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Les produits de l’élevage ont un rôle majeur à jouer pour lutter contre la faim dans le monde

Les produits de l'élevage permettent de lutter contre la sous-nutrition. C’est ce qu’affirme l’UN Nutrition dans un rapport publié ce 9 juin. De nombreux experts des questions d’agriculture, d’alimentation et de santé au niveau mondial ont contribué à ce travail orchestré la plateforme de l’ONU.  

Elevage bovin en Afrique de l'ouest. (archives)
© AVSF (Agronomes et vétérinaires sans frontières)

L’UN nutrition, entité de l’ONU (Organisation des Nations unies), vient de publier un rapport sur Les aliments issus de l’élevage et les régimes alimentaires sains et durables Livestock-derived foods and sustainable healthy diets »). De nombreux experts, notamment du Programme alimentaire mondial (PAM), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Institut international de recherche sur l'élevage (ILRI), de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Fonds international de développement agricole (FIDA), ont contribué à ce travail. La sortie de ce document de 48 pages en anglais a fait l’objet d’un webinaire ce mercredi 9 juin.

Déséquilibre de la consommation de produits animaux dans le monde

Le rapport pointe le déséquilibre de la consommation de produits animaux dans le monde :  certaines régions en mangeant trop et d'autres pas assez. « Les aliments dérivés de l'élevage peuvent avoir des conséquences sur la santé humaine s'ils sont absents ou déficients du régime alimentaire de certains groupes vulnérables, ou s'ils sont consommés en excès par d'autres, » observent les experts.

Dans certaines populations, les tendances montrent une augmentation de la consommation au-delà de ce qui est nécessaire pour la santé. Le document de travail reconnaît que des preuves de plus en plus nombreuses établissent un lien entre une consommation excessive de viande rouge (consommation de viande transformée, en particulier) et un risque accru de cancer et de maladies cardiovasculaires. Les preuves sont moins évidentes pour les autres produits de l’élevage : œufs et produits laitiers.

Lire aussi : Anne Mottet, femme de Thomas Pesquet, défend le plancher des vaches

A l’opposé le rapport assure que les populations ont des besoins élevés en nutriments biodisponibles à certaines périodes de la vie pour soutenir la croissance et le développement, par exemple, dans la petite enfance, à l'âge scolaire et à l'adolescence, pendant la grossesse et l'allaitement.  « Les aliments dérivés de l'élevage peuvent constituer des sources précieuses de protéines et de minéraux pour répondre à ces besoins, notamment dans les contextes où les ressources sont limitées, » affirme l’étude.

Dans ses conclusions, le rapport indique que le type d'animal, l'activité agricole et la structure du système de production sont importants en termes de conséquences environnementales, mais créent également des opportunités. Les systèmes de production animale mixtes liés aux activités de culture offrent la possibilité d'atténuer les incidences environnementales. L'impact environnemental le plus important de l'élevage provient des émissions de gaz à effet de serre, mais il y a aussi d'autres effets, liés à la biodiversité, à l'utilisation de l'eau et à la perturbation des flux de nutriments. Le changement climatique peut également avoir un impact négatif sur la production animale, en particulier pour les petits producteurs, précise encore le document de l’ONU.

Recommandations des organismes de santé publique

Selon le rapport sur la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde (Sofi 2020), le caractère abordable d'une alimentation saine est un défi crucial pour trois milliards de personnes. L'accès équitable à des aliments de haute qualité est un impératif pour des systèmes alimentaires durables et sains. « Le contexte et la toile de fond de la santé publique devraient guider la prise de décision concernant les recommandations relatives aux aliments provenant de l'élevage dans l'alimentation, » estime l’ONU dans son rapport.

« Les systèmes alimentaires mondiaux devraient épouser les principes du commerce équitable, des pratiques environnementales saines et de l'accès à une alimentation diversifiée et de qualité pour tous. Les petits producteurs, qui sont vulnérables à la fois à la pauvreté et à la malnutrition, devraient être ciblés pour améliorer l'accès à des aliments et à des intrants de production animale de haute qualité » suggère encore l'organisation dans les conclusions de son rapport .

Le document synthétise les preuves du rôle des aliments issus de l’élevage dans les régimes alimentaires sains et durables. Son objectif est d’apporter des éléments d’information solides pour étayer les discussions politiques et la communication. « Des engagements institutionnels sont nécessaires pour générer la volonté politique et l'action nécessaires pour ancrer les aliments dérivés du bétail dans des régimes alimentaires sains et durables ».

 

L’UN Nutrition est une plateforme créée en 2021 pour succéder à l'UNSCN. C’est un mécanisme de coordination entre différentes agences de l'ONU autour des questions de nutrition. Son objectif est de favoriser un dialogue ouvert, substantiel, prospectif et constructif entre les agences des Nations Unies sur leurs stratégies et efforts respectifs en matière de nutrition. La plateforme doit aussi contribuer à la formulation d'approches, de positions et d'actions mondiales alignées et collaboratives pour répondre aux multiples facettes des défis complexes de la nutrition. Elle veut contribuer à dépassionner le débat entre les partisans des régimes uniquement à base de végétaux et les partisans de la consommation de viande. UN Nutrition estime pouvoir jouer un «  rôle de premier plan dans l'orchestration d'un effort concerté (...) ».

(Aide à la traduction www.DeepL.com)

 

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