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Quel modèle laitier demain ?

Dans son rapport d’orientation, la FNPL défend « des modèles d’exploitations laitières divers, transmissibles, valorisant les attentes de la société pour une juste rémunération des producteurs ».

Le renouvellement des générations sera le sujet prioritaire de la FNPL pour les trois ans à venir. « Nous sommes devant un mur générationnel : d’ici 2025, un litre de lait sur deux produits en France devra changer de main en raison de la pyramide des âges. Il y a un enjeu très fort pour les producteurs, la filière mais aussi le modèle laitier», a argumenté André Bonnard, secrétaire général, en présentant le rapport d’orientation de la FNPL lors de l’assemblée générale le 15 mars dernier. Un rapport aujourd’hui, le taux de renouvellement est de un pour trois départs et la taille des élevages est en moyenne de 60 vaches. "Si l’on continue sur cette pente, elle serait entre 100 et 180 vaches; et si l'on ne tient pas ce rythme, elle pourrait monter à 500-600 vaches, ou on ne produira plus ce qu'on produit aujourd'hui."

Répondre aux attentes sociétales en s’appuyant sur France Terre de Lait

Autre bonne raison de se pencher sur le modèle laitier de demain: la montée des attentes sociétales. La FNPL affirme sa volonté de conserver la grande diversité des fermes françaises. Une spécificité par rapport à nos concurrents européens qu'elle veut  valoriser au travers de l’initiative du plan de filière laitière France Terre de lait. « Aux producteurs d’être force de proposition pour rédiger des référentiels communs issus de ce qui se fait dans nos fermes », plaide André Bonnard. Au-delà du socle de référence, le syndicat souhaite capitaliser sur les initiatives déjà en place : « la démarche Lait de pâturage existe, il faut partir de là.» Elle propose au niveau méthodologique une approche inspirée des grilles de paiement du lait. Mais la satisfaction des attentes sociétales doit apporter du concret aux éleveurs, la FNPL veillera aux engagements pris dans le plan: une juste rémunération des éleveurs, la possibilité de se faire remplacer un jour par semaine et de bénéficier du modèle social français.

Un appel à projet pour un fonds de financement du capital d’exploitation

Concrètement pour assurer le renouvellement des générations, le syndicat propose cinq axes de travail.

1. La fiscalité : il propose de "réfléchir à une notion de provision sur risque, ainsi qu’à un avantage fiscal pour les cédants qui transmettent leur outil de production."

2. Les structures sociétaires : « les Gaec sont la meilleure formule mais nécessitent des adaptations. Nous voulons avec Gaec & Sociétés faire des propositions concrètes d’ici six mois ». Il s’agit de voir comment l’empilement sociétaire pourrait permettre de séparer le Gaec du reste du capital, de réfléchir pour qu’un associé sortant ne doive pas tout transmettre tout de suite. Et aussi d’inventer d’autres formes sociétaires qui permettent de maintenir des actifs.

3. La formation de salariés au métier, en proposant un référentiel de formation spécifique à l’occasion de la réforme de l’apprentissage.

4. L’emploi avec la demande d’un cadre conventionnel spécifique pour les producteurs de lait.

5. Le financement extérieur : «C’est un sujet très sensible qui a fait l’objet de débats. La Fnpl a une position claire : l’intégration par l’amont ou par l’aval n’est pas notre modèle. Nous allons lancer un appel à projet pour constituer un fonds de financement. L’objectif est de permettre à une personne motivée sans moyens financiers d’avoir accès au métier. Car nous ne pourrons assurer, avec nos seuls enfants, le renouvellement des générations».

Regroupez-vous répond le ministre

" Le projet de loi suite aux États généraux ne met aucune automaticité de retour de valeur aux producteurs. Toute la responsabilité est laissée aux plans de filières, alors que les deux devraient être complémentaires," a lancé Thierry Roquefeuil, président de la FNPL au ministre de l’Agriculture. Celui-ci a reconnu que le projet de loi était « perfectible et amendable ». Mais « on peut élaborer tous les outils que l’on souhaite, ils ne seront d’aucune utilité si vous ne vous donnez pas les moyens de rééquilibrer le rapport des forces, en vous regroupant ». Aujourd’hui, plus de la moitié des éleveurs livrant à une entreprise privée n’adhèrent pas à une organisation de producteurs.

À propos de la future PAC, le ministre a affirmé que « malgré le brexit et l’émergence de nouvelles priorités, le budget de la PAC ne doit pas être moins ambitieux(…) il n’y a pas de doute à avoir sur la position du gouvernement.» Concernant les aides couplées « rénovées », il tient à ce qu’elles « encouragent les initiatives collectives de structuration et transformation des filières." Faut-il comprendre conditionnées à l'adhésion à une OP?"Ce serait une réorientation majeure de ce type de soutien ! », a-t-il ajouté.

 

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