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Maïs ensilage : des valeurs nutritionnelles « correctes » pour la récolte 2024

Après les dernières récoltes de maïs fourrage, Arvalis dresse le bilan de la campagne 2024 et précise les valeurs nutritionnelles que les éleveurs peuvent attendre de leur ensilage de maïs. Les valeurs énergétiques et protéiques sont globalement correctes, malgré une certaine hétérogénéité des secteurs. Un point de vigilance demeure concernant les fourrages très humides.

<em class="placeholder">silo de maïs ensilage</em>
Les maïs ensilés en 2024 ont des valeurs énergétiques correctes à bonnes, malgré la décevante digestibilité des fibres.
© E. Bignon

La récolte de maïs fourrage se poursuivait encore fin novembre dans certains secteurs en 2024, conséquence d’une campagne pluvieuse et fraîche marquée par des semis tardifs et étalés, et des températures proches des médianes saisonnières qui n’ont pas permis de compenser les retards. Malgré tout, « Arvalis estime à 12,3 tonnes de matière sèche (MS) par hectare le rendement moyen national. En léger retrait par rapport à 2023 (13,8 t de MS), il reste néanmoins supérieur de 2 % à la moyenne des cinq dernières années », chiffre Anne-Sophie Colart, spécialiste maïs fourrage à Arvalis, qui souligne que « malgré le climat frais, les conditions favorables en fin de cycle ont favorisé le remplissage des grains ».

De bonnes valeurs énergétiques malgré des fibres peu digestibles

La valeur énergétique globale des ensilages de maïs récoltés cet automne est « correcte à bonne » selon les zones. La moyenne nationale se situe à 0,94 UFL, « un peu moins qu’en 2023, selon Hugues Chauveau, zootechnicien à Arvalis. L’est tire plutôt son épingle du jeu, ainsi que la région agro climatique centre ouest. Les autres secteurs géographiques affichent des valeurs énergétiques un peu en dessous, mais toujours correctes ».

Cette année, l’énergie provient d’abord des teneurs en amidon élevées : 33 % en moyenne. Selon l’expert, les conditions hydriques favorables au remplissage tout au long du cycle expliquent ces valeurs élevées malgré une récolte parfois anticipée par rapport à la maturité du grain.

Ces mêmes conditions ont en revanche eu un effet délétère sur la digestibilité des fibres. Ainsi, le taux de fibres digestibles reste « décevant », inférieur à 50 % dans la majorité des régions. « Les plantes ont cherché à compenser le déficit de rayonnement (10 à 15 % sur la majorité du territoire) en allongeant les entrenœuds », explique Hugues Chauveau.

Peu impactée par l’hygrométrie en excès, la teneur en protéines se situe à 7,1 % de MAT au niveau national, et reste relativement homogène à travers les grandes zones agro climatiques.

Vigilance est de mise sur les ensilages humides

La campagne 2024 se caractérise par des ensilages de maïs récoltés très humides. La moyenne nationale, à 31 % de matière sèche, « est dans les clous de l’objectif, entre 30 et 35 % de MS. Derrière cette moyenne, plus d’un tiers (38 %) des chantiers a été réalisé à moins de 30 % MS. La majorité des régions sont concernées par ces récoltes à faible teneur en MS, en particulier le nord-ouest de la France et le Massif central », souligne Hugues Chauveau. Cette humidité marquée des ensilages s’explique par des semis tardifs voire très tardifs, sans forcément changer de précocité (notamment pour les semences traitées), des appareils végétatifs gorgés d’eau, ainsi qu’en fin de cycle « une météo qui a souvent contraint les éleveurs à récolter un peu plus tôt que prévu, dans des conditions plutôt humides ».

En dessous de 30 % de MS, ces ensilages connaissent systématiquement des pertes par écoulement. « Plus les silos sont hauts, plus l’ensilage est tassé et perd des jus, qui contiennent non seulement de l’eau mais aussi des sucres, de l’azote… on perd alors à la fois en quantité et en qualité du fourrage », illustre Hugues Chauveau. Les analyses réalisées sur maïs vert s’en retrouvent aussi faussées, il peut donc être intéressant de faire analyser l’ensilage fermenté.

Les ensilages « entre 28 et 30 % de MS » tendent également à être moins ingestibles. En effet, ils sont plus encombrants car davantage chargés en acides gras volatils. De plus, l’humidité favorise le développement d’acides butyriques, lesquels dégradent l’appétence du fourrage.

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