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Le contrat-cadre viande bovine entre Elvea, SVA et Intermarché en pratique

L'association d'organisations de producteurs Elvea OP, l'abatteur SVA et Intermarché ont officialisé le 21 juin 2022 leur contrat-cadre conforme à Egalim2.

De g à d : Jérôme Lebec, directeur général filière boeuf SVA, Philippe Auger, président d'Elvea OP, Yves Audo, en charge des relations agricoles du groupement Les Mousquetaires et John Aufret, éleveur au Gaec du Haut Matry (Eure)
© S.Bourgeois

Elvea OP, association d’organisations de producteurs d’Elvea France, Agromousquetaires via l'abatteur SVA et l'enseigne Intermarché ont officialisé le 21 juin 2022 la signature pour trois ans d’un contrat cadre conforme à Egalim2.

Le prix déterminable de vente des animaux porte à 70 % sur l'indicateur de référence national de prix de revient et à 30 % sur le prix du marché. La viande peut être vendue sous la marque ombrelle « un éleveur près de chez vous », en label rouge, ou encore dans le cadre de la démarche « Les éleveurs vous disent merci ».

Une négociation nationale et des contrats de proximité

Ce contrat-cadre est une trame complète dont peuvent s'emparer les organisations de producteurs du réseau Elvea et les magasins Intermarché pour s'organiser, dans l'objectif d'apparier un ou des éleveur(s) avec un point de vente voisin des exploitations.

Déjà 270 points de vente ont rejoint cette organisation pour leur rayon viande bovine (traditionnel et libre service) et potentiellement 350 à 400 pourraient être concernés dans toute la France. Les volumes contractualisés "ne sont pas très importants pour le moment" et il est difficile de savoir quelle ampleur ils prendront, car les magasins Intermarché étant indépendants, ils décident de leurs approvisionnements.

 

 

"Ce contrat cadre est conforme en tous points à la loi Egalim2" explique Jérôme Lebec, directeur général filière bœuf pour Agromousquetaires (SVA). "Nous avons travaillé avec Elvea sur ce sujet depuis longtemps, et la reconnaissance de l’association d’OP en début d'année a permis d'aboutir."

"La rédaction de ce type de contrat-cadre est une démarche complexe et assez longue, et il faut de la bonne volonté de chaque côté" explique aussi Philippe Auger, éleveur, président d'ElveaOP, qui a salué la participation de SVA.

Pour Yves Audo, chef d’entreprise Intermarché en charge des relations agricoles, "chacun y gagne en visibilité, ce qui permet de travailler et d’investir." Les magasins sécurisent leur approvisionnement. "Pour nous, distributeurs, travailler en contractualisation est une contribution à la transition agricole en France."

Les signataires revendiquent travailler en totale transparence. "La grille des prix est donnée aux éleveurs, et c’est toujours exactement ce prix annoncé qu’ils touchent." 

En pratique, l'application de ce contrat a démarré le 13 avril 2022, et deux mois mois plus tard, étant donné l’évolution très rapide de la conjoncture exceptionnelle de cette année, il est déjà amené à évoluer. « Les clauses de renégociation sont rédigées très précisément dans le contrat, ce qui permet une mise en application rapide et efficace pour toutes les parties » estime Jérôme Lebec.

Une plus-value est attribuée en fonction de la race, et pour les génisses, ainsi que pour les animaux en label rouge. Et l'éleveur dispose d'une garantie de toucher au minima la cotation valorisée d'une plus-value liée aux actions engagées en élevage.

Pour la filière "Un éleveur près de chez vous", les conditions d'élevage intègrent un audit Boviwell, un suivi environnemental avec Cap'2Er, une sensibilisation à la démarche Ecoantibio, et le pâturage des animaux pendant six mois sur les douze mois qui précèdent la phase de finition.

 

 

 

Gaec du Haut Matry dans l'Eure : "Toutes nos femelles sont contractualisées avec l'Intermarché d'à côté"

Au Gaec du Haut Matry, à Sainte-Marie d’Attez dans l’Eure, John Aufret et Yann Quilgars sont adhérents à Elvea Normandie. Toutes leurs femelles de boucherie soit 35 à 40 bêtes par an sont sous contrat entre Elvea Normandie, SVA et le magasin Intermarché de Verneuil-sur-Avre, situé à une dizaine de kilomètres de l'élevage. Contrat qui a été conclu à partir du contrat-cadre d'Elvea OP. 

Ce contrat porte ainsi sur plus de 50 % de leur chiffre d’affaires en bovins viande. Une organisation que les éleveurs ont pu tester sous une forme assez proche depuis deux ans et demi, et qu'ils ont bien apprécié à des moments où les cotations n'étaient pas aussi hautes qu'actuellement.

Avec une centaine de vêlages en race Blonde d’Aquitaine et une petite dizaine en race Parthenaise, c’est pas loin d’une femelle par semaine qui est vendue. "C'est toute une organisation pour jongler entre la génétique et les réformes, et toujours avoir plusieurs bêtes presque prêtes à partir", explique John Aufret. "Car  côté mâles, j'élève des jeunes bovins de moins d’un an et je fais des lots d'animaux très homogènes en âge, avec des vêlages bien groupés sur deux périodes." 

Ses femelles de boucherie sont abattues autour de 540 kgC, en moyenne à l’âge de 5,5 ans. "Avec cette organisation, le renouvellement a eu tendance à s'accélerer." Un autre éleveur voisin complète l’approvisionnement du rayon du magasin, en fournissant une dizaine de femelles de boucherie par an.

Le ciseau se resserre en ce moment sur ce type d’animaux. Le coût alimentaire en ration sèche a bien davantage progressé que d’autres régimes de finition, et les cotations des blondes et parthenaises ont moins grimpé que celles des catégories de conformations en-dessous. La ration d'engraissement est composée à 2/3 des céréales de l’exploitation (blé et orge), et 1/3 d’un aliment acheté (luzerne deshy, lin en plaquettes et en grain, drêches de blé) avec du foin de luzerne. « Le contrat amortit une partie de cet effet. Je vais aussi introduire dans la ration des jeunes bovins de l’enrubannage de luzerne pour économiser sur les concentrés. »

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