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« Comment rénover sa stabulation pour la rendre plus performante ? » : exemple avec la ferme expérimentale de Derval

Julien Hamon, conseiller bâtiment à la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique donne les clés pour réfléchir à un projet de rénovation de bâtiment. Illustration avec la ferme expérimentale de Derval dont la rénovation va permettre d’améliorer le bien-être animal et les conditions de travail, pour un coût contenu.

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Sur la ferme expérimentale de Derval, une rénovation est prévue pour adapter le bâtiment aux besoins du troupeau et y améliorer les conditions de travail, tout en contenant les coûts.
© E. Bignon

Après quelques années de bons et loyaux services, la plupart des stabulations montrent des signes d’usure et ne se montrent plus forcément adaptées. Si chaque bâtiment est différent, il y a des étapes communes dans la réflexion de son projet de rénovation. « Il faut commencer par faire le point sur sa stratégie à 10/15 ans, réfléchir à ses objectifs, à sa capacité d’investissement, encourage Julien Hamon, conseiller bâtiment à la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. Puis, ses priorités seront à hiérarchiser au cas où un arbitrage financier soit nécessaire ».

 

 
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Julien Hamon, conseiller bâtiment à la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique. " Si chaque bâtiment est différent, il y a des étapes communes dans la réflexion de son projet de rénovation." © E. Bignon

Pour tout projet bâtiment, que ce soit une construction ou une rénovation, il faut se garder la possibilité de travailler par étapes. Ce qui demande de raisonner son bâtiment de façon modulable, en éclatant le site pour se garder des possibilités d’évolution, en prévoyant, par exemple, un emplacement et des passages de gaines pour une stalle supplémentaire.

Nécessité d’une rénovation d’ampleur sur la ferme de Derval

Sur la ferme expérimentale de Derval, la stabulation date des années 1980, avec 75 logettes pour 72 vaches à la traite. « Si sa dimension est adaptée au cheptel présent et que les élèves sont bien logées, c’est un bâtiment qui s’avère vieillissant : les tubulures sont usées, le racleur ne fonctionne plus correctement, le sol est devenu tellement glissant qu’il faut rainurer tous les deux ans, les logettes sont inconfortables, certaines se révélant trop petites », pointe Julien Hamon.

La décision a été prise d’une rénovation d’ampleur pour adapter le bâtiment aux besoins du troupeau et y améliorer les conditions de travail, tout en contenant les coûts. « Face à la flambée des coûts de construction, la rénovation apparaît moins chère, mais elle demande de bien raisonner la gestion en parallèle de la continuité d’activité et les travaux »

Viser un meilleur confort pour les vaches et les hommes…

Le projet de rénovation a été construit autour de plusieurs priorités.

La première est d’améliorer le confort animal. Afin d’améliorer le confort des logettes en béton, des matelas seront installés. Des tapis de sol seront posés sur l’aire d’exercice pour sécuriser les bétons glissants. Par ailleurs, côté ouest, les logettes sont plus petites. En supprimant le mur, en parpaing sur deux mètres puis en bardage bois, les logettes pourront être agrandies de 20 cm et une entrée d’air sera créée. Au-dessus de cette ouverture, une casquette d’un mètre sera posée pour prolonger la toiture et apporter de l’ombre. « Nous ne savons pas encore s’il sera judicieux ou pas de poser un filet brise-vent au bout de l’extension de toit, s’interroge le conseiller. Pour limiter le stress thermique, la question s’est posée de l’isolation de la toiture, mais la dépose de la couverture amiantée et l’installation d’une toiture isolée engendraient un coût trop important ».

La deuxième priorité concerne l’amélioration des conditions de travail. Les cornadis seront remplacés. Une cage de parage sera installée près du robot. Un quai d’embarquement sera créé pour charger les animaux en sécurité. Le racleur usagé sera remplacé par un automate de raclage. Des LED apporteront un éclairage plus performant et moins coûteux.

Si la stabulation actuelle comporte suffisamment de logettes par rapport au nombre de vaches, il n’y a pas de possibilité d’isolement et la cage de contention se situe à l’opposé du robot. Il a donc été décidé de construire une extension à proximité du robot, pour faciliter la conduite des fraîches vêlées et des vaches à surveiller. Cette extension accueillera 14 logettes et 3 boxes, un sur tapis et deux sur aire paillée. « Il était logique de mettre cette zone d’isolement à côté du robot. En plus, de l’autre côté, la stabulation est bordée d’une route, détaille Julien Hamon. Mais la construction de cette extension va demander de supprimer la fosse. Comme les déjections partent vers la méthanisation, une préfosse suffira ».

… tout en contenant le budget

La troisième priorité est d’ordre économique, l’important étant évidemment de parvenir à contenir le budget. L’ensemble des travaux est estimé à 500 000 €. « Attention, prévient le conseiller, comme ce projet concerne la ferme d’une chambre d’agriculture, tous les travaux sont soumis aux procédures des marchés publics. Pour un agriculteur le budget serait certainement moins important ».

À retenir

Le projet de la ferme de Derval en bref

 

  • Aménagement d’une zone de contention
  • Création d’une zone de tri post-robot
  • Ouverture du long pan Ouest
 

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