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Les producteurs d’échalotes traditionnelles veulent faire respecter la réglementation

Face à l’arrivée de nouvelles variétés d’échalotes de semis, les producteurs d’échalotes traditionnelles interpellent les élus pour faire respecter la réglementation européenne et mieux informer les consommateurs.

Concernant l'échalote traditionnelle, Adrien Corre (au centre), Eric Porhel (à droite) et Bernard Cadiou lancent un appel aux politiques pour qu’ils fassent appliquer la ...
Concernant l'échalote traditionnelle, Adrien Corre (au centre), Eric Porhel (à droite) et Bernard Cadiou lancent un appel aux politiques pour qu’ils fassent appliquer la réglementation européenne.
© Collectif Echalote traditionnelle de Bretagne

« Cela fait plus de 20 ans que l’échalote de semis se développe, grignotant les parts de marché de l’échalote traditionnelle en profitant de sa renommée, alors que ce sont des oignons. Il faut faire appliquer la réglementation européenne et arrêter les tromperies et la concurrence déloyale ». Adrien Corre, président de la Section nationale Echalote, Eric Porhel, de l’Association des producteurs libres et Bernard Cadiou, président du Collectif de l’Echalote traditionnelle de Bretagne, nous ont relayé leur appel aux politiques et associations de consommateurs. « Un cadre réglementaire existe au niveau européen pour différencier échalote et oignon, avec le protocole de l’OCVV (*), souligne Adrien Corre. Pourtant, depuis 20 ans, les Pays-Bas inscrivent au catalogue Echalote, des variétés de semis toujours plus proches de l’oignon ».

Lire aussi : Inflation : l’échalote bretonne souffre des arbitrages économiques du consommateur

Le semis et la récolte de ces produits étant mécanisés (alors que l’échalote traditionnelle nécessite 300 h/ha de travail), ils sont proposés à des prix inférieurs à ceux de l’échalote traditionnelle, leur permettant de gagner des parts de marché. 15 à 20 variétés estampillées échalote de semis, mais en réalité des oignons, seraient aujourd’hui commercialisées. Et alors que la consommation augmente en Europe, les ventes d’échalote traditionnelle stagnent. « En France, la consommation d’échalote diminue, confirme Adrien Corre. Cette saison, seul l’export en Allemagne et en Italie permet aux producteurs d’échalote traditionnelle de s’en sortir ».

Lire aussi : L’échalote de Bretagne veut une IGP pour contrer l’échalote de semis

Plus de transparence et de contrôle

En 2022, les Pays-Bas ont à nouveau inscrit comme échalote la variété Innovator, de Bejo, résistante au mildiou, pourtant clairement un oignon selon le protocole de l’OCVV. Dernièrement, un oignon allongé a encore été lancé par les hollandais sous un nom commercial évoquant l’échalote. « Le protocole de l’OCVV doit être respecté par tous les pays, insiste le collectif. Nous avons rencontré des élus locaux, nationaux et en avons parlé au ministre de l’agriculture. L’appui des politiques est primordial pour faire appliquer la réglementation européenne. » Le collectif demande aussi la transparence des notations des variétés, le contrôle de l’application du protocole OCVV par un organisme indépendant et une un étiquetage plus fiable et clair des alliums en magasin. Il demande aussi une présence plus importante de la répression des fraudes dans les magasins et restaurants. Enfin, ils réclament le reclassement d’Innovator au Catalogue Oignon et l’interdiction d’inscrire une nouvelle variété de semis au catalogue Echalote en l’absence de consensus entre la France et les Pays-Bas.

En France, 35 000 à 40 000 tonnes d’échalotes traditionnelles sont produites chaque année pour 80 % d'entre elles en Bretagne et en Pays de Loire. La filière rassemble 200 producteurs et 20 entreprises de conditionnement et expédition, pour 50 M€ de chiffre d’affaires et 3000 emplois.

* Office communautaire des variétés végétales

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