchage. Nous ne verrons plus cela en 2023. »

Malgré ces éléments positifs en 2023, Franck Laborde alerte sur la baisse de surface conséquente en France, « mais aussi en Europe avec une perte d’un million d’hectares en vingt ans. L’UE est devenue la première importatrice mondiale de maïs grain après avoir été exportatrice. Nous sommes fortement dépendants de pays tiers (Brésil, États-Unis, Argentine, Ukraine) qui ne respectent pas les mêmes normes de production que celles en vigueur dans l’UE. Au Brésil, on utilise toujours de l’atrazine. Quant au maïs ukrainien, il est vendu de 20 à 40 €/t rendu client moins cher que dans l’UE. » Il constate que le maïs « se développe partout dans le monde, sauf en Europe. C’est une hérésie dans un contexte de recherche de souveraineté alimentaire. »

Augmentation des taxes sur les phytos et l’eau

Le président de l’AGPM s’inquiète en outre de risques de distorsion de concurrence « avec nos premiers voisins européens. On augmente les taxes en France : celle sur les produits phytosanitaires (redevance pour pollution diffuse) et surtout la redevance de prélèvement de l’eau avec une hausse prévue dans le projet de loi de finances 2024. Sur certaines fermes, cela pourrait se traduire par une multiplication par quatre du coût de l’eau d’irrigation. C’est inacceptable ! »

Il pointe aussi le retrait de molécules phytosanitaires. « Les agriculteurs français ne peuvent plus acheter d’herbicides à base de S-métolachlore après le 20 octobre alors que c’est encore possible dans les autres pays de l’UE. » L’AGPM appelle à un sursaut collectif sur la question du maïs grain.

(1) 95,7 q/ha selon les estimations d’Agreste du 10 octobre

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