Aller au contenu principal

La FNB et les JA manifestent devant le ministère de l'Économie pour dénoncer la stigmatisation de l'élevage bovin

Ce jeudi 25 mai, la Fédération nationale bovine (FNB) et Jeunes Agriculteurs se sont réunis devant le ministère de l'Économie pour mener une action « coup de poing ». Déjà vivement agacés par les actes « provocateurs » de Bruno Le Maire ces dernières semaines, les préconisations du rapport de la Cour des comptes ont été la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les éleveurs attendent des explications du gouvernement. 

Ce jeudi 25 mai 2023, la Fédération nationale bovine et Jeunes Agriculteurs se sont rassemblés devant le ministère de l'Economie et des Finances pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis des propos tenus par Bruno Lemaire sur le secteur de l'élevage.
Ce jeudi 25 mai 2023, la Fédération nationale bovine et Jeunes Agriculteurs se sont rassemblés devant le ministère de l'Économie et des Finances pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis des propos tenus par Bruno Lemaire sur le secteur de l'élevage.
© L.Pouchard

« En tenant de tels propos, ce sont 500 000 emplois directs (ndlr : liés aux filières de ruminants) et tout un maillage territorial qui se voient menacés », s'insurge Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB), lors de la manifestation tenue rue de Bercy. Le 17 mai dernier, le ministre de l'Économie inaugurait la nouvelle usine de la société Happyvore, qu'il targuait comme étant « l’exemple parfait de ce que nous voulons construire avec le projet de loi Industrie Verte », avant de dénigrer ouvertement les filières animales. 

Le rapport de la Cour des comptes qui a suivi, préconisant la « nécessaire réduction » du cheptel bovin pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre, a attisé davantage encore la colère des éleveurs allaitants. Les grandes lignes du nouveau Plan Climat présentées le même jour par la Première ministre suscitent également de vives inquiétudes sur la place de l'élevage dans notre pays. 

Lire aussi | Elevage : stop à la stigmatisation ! (25/05/23)

Vers une hausse de la viande importée dans les assiettes des Français

Dans un communiqué la veille, l'interprofession du bétail et des viandes (Interbev) déplorait que « l'enjeu climatique soit trop souvent réduit aux seuls enjeux liés au carbone ». « Il est indispensable de considérer tous les atouts environnementaux liés à la durabilité de l'élevage herbivore français », évoque-t-elle. Car, rappelons-le, « avec 13 millions d’hectares de prairies permanentes, temporaires et de parcours herbagers en France, l’activité d’élevage de bovins, majoritairement herbagère, compense en moyenne 1/3 de ses émissions de gaz à effet de serre ».

Quant à la réduction du cheptel bovin français, celle-ci est déjà bien entamée et s'accélère encore. « En l'espace de sept ans, la France aura perdu un million de vaches d'ici la fin de l'année 2023 », alerte Patrick Bénézit. Alors que dans le même temps, la consommation de viande bovine mesurée par bilan résiste. «  Ce déséquilibre avec le déficit de production conduit à des importations en forte hausse dans le disponible consommable, de l'ordre de 25 % », poursuit le président de la FNB. 

Sans parler des accords de libre-échange qui se multiplient et des centaines de milliers de tonnes de viande venues du bout du monde qui menacent d'entrer sur notre territoire. Parmi les plus récents figure le traité commercial avec l'Australie : « un contingent d'importation de 24 000 tonnes de viande bovine a été proposé par les négociateurs européens. Nous n'en sommes qu'au début des négociations donc il s'agit certainement d'un minimum », avance Patrick Bénézit. 

Les éleveurs pointent là encore les incohérences politiques totales du gouvernement et plus largement de la Commission européenne. Ils attendent des rencontres prochaines avec la Première ministre, et entendent plaider pour un plan de sauvetage de l'élevage au vu de la gravité de la situation pour l'avenir de la filière.

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveuse avec des bovins dans une stabulation sur paille</em>
Femmes en élevage : la santé des éleveuses encore pénalisée par du matériel inadapté

Les éleveuses présentent plus de risques que les éleveurs de développer des troubles musculosquelettiques, car les équipements…

vaches charolaises bourgogne prairie
Des aides régionales pour les baisses de naissance de veaux liées aux épizooties

En avril, plusieurs régions ont débloqué des aides exceptionnelles sur des fonds Feader pour les agriculteurs touchés par la…

<em class="placeholder">contention bovins maquette 3D</em>
Élevage bovins viande : « nous avons conçu notre contention en 3D »

David Maréchal, éleveur situé dans l’Ain, et Guillaume Dusautoir, dans l’Oise, ont tous deux été accompagnés par un…

Près de 200 000 veaux allaitants manquent déjà à l’appel pour la campagne de vêlages 2024-2025

Entre août 2024 et mars 2025, le nombre de naissances de veaux de mère allaitante a baissé chaque mois d’entre 6 et…

<em class="placeholder">vaches charolaises suitées au pré</em>
Location de bovins : comment fonctionne le bail à cheptel ?

La location d’animaux peut constituer un outil de transmission progressive du cheptel dans un cadre familial ou entre tiers.…

marché de bétail vif de Laissac
Marchés de bétail vif : le nombre d’animaux diminue mais les apporteurs restent fidèles aux marchés

Les quarante-deux marchés adhérents à la FMBV ont perdu 5,8 % d'animaux sur l'année 2024, ce qui représente un résultat…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande