Aller au contenu principal

Y a-t-il vraiment trop de lait bio sur le marché ?

La crainte d'une surproduction s'éloigne avec les effets d'une année climatique 2018 catastrophique, et avec les très bons chiffres de la consommation.

© Lactel

Durant l'été, quelques articles ont relayé l'inquiétude de Bioland, organisme certificateur allemand, sur une surabondance de lait bio en Allemagne. "Les Allemands ont eu une arrivée très importante de fermes converties au printemps. Mais l'offre et la demande vont se rééquilibrer, estime Ludovic Billard, président de Biolait (33% de la collecte française). De toute façon, notre marché français est peu sensible au marché allemand. Nos clients demandent de l'origine France. Ils ont compris que le consommateur veut un produit bio cohérent."

En France, les chiffres de la consommation 2017 montraient une baisse des ventes de lait de consommation. "Il y a eu un peu d'affolement, allait-on vivre une crise ? Mais d'une part, les ventes des autres produits laitiers ont progressé de +10 à +26%. D'autre part, cette baisse était liée à un manque d'offre", expose Pierre Moineau, président de Lait bio de France, une association d'OP représentant 40 à 45% de la collecte nationale. Sur les huit premiers mois de l'année 2018, la croissance des ventes(1) est repartie pour le lait conditionné (+27%) et elle est très forte sur les autres produits : de +15% dans l'ultrafrais à + 31% pour les fromages. Le prix moyen est en hausse sur ce début d'année (+4% pour l'ultrafrais à +13% pour le beurre), sauf pour le lait conditionné qui reste stable.

Des ventes qui progressent en volume et valeur

En France aussi il y a eu des arrivées massives de lait bio au printemps. Chez Biolait, cela s'est traduit par des excédents de printemps, qui ont été déclassés en lait conventionnel ou qui sont partis faire des produits industriels, pour ne pas casser la valorisation des marchés bio. "Ce ne sont pas de gros volumes comparés à la collecte annuelle, mais il y a un impact sur le prix du lait moyen. Le prix payé 2018 sera sans doute un peu moins élevé qu'en 2017 (475 €/1000 l avec la qualité)."

Mais le trop plein de lait a été de courte durée. "La filière recommence à être en manque !", assure Biolait. L'OP Lait bio Seine et Loire (335 adhérents livrant Lactalis, Danone, Montsûrs, Saint Père, Sill, Triballat Noyal) fait la même analyse et prévoit un marché à nouveau tendu après le pic printanier de 2019. 

Il manquera peut-être d'offre en 2020

Cette année 2018 est très mauvaise : le printemps très humide n'a pas permis de réaliser des stocks de qualité. L'été chaud et sec a freiné la production et a obligé à entamer les stocks hivernaux. Et les conditions encore très sèches sur le début de l'automne ont poussé les éleveurs soit à continuer de taper dans les stocks, soit à décapitaliser. En conséquence, "depuis septembre, on manque de lait. Et cela pourrait se poursuivre dans l'hiver", ajoute Ludovic Billard.

Au printemps 2019, Biolait aura encore beaucoup d'arrivées en bio et peut-être des excédents de lait à gérer. "Mais si les conditions météo du printemps 2019 sont défavorables, cela atténuera l'envolée de la production et le déclassement." Biolait indique que depuis un an, il y a moins d'éleveurs s'engageant dans une conversion. "Pour l'automne 2019 et le printemps 2020, les nouvelles arrivées de lait bio seront donc plus calmes. Si la consommation continue de progresser fortement, on manquera donc de lait en 2020."

(1) Source IRI-Cniel - ventes en grande distribution et e-commerce

Les plus lus

Astuce d’éleveur : des cannes à pêche transformées en barrière motorisée pour l’accès au pâturage

Franck Hivert, du Gaec Hivert en Mayenne, a installé un moteur de portail de garage sur des cannes à pêche qui servent de…

<em class="placeholder">vache laitière boit de l&#039;eau dans un abreuvoir dans une prairie</em>
Abreuvement au pâturage : position des bacs et débit d’eau sont essentiels

Placer le bac à moins de 150 mètres du fond de la pâture, assurer un bon débit d’eau, ajuster diamètre des tuyaux et…

<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Matthieu Caugant, éleveur dans le Finistère, devant ses vaches laitières</em>
Abreuvement au pâturage : « Des tuyaux de gros diamètre permettent d’alimenter nos 4 km de réseau d’eau pour 80 hectares accessibles »
Au Gaec Roz Avel, dans le Finistère, le réseau d’eau a été refait en même temps qu’une augmentation de la surface pâturable par…
<em class="placeholder">Fabien Louis, éleveur.</em>
« Des abreuvoirs connectés, caméras intelligentes et capteurs pour gagner en performance et en confort de travail dans mon élevage laitier dans le Morbihan »

Au Gaec de la Grée, dans le Morbihan, l’intelligence artificielle pilote l’abreuvement et la gestion de l’ambiance du…

<em class="placeholder">Au premier plan, les génisses de 7-8 mois, au second les génisses de 19-20 mois et au fond les vaches traites. </em>
Élevage laitier : 42 heures par semaine avec des vêlages groupés
Choisir un système en vêlages groupés structure le travail en séquences fortes sur l’année. Enregistrements à l’appui, c’est 42…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière