Aller au contenu principal

Lutte contre l’érosion : « J’ai implanté 7 kilomètres de bandes de miscanthus pour faire obstacle au ruissellement »

Agriculteur à Goderville (Seine-Maritime), Simon Avenel a réduit la taille de ses parcelles et planté du miscanthus en plusieurs bandes. Il a trouvé une valorisation économique à cette espèce tout en améliorant la protection de ses sols.

Simon Avenel, agriculteur à Goderville (76),"La marge économique dégagée par le miscanthus à l'hectare est supérieure à celle du blé ou du colza grâce à la ...
Simon Avenel, agriculteur à Goderville (76),"La marge économique dégagée par le miscanthus à l'hectare est supérieure à celle du blé ou du colza grâce à la valorisation de sa paille."
© EARL du Godbec

Sur mes sols limoneux, des ravines jusqu’à 50 cm de profondeur ont pu se créer par le passé à cause de l’érosion. Mon père est passé en non-labour, ce qui limite ce risque. Je me suis installé en 2009. En 2014, j’ai redécoupé le parcellaire de Goderville en passant de 13 à 30 parcelles pour réduire significativement leur taille à 6 hectares au maximum. Entre les blocs de parcelles, j’ai commencé à implanter en 2017 des bandes de miscanthus de 8 mètres de large avec parfois des bandes enherbées en bordure.

La distance maximale entre deux bandes est de trois largeurs de pulvérisateurs, soit 110 mètres. Le ruissellement trouve ainsi des obstacles et ne peut pas prendre de la vitesse. L’érosion du sol est freinée. Avec la chambre d’agriculture, j’ai trouvé une valorisation du miscanthus qui est très coûteux à l’implantation (3000 €/ha). Il est conditionné pour du paillage horticole et de la litière équine. À l’hectare, la marge dégagée est supérieure à celle du blé ou du colza.

J’ai ajouté des cultures de printemps pour allonger ma rotation comme la féverole et le maïs. Sur les blocs de parcelles, j’alterne les cultures d’hiver et de printemps de façon à ne pas avoir une trop grande surface en monoculture où le ruissellement serait plus important. Un labour a été conservé tous les 6 à 7 ans dans la rotation, avant pomme de terre, voire lin. Les couverts d’interculture sont implantés en direct sur les chaumes avec un semoir Primera d’Amazone qui perturbe peu le sol. Ils se composent de trois à six espèces.

Sur mes parcelles situées à Bec-de-Mortagne, j’ai implanté des haies sur 2,5 km perpendiculairement aux passages d’eau, subventionnées à 100 %. Il y a toujours 110 mètres de distance entre haies. Sur une parcelle de 4,5 hectares dominant une vallée, je projette de planter des arbres en agroforesterie en rangées enherbées larges de 6 mètres tous les 36 mètres, idéal pour lutter contre l’érosion et important pour protéger les nappes d’eau. Les ravines, ça n’existe plus. »

EARL du Godbec. 160 ha (110 à Goderville, 50 à Bec-de-Mortagne) : 50 de blé tendre, 20 de pomme de terre, 20 de lin, 15 d’orge d’hiver, 15 de colza, 10 de féverole, 10 de maïs grain, 6 de miscanthus, 7 de bandes enherbées…

Les plus lus

<em class="placeholder">Berthold Kress, maïsiculteur à Bourideys, en Gironde, devant son outil combiné.</em>
Ravageurs du maïs : « J’ai créé un outil qui fend les pieds de maïs pour éliminer pyrale et sésamie sur mon exploitation en Gironde »

Berthold Kress est maïsiculteur à Bourideys en Gironde. Pour gérer le maximum de larves de pyrale et sésamie après la récolte…

calculatrice
Indice des fermages 2025 en hausse de 0,42% : calculer son nouveau montant de fermage

L’indice des fermages 2025-2026 est annoncé à 123,06 soit une augmentation de 0,42 %, par rapport à 2024-2025. Comment l’…

<em class="placeholder">Hélène et Martin Gosse de Gorre, agriculteurs à Ostreville (62),&quot;Deux ans après semis de trèfle blanc, nous constatons l’absence de développement d’adventices ...</em>
Entretien des haies : « Dans le Pas-de-Calais, nous avons semé du trèfle blanc en bande enherbée pour empêcher les adventices de se développer »

Agriculteurs à Ostreville (Pas-de-Calais), Hélène et Martin Gosse de Gorre gèrent plusieurs kilomètre de haies sur leur…

<em class="placeholder">Maxime Duchène, agriculteur dans l&#039;Oise à Choisy-la-Victoire</em>
Rotation des cultures : « Sur mon exploitation dans l’Oise, je privilégie le rendement de la betterave tout en obtenant de bonnes performances pour la céréale suivante »

Maxime Duchène cultive 100 ha de betterave dans l’Oise. Il n’hésite pas à repousser au maximum l’arrachage de ses…

<em class="placeholder">Jachère spontanée.</em>
Jachère 2025 : la surface la plus haute de la décennie à 511 000 ha
La surface mise en jachère en 2025 est la plus importante de ces dix dernières années en France malgré la suppression de leur…
<em class="placeholder">Jean-Luc Marraud, agriculteur à Chantillac en Charente.</em>
« L’assolement en commun nous a permis de maintenir des grandes cultures sur nos exploitations des deux Charentes »

Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures