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Le salon de l’Agriculture, théâtre d’un meurtre…

Le salon international de l'Agriculture bat son plein. Les animaux et les visiteurs sont nombreux. C’est dans l’enclos de la truie de Chine baptisée Goulue que l’on retrouve le corps d’un homme, en partie dévoré par la bien nommée. Qui est-il ? Pourquoi se trouve-t-il là ? S’agit-il d’un agriculteur ou d’un visiteur ? Y aurait-il une brebis galeuse chez les éleveurs ? Quelles ont été les circonstances de sa mort ? Autant d’énigmes que va devoir résoudre l’enquêteur Gray.  A la recherche de témoins et d’informations, le policier arpente les allées de la plus grande ferme de France, ce qui n’est pas sans lui rappeler ses souvenirs d’enfance normande. Il interroge les éleveurs qui, le temps de quelques jours, vivent les impératifs du monde rural en pleine capitale. Tout au long des investigations de son personnage principal (si l’on excepte le mort), l’auteur prend plaisir à mettre en valeur et en scène les différentes races bovines, ces vaches que Yann Gray affectionne tant et qu’il voit comme des mères protectrices et nourricières.  

Les difficultés de l’enquête n’arrêtent pas le policier qui a bien l’intention de résoudre l’affaire coûte que coûte. Il s’interroge sur qui l’homme retrouvé mort pouvait bien être et sur ce qu’il pouvait bien faire dans la vie car aucun élément ne permet de l’identifier. Quelqu’un s’inquiète-t-il de son absence, était-il marié, laisse-t-il derrière lui un bout de chou comme celui qui occupe joyeusement ses moments de connivence à lui, le policier entouré d'êtres empreints d'originalité ?
 

Terre natale

Presque avec délectation, Yann Gray s’immisce dans les coulisses du salon où il côtoie les éleveurs qui dorment sur des lits de camp pour être à proximité de leurs bêtes, les vétérinaires qui soignent tous les bobos des animaux souvent engendrés par le stress et rassurent leurs propriétaires, les agriculteurs qui - suivant leurs accointances régionales - vont faire la fête la nuit dans la capitale et rentrent à pas d’heure ou encore les vigiles qui veillent sur tous les halls endormis.

Afin d'y voir plus clair dans cet enchevêtrement de vies aux trajectoires bien différentes, Yann Gray se rend dans le Cantal pour remonter le fil des existences des protagonistes. Et si la solution se trouvait à la campagne, dans un monde rural où grandissent des enfants de paysans dont l’avenir est tout tracé parce qu’ils vont reprendre l’exploitation familiale, ou bien au contraire dont le futur est à inventer pour fuir la rudesse d’un père et d’un métier dans l'objectif d'enfin vivre ses rêves ? Mais, exilé, oublie-t-on pour autant ses racines, le sol qui vous a vu naître, l’odeur du fumier qu’on respirait  et la terre qu’on faisait glisser entre ses mains ?