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L’enjeu de la souveraineté alimentaire en France, en 5 chiffres clés

Le 18 mai dans le cadre de la semaine de l’agriculture française, le Caf organise avec le Ceneca un grand rendez-vous sur la Souveraineté alimentaire. Retour sur cet enjeu dont l’importance a été mise en exergue par la crise de la Covid-19 en cinq chiffres clés.

Souveraineté alimentaire

La souveraineté alimentaire sera au coeur d'un « grand rendez-vous » virtuel avec les décideurs politiques, organisé le 18 mai par le conseil de l’agriculture française (Caf), qui regroupe les JA, FNSEA, Chambres d’agriculture et Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du Crédit agricoles) en partenariat avec le Ceneca avec la participation d’Emmanuel Macron.

Inscriptions et programme à retrouver : ici

« Si rien n'est fait, la souveraineté est en danger », a déclaré mardi 11 mai la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, lors d'une présentation de cet événement, qui se veut le point d'orgue d'une « semaine de l'agriculture française » organisée à partir de de jeudi 13 mai et jusqu'au 24 mai pour se substituer au salon.

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Introduit par Julien Denormandie, cet évènement comprendra deux tables rondes. La première intitulée « souveraineté alimentaire, avons-nous encore le choix ? » fera notamment intervenir François Bayrou, Haut-Commissaire au plan, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des finances et de la relance, chargée de l’industrie. La deuxième intitulée « souveraineté alimentaire, en avons-nous les moyens ? » réunira notamment le député européen Pascal Canfin et Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France.

Lire aussi : Agriculteurs, agricultrices, posez votre question sur la Souveraineté alimentaire

Ce colloque sera l’occasion de faire un état des lieux de la France par rapport à sa souveraineté alimentaire. Il s’agira de vérifier dans quelle mesure celle-ci est menacée et d’en analyser les forces et les faiblesses. Retour en cinq chiffres sur l’enjeu de la sécurité alimentaire perçu à nouveau par les décideurs publics à l’occasion de la crise de la Covid-19.

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  • 77 milliards d’euros, c’est la valeur de la production agricole française en 2019, selon Eurostat. L’Hexagone figure ainsi de loin à la première place du classement européen, loin devant l’Allemagne (58,2 milliards d’euros) et l’Italie (57,8 milliards). L’excédent commercial agroalimentaire français de près de 8 milliards d’euros en 2019. Mais ce solde est passé de 6 milliards d’euros à zéro en dix ans avec l’Union européenne. Selon un rapport sénatorial de 2019, « l’excédent agricole français tend même à disparaître et la France pourrait connaître son premier déficit agricole en 2023 ».

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  • 4,6% c’est la part que la France représentait dans les exportations mondiales de biens agricoles et alimentaires de produits alimentaires en 2018 (selon l’OMC) contre 10,2% en 1990. Le poids de la France dans les exportations mondiales de biens agricoles et alimentaires a été divisé par deux entre 1998 et 2017, souligne l’assemblée permanente des Chambres d’agriculture dans son rapport sur la compétitivité du secteur agricole et alimentaire publié en janvier dernier. « Cette rupture est désormais parfaitement repérable entre un avant et un après 2000. La France a été successivement supplantée par les Pays-Bas, par l’Allemagne, et plus récemment par la Chine et par le Brésil », peut-on lire dans le rapport.

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  • 40% des légumes que nous consommons en France sont importés et 60% des fruits, selon l’interprofession des fruits et légumes frais (Interfel), contre respectivement 28% et 43% en 2000. La surface des vergers a reculé de 14% en 10 ans et de 40% en 20 ans avec une baisse de la production de fruits en France de 17% entre 2010 et 2019 en volume. En seulement 5 ans, le solde commercial des fruits en tonnage a reculé de 32%, il a été divisé par deux en dix ans. En légumes, la surface cultivée en France a reculé de 13% en 20 ans, alors que, dans le même temps, elle a augmenté de 53% en Allemagne et 29% aux Pays-Bas. Ce recul est particulièrement marqué pour les carottes, les oignons, ou les asperges, mais aussi la tomate.
  • Un poulet sur deux consommé en France est importé, une proportion qui grimpe aux trois quarts en restauration collective, selon l’interprofession de la volaille Anvol. Le solde commercial français en produits de volaille est ainsi devenu déficitaire pour la première fois en 2015 et ne cesse de se creuser au profit de ses concurrents européens (principalement la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas) qui ont investi le secteur de la restauration hors foyer dans l’hexagone.

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  • Un quart de la production porcine consommée en France est importé alors que nous produisons davantage de porc que nous en consommons. La France exporte 800 000 tonnes de porc dont 64% dans l’Union européenne et le reste surtout en Asie et importe 600 000 tonnes de porc, surtout d’Espagne et d’Allemagne. La balance commerciale est excédentaire en volume mais déficitaire en valeur, car la France importe des pièces nobles et surtout des jambons, selon la fédération nationale porcine.

 

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