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Levures pour le vin : comment bien faire son choix en levure de vinification ?

Plus de 250 souches de levures sélectionnées pour le vin sont disponibles dans le commerce. Voici les clés pour faire votre choix, que votre vin soit rouge, blanc, rosé ou effervescent. 

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Bien choisir sa levure est indispensable pour un bon déroulement de la FA et pour obtenir le profil aromatique souhaité.
© P. Cronenberger


 

Quelle est la couleur du vin à vinifier ? 

Le premier critère de choix des levures pour le vin est la couleur du vin à produire. Ce critère va largement conditionner le milieu auquel la levure va devoir s’adapter (température de fermentation, résistance à l’alcool et au sucre). « Les moûts blancs sont plus difficiles à vinifier car leur turbidité est plus faible, indique Marie-Charlotte Colosio, microbiologiste à l’IFV. Les souches adaptées aux blancs sont plus robustes. Elles sont aussi souvent préconisées pour les rosés car l’itinéraire technique est similaire. » Pour les moûts rouges, la sélection est davantage liée au degré d’alcool, à la plage de température optimale, au profil aromatique et à l’extraction de la couleur. 

 

Quel type de levurage souhaitez-vous faire ? 

Les reprises de fermentation ou les prises de mousse nécessitent des levures assez robustes, capables de s’adapter dans un milieu avec un taux d’alcool déjà élevé. Pour les reprises de fermentations, il faudra rechercher une souche fructophile, car le milieu contiendra plutôt du fructose, à la différence de la prise de mousse, où glucose et fructose seront présents (le glucose provenant de la liqueur de tirage). 

Quel est l’impact aromatique des levures pour le vin que vous recherchez ? 

Souhaitez-vous que la levure soit plutôt neutre ou ait un impact aromatique, comme la production d’arômes floraux ou fruités d’origine fermentaire ? Certaines souches sont aussi sélectionnées pour leur aptitude à révéler des composés aromatiques (thiols, par exemple). Les levures recommandées pour un cépage peuvent être intéressantes si on veut travailler la typicité. 

 

Les conditions du milieu sont-elles difficiles pour la levure de vinification ? 

À partir de 14 % vol. d’alcool sur vin fini, il est préférable de vérifier que la levure soit capable de s’adapter. De même, si vous avez régulièrement des moûts carencés en azote et que vous ne souhaitez pas apporter de complément azoté, choisissez des levures avec de faibles besoins azotés. 

 

Quel est le coût d'une levure pour le vin ? 

Le prix est un facteur à considérer. Il est surtout discriminant pour les non-Saccharomyces, plus onéreuses ou les levures bio

 

Faut-il opter pour des levures de vinification bio ou non ? 

Il existe actuellement moins d’une dizaine de levures certifiées bio sur le marché. L’utilisation de levures sèches actives (LSA) non certifiées bio est autorisée par le cahier des charges de la vinification biologique si la souche commerciale n’existe pas en bio. La faible production de SO2 peut être un critère recherché pour réaliser des vins sans soufre. 

 

Levure Sacch ou non-Sacch, votre cœur balance ? 

Les levures non-Sacch se diversifient 

Initialement choisies pour augmenter la complexité aromatique, les levures non-Saccharomyces ont désormais élargi leur palette d’action. Elles peuvent jouer un rôle dans l’assimilation ou la dégradation de substrats, comme l’acide malique. Elles peuvent produire des molécules d’intérêt (glycérol…), participer à la réduction du taux d’éthanol, contribuer à l’acidification ou assurer une bioprotection préfermentaire. 

Les levures non-Sacch n’assurent pas une fermentation complète 

Malgré tout, ces levures des genres Schizosaccharomyces, Torulaspora, Candida, Hanseniaspora, Pichia, Lachancea ou Metschnikowia ne survivent pas à plus de 10-12 % d'alcool et ne peuvent donc pas assurer une fermentation complète dans la plupart des cas. L’ensemencement avec une Saccharomyces reste indispensable pour assurer la fermentation alcoolique

 

Quelle est la disponibilité commerciale des différentes souches de levures pour le vin ? 

En pratique, le choix d’une levure pour le vin est souvent réduit à la gamme accessible chez les distributeurs ou les œnologues locaux. Cette « présélection » de levures adaptées aux spécificités régionales simplifie le choix des vinificateurs. S’en tenir à une levure qui fonctionne bien habituellement et tester une nouveauté en petit volume peut aussi constituer une stratégie. 

 

Tableau : les critères pour bien choisir sa levure pour le vin 

Je vinifie du vin blanc ou du rosé

Je vinifie du vin rouge

Je choisis une souche plus robuste, adaptée à une température de fermentation basse et un débourbage serré si nécessaireJe tiens compte de la composition attendue de mon moût, notamment en cas de taux d’alcool supérieur à 14 %, je vérifie que ma levure peut s’adapter

Pour connaître les caractéristiques des souches de levures, se référer aux données des fabricants ou aux fiches levures de l’IFV.

 

Quel est l’impact aromatique recherché pour mon vin ?

Je souhaite rester au plus près du terroir

Je souhaite maximiser l’apport aromatique

Je souhaite mettre en valeur la typicité régionale

Je choisis une levure à impact aromatique neutre (ex : IOC 182007, 522 Davis)Je choisis une souche connue pour produire des arômes fermentaires (ex : Lalvin 71B pour des notes amyliques) ou adaptées à un cépage (ex : levures « thiol » pour le sauvignon comme Safoeno SH12, IOC BE thiols, Zymaflore VL3, Zymaflore X5)Je choisis une levure sélectionnée pour un terroir (ex : L1515 pour les crus du Beaujolais, Révélation terroir, Safoeno SC 22)
  
Voir la liste complète sur le site de l’IFVLire aussi : https://www.reussir.fr/vigne/levures-de-terroir-en-oenologie-passer-avant-tout-par-une-definition

 

J’ai des besoins particuliers pour mon vin ? 

Je veux assurer une reprise de fermentation ou une prise de mousse

Je veux vinifier en bio

Je veux diversifier les populations de levures

Je choisis une levure robuste, capable de s’adapter dans un milieu avec un taux d’alcool déjà élevé et appréciant le fructose dans le cas des reprises de fermentations.Je choisis une levure certifiée bio (il en existe une dizaine), éventuellement avec une faible production de SO2. Le cahier des charges bio admet l’utilisation de levures non bio si la souche n’existe pas certifiée bio.Je choisis un mélange à base de Saccharomyces et de non-Saccharomyces. Initialement utilisées pour augmenter la complexité aromatique, les levures non-Saccharomyces ont élargi leur palette d’action. Elles peuvent jouer un rôle dans l’assimilation ou la dégradation de substrats, comme l’acide malique. Elles peuvent produire des molécules d’intérêt (glycérol…), participer à la réduction du taux d’éthanol, contribuer à l’acidification ou assurer une bioprotection préfermentaire.
Voir la liste des levures adaptées à une reprise de fermentation sur le site de l’IFVVoir la liste des levures en bio sur le site de l’IFVLire aussi https://www.reussir.fr/vigne/vinification-comment-bien-utiliser-les-levures-acidifiantes-lachancea-thermotolerans
Voir la liste des levures adaptées à une prise de mousse sur le site de l’IFV  

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