Grégam Volailles a six mois pour se redresser
Dans le Morbihan, la SAS Grégam Volailles dispose d’un délai de six mois pour trouver un partenaire industriel, financier ou commercial, et ainsi se tirer du mauvais pas dans lequel elle s’est placée, un an seulement après sa création.
La société (56 salariés permanents et une vingtaine d’intérimaires) a été placée en redressement judiciaire avec période d’observation de six mois, le 5 janvier dernier, par le tribunal de commerce de Vannes (Morbihan). Cette société d’abattage et de découpe de canards a été constituée en mars dernier avec les actifs de la SAPOD, établissement industriel qui appartenait auparavant au groupe Le Gastronome (Pays de la Loire).
Le président-directeur général et fondateur de Grégam Volailles, Pierre Leroux, explique avoir connu une année plutôt spéciale : création de services informatiques et commerciaux pour faire du site industriel une entreprise à part entière ; abattage et découpe de dindes à façon le temps de lancer la production d’animaux vivants chez les fournisseurs. La dinde a été définitivement abandonnée lorsque Grégam Volailles a récupéré sous contrat certains volumes de canards que Doux lui sous-traite depuis la fermeture, en 2004, de son usine de Malansac (Morbihan).
Dans le canard maigre à rôtir (canard de Barbarie), Pierre Leroux a depuis le début une stratégie claire : « faire de l’artisanat haut de gamme en visant les boucheries charcuteries de qualité, grossistes, restauration commerciale de type chaîne et industriels », dit-il. Il souligne que Grégam Volailles use, comme seulement quatre à cinq abattoirs de canards en France, d’un plumage spécifique -à sec par cire chaude.
Trop d’optimisme ?
Seulement, il a fait preuve d’un peu trop d’optimisme sur la date du redressement des cours, avoue-t-il.
La reprise ne s’est produite qu’en octobre. Le plan de charges a été plein à la fin de l’année (80 000 canards abattus et découpés par semaine), et a logiquement baissé en période d’après fête à un rythme hebdomadaire de 65 000 canards/ semaine. M. Leroux indique que « le plan de charges pour 2005 est tout à fait satisfaisant […], suite aux restructurations récentes de ce secteur ». Il reste juste à éponger les pertes du premier exercice de Grégam Volailles. M. Leroux se refuse à donner le chiffre d’affaires qu’il prévoit de réaliser en 2005 avec « le plan de charges soutenu » qu’il évoque.