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Quand les porcs engraissent en pension

Faute de pouvoir se développer, de gros élevages choisissent la sous-traitance. Ils sont surtout Bretons.

La mise en pension des porcs se développe depuis 1998, première année où les enquêtes porcines du Scees ont permis de mesurer l’importance de ce mode d’élevage, révèle une étude publiée aujourd’hui par le ministère de l’Agriculture. L’élevage en sous-traitance concernait 10 % des porcs à l’engraissement en novembre 1998 et 12 % en 1999. Il porte, à la fin novembre 2003, sur 14 % de ces animaux. Les porcs en pension appartiennent dans leur immense majorité à des exploitants agricoles. Les fabricants d’aliments et les abattoirs, un moment tentés par cette forme d’intégration, n’interviennent plus que pour 100 000 animaux dans ce mode d’élevage. Les 1 700 éleveurs qui s’y adonnent transfèrent par ce biais quelque 1,2 million d’animaux. Cela représente en moyenne le quart du cheptel porcin qui leur appartient.

Les cheptels limités par une autorisation

La mise en pension est surtout utilisée par des éleveurs qui disposent de gros cheptels. En 2003, plus de 60 % des porcs mis en pension appartiennent à des producteurs qui ont déjà au moins 2 000 porcs dans leur propre élevage. Près de 25 % sont la propriété d’éleveurs qui en ont de 1 000 à 2 000. La quasi-totalité des donneurs d’ordre dispose de plus de 450 animaux et ne peuvent agrandir leur cheptel sans autorisation. D’où l’intérêt de confier une partie des animaux à d’autres éleveurs. En 2003, les animaux élevés en sous-traitance sont pour une petite moitié situés dans des élevages de moins de 450 porcs. Les autres sont placés à 40 % dans des élevages de moins de 1 000 porcs et à 16 % dans de plus grands élevages.

Le manque de terres agricoles constitue une forte motivation pour les donneurs d’ordre. On dénombre dans leurs élevages une moyenne de 40 porcs par hectare de SAU et bien plus dans les grandes unités. Près de 80 % vendaient ou cédaient du lisier de porc à un autre agriculteur en 2001. Autre explication de la mise en pension : le manque de place pour les porcs à l’engraissement.

Les quelque 3 000 éleveurs qui accueillent les animaux ne financent ni les animaux ni la nourriture. Mais ils apportent les bâtiments, l’eau, l’électricité et la force de travail. Un peu plus d’un millier, spécialisé dans l’élevage des granivores, n’exerce pas d’autre activité agricole significative. Les autres sous-traitants sont avant tout des éleveurs bovins laitiers.

A la tête des plus grosses exploitations, les éleveurs bretons sont les principaux donneurs d’ordre. Ils sont 1 300 à confier 870 000 animaux, soit 19 % du cheptel à l’engraissement. Sur l’ensemble de la Bretagne, le nombre d’animaux confiés est très proche de celui des porcs accueillis. La mise en pension ne permet donc guère « d’exporter » hors de la région les déjections porcines. Ce mode d’élevage des porcs est principalement pratiqué par des éleveurs naisseurs-engraisseurs à destination des engraisseurs. A la tête des plus gros élevages, les naisseurs-engraisseurs confient plus de 900 000 des 1,2 million de porcs mis en pension.

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